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Non élues légitimement, le
Parlement avec ses deux chambres et les Assemblées communales ayant tout
bonnement monnayé leurs sièges (d'où le fameux concept de « la chkara », sauf votre respect !), ne s'étaient jamais
inscrites dans la confiance mise en elles bien qu'elles aient fait, à chaque
rendez-vous électoral, le serment d'identifier à sa juste valeur, l'importance
de la relation qui devrait les lier à leur peuple et à en faire le fer de lance
de leur mission.
En conséquence, l'Algérie qui, par leur grâce, a fait fausse route, était donc devenue un faubourg malfamé du monde. S'étant plutôt évertuées à dissimuler leur propre, (l'inutilité pour le Sénat-, le vice, la fraude pour l'Assemblée nationale et l'incompétence pour les Assemblées communales) et sous leurs auspices, elle n'a eu de cesse de subir les affres de leurs erreurs et les implications amères de celles-ci. A propos de la «chkara» -Un Smig d'histoire- Les dirigeants qui ont succédé depuis Feu Boumediene, (1978) et sous l'égide du parti unique de l'époque, (le FLN) conjuguée à celle de son clone, (le RND) né à la faveur de la Constitution de 1989 et dont le nord magnétique n'était que la récupération de la misère sociale pour grossir leurs audiences électorales et faire mainmise sur la nation, (sur le peuple et sur l'Etat) et sans plus. Reléguant l'intérêt national à un second ordre, ils faisaient dans le compromis tout en animant la fibre régionalistique, tribale et même sectaire. Ainsi, des opérations de développement socioéconomiques parce qu'elles ne s'inscrivaient pas dans l'optique de l'équilibre du développement socioéconomique régional tel qu'écrit et établi, avaient favorisé l'émergence de l'esprit régionaliste, tribaliste et même sectariste et celle de son corollaire immédiat, le clanisme. En conséquence, des clans qui, comme une excroissance du système politique, prenaient petit à petit l'allure de faisceaux. Ces faisceaux avaient engendré la partition, laquelle partition générera l'exclusion d'autres régions où les populations n'y avaient pas émargé, ce qui engendrera naturellement le mépris qui, lui, distillera la haine, laquelle haine permettra alors tous les coups au nom du rapport de force. Faisant du développement socioéconomique régional une valeur boursière, les clans qu'animait le système politique fourbe aux commandes de l'Etat de l'époque, le monnayaient. Ainsi était née cette fameuse «chkara» qui, depuis lors, animait les élucubrations des élections communales et législatives passées. De la sorte, ils cautionnèrent ce qui sera la mise à l'écart des autres régions dans ce qui devrait être le plan national du développement socioéconomique qui, au nom de «la région», ne leur avaient pas emboîté le pas. Ces élucubrations se ritualisèrent au point de devenir, carrément, une norme politique avec laquelle il a fallu compter des lustres durant et qui, désormais, ne devra plus avoir droit de cité. Ne pouvant cacher leur tare, (leur illégitimité), et soumises au diktat orchestré par les barons du système qui s'accrochaient crocs et ongles au pouvoir, les Assemblées algériennes étaient, depuis lors, mises au pas cadencé. Leur mission était de décacheter l'enveloppe des ordres et des orientations qui leur parvenaient pour exécution et sans plus. Au lieu de légiférer, elles ne faisaient donc que continuer la voix de leurs « maîtres » et envoyer paître dans des maquis desséchés celle de ceux qu'elles étaient censées porter. En quête de contenance et sans compétences et sans qualifications pour la cause, elles se limitaient à faire en sorte que le pouvoir soit toujours confisqué, que les jeunes n'aspirent qu'à fuir ailleurs, que la pensée unique demeure l'expression d'un autoritarisme féroce, que le constat de carence n'épargne aucun secteur, que l'avènement de la citoyenneté n'aboutisse, que l'Algérie n'ait de projet. Mises au pas cadencé et bien que le monde évolue au rythme fortement accéléré des mutations technologiques et du progrès, les Assemblées en question ont cautionné les agissements de ceux qui furent les décideurs qui, en despotes, ont tourné le dos au développement national autonome. Leur emboîtant le pas, elles ne s'étaient jamais mises du côté du droit, de la justice et de la liberté dont elles se targuaient pourtant d'être la rampe de lancement. En conséquence et n'ayant pu s'intégrer à ce mouvement qui fait les nations prospères, elles avaient fini par prendre part, dans une passivité inconsciente et suicidaire, au sacrifice des chances de progrès et même d'indépendance de l'Algérie. D'ailleurs, sous leurs auspices, celle-ci s'était mise à perdre de l'altitude à telle enseigne qu'à la fin du «règne» de leurs parrains, (le régime politique), elle traîne encore et inlassablement dans les divers classements mondiaux. Abîmée, il y était difficile de regarder vers l'avenir. Le marasme y était réel. La délinquance politique, la délitescence sociale et la déliquescence économique qui avaient sévi des décades durant, avaient fait qu'elle risquerait, sans un élan salvateur et sans un sursaut salutaire de se placer dans une logique d'exclusion (déphasage sociétal et culturel et isolement économique), telle qu'elle pourrait être condamnée par l'évolution mondiale à l'arriération porteuse de toutes les frustrations, de toutes les brimades, elles-mêmes porteuse de tous les intégrismes. Mieux encore, tout ce qui ne ressemblait pas au système toxique régnant et au pouvoir qui lui était subséquent, y était consacré «corps étranger» par ceux qui s'étaient inventés, au gré de la providence, les représentants du peuple. S'engonçant dans le crétinisme, ces derniers n'ont pas été en mesure de mener, de manière soutenue, une dynamique accentuée pour améliorer la gouvernance en matière de développement humain conformément à cette norme universelle qui recommande de faire du développement humain le centre des stratégies globales à adopter pour qu'aboutisse l'épanouissement de la collectivité. Les droits de celui-ci (de l'homme) étaient, quant à eux, réduits à leur plus simple expression. Moralité, l'asservissement de leur peuple était érigé en mode d'emploi. Mises au pas cadencé, les Assemblées nationale et communales ont pris part à « la prohibition » du réflexe critique citoyen (démocratique), orchestré par le système politique parce qu'il anime une prospective politique porteuse d'avenir et génératrice de ce bien-être social qui aurait pu être un objectif cardinal, une obligation pédagogique pour construire une Algérie humanisée et débarrassée des germes de l'instabilité sociale et, donc, de la menace de l'implosion. D'ailleurs, les contrevenants étaient, purement et simplement et avec leur caution, sommés de dépérir par dégénérescence s'ils n'étaient sanctionnés comme de vulgaires coupables de droit commun. Par contre, faisant dans la promotion de la pensée unique, du discours unique, du raisonnement unique en se muant en tutrices d'un peuple qu'elles considéraient tel un enfant qui aurait grandi un peu et en s'érigeant en une secte politiquement primaire, elles s'arrogeaient le droit de penser et de décider à sa place alors qu'elles tentèrent même de formater son esprit citoyen de manière à ce qu'il soit comme conditionné pour que la pensée unique en question soit forcément axiomatique (à laquelle il fallait se référer sans condition). Mises au pas cadencé, elles ont admis que le comportement citoyen, qui devait être l'unique contrepoids et l'unique chemin vers la démocratie, soit taxé de dangereux. La répulsion à l'endroit de celle-ci (la démocratie), croyant qu'elle inflige une gêne à leur autorité, était manifeste. Mieux encore, l'esprit qui savait était sommé de vivre caché s'il le fallait, pour que des instincts insolites inspirés par le trafic en tout genre, s'installent confortablement. Qu'il n'y ait jamais eu une économie productive en Algérie, cela ne les a jamais outrés, outre mesure. Malgré la déchéance qui menaçait l'Etat et emboîtant le pas aux dirigeants de celui-ci, elles ne manquaient pas d'audace et de zèle pour tenter de faire admettre à leur peuple que malgré le sous-management des entreprises et des institutions, ces dirigeants pouvaient réussir, défiant de la sorte une des lois fondamentales qui régit l'accomplissement du développement et qui stipule qu'aucun Etat ne peut se développer avec des institutions sous-gérées, une hypercentralisation de la décision et une hyperbureaucratisation. Parallèlement à cela et, « leurs mains levées » aidant, le chômage et son corollaire immédiat (l'extension de la précarité sociale et de la pauvreté), engendraient au quotidien désenchantement et déconvenues et exposaient inéluctablement la société algérienne, sous-tendue par le désespoir, aux périls de tous les genres. Minimisant ou ne prenant même pas acte du risque potentiel qui pouvait être engendré, elles ont tout simplement applaudi le système politique qui fut au pouvoir pour n'avoir été qu'au service exclusif de lui-même et quel que soit l'effort qu'il consentait pour tenter d'embrayer sur une économie ouverte, une économie soumise aux mécanismes du marché, il ne faisait que promouvoir insidieusement la volonté des connexions mafieuses à s'opposer, crocs et cris, au démantèlement des monopoles que ces dernières détenaient et qui continuaient à faire dans la consommation stérile et aliénante de la rente. Une déviance caractérisée était légalisée sous le dôme de l'Hémicycle. Humiliées dans leur dignité, les forces vives de la nation souffraient du chômage qui battait des records. La compétence et la qualification n'étaient pas des normes d'appréciation de la capacité à être utile. Cela signifie que la formation, l'éducation et la culture étaient tenues pour des activités de ratés et l'étalon de la virilité et du succès, c'était «le hors-la-loi » parce qu'il transgressait toutes les règles de l'honnêteté. En promotrices incontestables de ce désastre socioculturel, travaillant à substituer la dictature à la liberté et aspirant par ricochet à étouffer la volonté populaire, les Assemblées algériennes voulaient vider le cœur du peuple algérien de toute espérance. Au final, l'individu bafoué dans ses droits ne croyait pas aux réformes, aux changements et aux promesses que charriaient leur discours démagogique qui, au contraire, s'évertuait à abjurer ses valeurs ancestrales, celles faites d'entraide, de solidarité et de probité pour l'inciter à rallier le credo du «veau d'or». L'objectif escompté était que son comportement se mammiférise sans pour autant s'humaniser. L'achat et la vente, les bénéfices à réaliser, les triches, les combines et les transactions interlopes qui alimentaient la prouesse d'un meilleur «avril» pour elles et pour les leurs, à l'exclusion de «l'autre», aliénaient, sans merci, leur mentalité. Ce qui était cependant gravissime, c'était cette unité de la société qui, malgré les garde-fous sociétaux (entraide, solidarité et probité), qui assuraient sa morale ancestrale, avaient failli se disloquer. Beaucoup de citoyens ne pensaient qu'à cet «eldorado» où réussir. La citoyenneté était en phase de devenir un slogan aphone. La mondialisation s'accélérant et s'intensifiant, elle appelle les Etats à promouvoir le pouvoir citoyen parce qu'il est l'émanation de la volonté populaire, parce qu'il est le seul capable d'écarter les risques de la marginalisation et de l'exclusion et le seul habilité à développer une coopération confiante et fructueuse entre gouvernants et gouvernés qui s'engageront dès lors à relever les défis qui sont inscrits à leurs indicatifs. Paradoxalement, pour le système politique algérien d'antan, étouffant la volonté populaire et occultant de ce fait ce qu'il devait avoir en commun avec son peuple (œuvrer ensemble à la valorisation des atouts que recèle la nation), il a toujours été question de pouvoir d'Etat ou d'Etat policier, cette forme d'entreprise qui avait, carrément, fait fi des préoccupations du peuple algérien (ses ambitions, ses aspirations, ses besoins et ses contraintes). L'important était qu'il demeure une vulgaire cheville ouvrière inspirée par ses instincts de base et qui ne compose avec le progrès que par des liens de consommation immédiate et sans plus. De la sorte, le sens réel de la gouvernance génératrice du développement durable, équitable et équilibré avait été subverti pour satisfaire aux seuls fantasmes des barons qui, en parfaits mégalomanes et parce qu'ils croyaient être la sécrétion de leur société ou en être même l'incarnation, ils perpétuaient aveuglément, sans remords et avec la complicité de ceux qui se disent « élus », le chaos qu'ils réussissaient par petites touches. Il est pourtant clair que pour être efficace, un modèle de gouvernance doit être ouvert, transparent et animé par une volonté politique ferme, à l'écoute des préoccupations de la société. La confiance s'établissant et devenant une monnaie d'échange, celle-ci se sentant alors concernée, elle réagira positivement et collaborera pour que s'accomplisse le rêve national. Cependant, force est de constater que l'hermétisme conjoint entre la société donnée en pâture aux injures du temps et le pouvoir qui, pataugeant dans une situation monopolistique aggravée par le manque de visibilité politique et de transparence, n'avait jamais mesuré l'immensité des attentes de celle-ci, encore moins la difficulté des écueils qui se dressaient sur la voie d'un hypothétique renouveau, ravinait jour après jour le fossé de la méfiance, du raz-le-bol, de l'exaspération, de la détresse, de l'incertitude même et qui étaient devenus une espèce de fatalité. Par conséquent, abusée, démotivée et ne trouvant aucun refuge ni aucune compassion chez celles et ceux qui prétendaient être son porte-voix, la société algérienne s'était résignée à nourrir le dépit et l'amertume, à mourir un peu. A vrai dire, un sempiternel état d'angoisse l'étouffait. Cautionnant la routinisation du syndrome de prédation sur les ressources nationales qui rongeait les mentalités des barons du système politique, les Assemblées en question avaient fait en sorte que toutes les forces vives et toutes les bonnes volontés, excepté celles que la course aux privilèges avait pervertie, ne croyaient pas aux slogans, «réforme», «relance économique», «lutte contre les pratiques malsaines»... (A propos du syndrome de prédation. Les barons du système politique usaient de corruption par parts captées, c'est-à-dire par des prélèvements illégitimes sur les revenus nationaux, ce qui avait altéré la richesse nationale, saigné l'économie et affecté les rouages du système politique algérien, (ses institutions) au commande depuis 1962, (discours apathique, éthique dévitalisée, gouvernance à sens unique, pensée politique farfelue, gouvernance opaque ou non-gestion, autoritarisme béat, incompétence). La dissolution du Parlement et des Assemblées communales ne peut donc qu'être un acte pédagogique La dissolution de ces Assemblées ne peut être qu'un acte pédagogique parce qu'elle enseignera aux futurs candidats à cette mission, l'obligation de défendre la souveraineté citoyenne et de vitaliser la « valeur confiance populaire » dont ils se feront les dépositaires et ne la réduiront pas à un vulgaire artifice. Elle leur apprendra aussi à ne pas emboîter le pas au rationalisme morbide des matrices politiques noyées dans une mégalomanie démesurée ou dans des fantasmes politiquement primaires parce que les Chefs s'y sont fossilisés. Elle les mettra, en outre, en garde de ne pas prendre le peuple algérien pour un garnement qui aurait fait un « bout de chemin » et de s'amuser à surfer sur ses préoccupations tout en le livrant à la précarité, à la débrouillardise, à la frustration de l'inaccessible. Les candidats à cette mission se garderont de verser dans la stérilité politique qui, inéluctablement, mènera les citoyennes et les citoyens à en cuver la lie. Ils promouvront l'ambition citoyenne à laquelle ces derniers aspirent (être à l'abri du besoin, ne pas muer en sous-sociétés mutilées intellectuellement et socialement marginales et donc en pans sociaux qui, nourrissant une platitude éducative et culturelle démesurément insensée, réprimeront la réflexion et ses objectifs, sacraliseront l'ignorance et les maux qu'elle engendre, refuseront de se défaire de l'intuition qui ne leur permet pas de s'élever de la notion confuse vers la notion claire, admettront qu'il existe entre les hommes un avenir commun). Ne se laissant pas dévorer par la stérilité politique, les futurs parlementaires ne seront pas cette espèce de conjuration pilotée par des androïdes qui, s'inventant «parlementaires», s'en donnerait l'air d'avoir l'air. (Notons que l'actuel Parlement est une authentique conjuration qui, n'ayant pas eu l'air du tout, s'est limitée, le temps de mandats successifs pour plusieurs de ses occupants, à mordre dans son corps pour finir : -soit noyée dans ses réflexes primaires, (refus obstiné d'admettre que l'effort et le mérite soient les seules causes de l'élévation sociale, « institutionnalisation» de la cooptation et de la corruption, accaparement des biens de la collectivité, enrichissement illicite, spéculation, mépris à l'égard de ceux qui ne lui ressemblent pas si ce n'est leur rejet, encouragement et promotion du gangstérisme administratif); -soit épuisée en futilités (elle se figera, alors, dans des comportements diamétralement opposés à la mission qui lui est dévolue, ou elle campera sur des positions politiques et idéologiques non-conformes aux préoccupations de la société). Vaille que vaille, elle paye le tribut de ses forfaitures dans le silence. Pour preuve, elle s'agite dans ses errements et pour se justifier et faute d'argumentaires, elle brandit son minable expédient, «la main étrangère». Les régiments des laissés pour compte et les projets de ceux qui veulent que l'Algérie n'ait jamais de projets, les inquiéteront au plus haut point. Ils ne s'encombreront pas du discours imbus et totalement en déphasage tant avec les préoccupations nationales qu'avec les exigences mondiales. De la sorte, ils ne relègueront pas à un ordre accessoire, ce qui sera attendu d'eux. Ne cautionnant en aucun cas la frustration de l'inaccessible qui agresse les jeunes, ils se dresseront comme un I face aux tensions vécues au quotidien. Ils combattront les spéculations qui sévissent tous azimuts au même titre que les fictions politiques et les violences constitutionnelles conjuguées avec celles de l'argent, la promotion du clientélisme qui a accéléré le dysfonctionnement institutionnel, le césarisme administratif et bureaucratique qui s'est nettement élevé au rang de norme de gouvernance, le libéralisme débridé qui a farouchement favorisé la constitution de fortunes colossales et de fait, l'émergence spontanée de castes immobilières et foncières, le verrouillage du droit à l'expression s'il tendra à devenir l'expression d'une loi. Ils combattront toute obligation faite au citoyen d'admettre, motus et bouche cousue, que son sort se défasse. Par ailleurs, ils ne laisseront pas les coudées franches aux divers centres de décisions et les interpelleront s'il leur arrive de mettre au défi le souci national (se mêler au monde sans gêne et sans complexe et gérer le tumulte de la modernité, sans erreurs et sans illusions). Les futurs élus du peuple et bien qu'ils fassent le serment d'identifier à sa juste valeur l'importance de la sacralité qui devrait les lier à ce dernier et à en faire le fer de lance de leur mission (garantir l'accomplissement de la souveraineté citoyenne), conscientisant la confiance mise en eux, ils ne légaliseront pas les équilibres instables. Ils s'érigeront plutôt en rempart qui se dressera face à tout forfait majeur ou déni intolérable s'ils venaient à se produire. Appelés à jouer dans la cour des grands, ils ne feront pas de la scène politique un théâtre d'ombres (l'absence de visibilité politique nuisant aux activités sociétales, nourrissant le malaise, favorisant l'ineptie, encourageant l'inertie et jetant le discrédit sur les Institutions). Ils ne perdront pas de vue que toute absence de visibilité politique est, par essence, savamment entretenue par le panel de ceux qui investissent dans le désenchantement populaire provoqué et dans la méfiance et par ceux qui refusent de se défaire des attelages politiques occultes parce qu'ils y trouvent leur compte (ils en sont même les sous-traitants). Pour être efficace, un modèle de gouvernance parlementaire doit être ouvert et transparent et surtout nanti d'une volonté fermement à l'écoute des préoccupations des citoyennes et des citoyens, les futurs sénateurs, députés et P/APC se refuseront de confondre le bien avec leur volonté. Ils ne seront jamais cette confrérie qui préférera plaire pour protéger ses acquis. La confiance mutuelle s'établissant et devenant alors une monnaie d'échange, les Algériennes et les Algériens se sentant concernés, réagiront positivement et collaboreront efficacement pour que s'accomplisse le rêve national. Et c'est là où résident tout le génie et toute la diplomatie du parlementaire. A propos du génie du «parlementaire» Le génie de tout parlementaire qui aspire à jouer dans la cour des grands est de compter parmi les Césars qui sauront composer avec les mutations des progrès scientifiques et technologiques et s'intégrer à ce mouvement dans la préservation de leurs génies propres, parmi ceux qui ne sauront plier sous l'orage acariâtre de l'illusion, qui ne se disperseront pas autour d'ambitions tourmentées, qui tourneront le dos à tout ce qui est nuisible et anecdotique, qui se refuseront d'être une négation de l'homme mais qui s'useront au profit du bien-être auquel aspire le genre humain, qui ne s'abandonneront pas sur la pente de l'imagination féconde en subtilités superflues, qui n'auront plus de contact avec le progrès que par des liens de consommation immédiate et sans plus, qui sauront composer avec les honneurs de la victoire pour les annexer à leur cause. A propos du rêve des nations. Dans ce monde où le rythme des mutations que subit le complexe progrès/civilisation, est fortement accéléré, les pouvoirs législatifs qui ont compris leur rôle, refusent d'admettre que les pouvoirs exécutifs considèrent la souveraineté populaire comme une gêne infligée à leur autorité et lui opposent une attitude de répulsion. Ils refusent que soient régentées et mises au pas, souvent avec brutalité, les sociétés humaines. Ils refusent que leur soit dénié leur rôle dans la recherche de la solution au bien-être du citoyen. Ils savent se mettre du côté du droit, de la justice sociale et des libertés fondamentales des citoyens. Ils savent, en outre, mener de manière soutenue, une dynamique d'orientation de la gouvernance engagée par leurs Etats en vue d'améliorer la politique engagée en matière de développement humain conformément à cette norme universelle qui recommande de faire du développement humain le centre des stratégies globales à adopter pour qu'aboutisse le développement durable de leurs nations. Aussi, Ils n'occulteront pas ce qu'ils devront avoir en commun avec les citoyens qui les auraient élus, (œuvrer ensemble à la valorisation des atouts de leurs nations). Par contre, dans les pays où les absurdités engendrées par la stérilité politique que ces pouvoirs législatifs affinent sont légion, il n'en est rien de tout cela. Il y est, par contre, difficile de regarder vers l'avenir. Le gangstérisme de l'administration, le délitement des fondements de l'unité nationale, la mise à mort de l'espoir, «l'antitout» ce qui ne ressemble pas aux promoteurs de «l'échec recommencé», y sont consacrés. Le diktat y étant de mise, le souci d'embrigader les hommes moyennant privilèges y est érigé en savoir-faire national. Le comportement citoyen qui est l'unique contrepoids et l'unique chemin vers la démocratie, y est taxé de dangereux. Mieux encore, celui qui sait y est sommé de vivre caché quand bien même il dépérira par dégénérescence au profit de l'émergence d'instincts insolites. Le marasme y est réel. La délinquance politique, la délitescence sociale, la déliquescence économique ont fait qu'ils risqueraient, sans un élan salvateur et sans un sursaut salutaire, de se placer dans une logique d'exclusion (déphasage sociétal et culturel et isolement économique) telle qu'ils pourraient être condamnés par l'évolution mondiale, à l'arriération porteuse de toutes les frustrations, de toutes les brimades, elles-mêmes porteuses de tous les intégrismes. Moralité, les pouvoirs législatifs qui refusent de se réformer au profit de la promotion de la démocratie et de fait, au profit de l'accomplissement de la citoyenneté, ont fini par frustrer les ambitions de leurs cités, par laminer leurs aspirations et par affûter leurs contraintes. Mis en mission commandée, ils se condamnent à prendre de mauvaises décisions. Ils refusent de faire des haltes, des audits réguliers, d'évaluer le chemin social, politique et économique parcouru, d'y identifier les failles, de proposer les correctifs adéquats et surtout de situer les responsabilités. Ils passent leur temps à se tailler des lois sur mesure dans la roche de la dérision. Mieux encore, ils ne respectent pas les lois qui ne les arrangent pas. Ils s'obstinent à rejeter le changement quand bien même il s'impose et combien sans lequel, ils risqueraient d'aller très loin dans la dérive, certainement jusqu'à provoquer le pourrissement. En conséquence, ces pays n'ont su s'intégrer au mouvement progrès/civilisation qui est en train de faire le sort des nations. Ils perdent de l'altitude. Ils traînent inlassablement dans les profondeurs des divers classements mondiaux. Le FMI et la Banque mondiale les attendent avec des conditions qui emprisonnent ou à la limite altèrent leur souveraineté. La croissance économique y peine à décoller. Le virage économique entrepris pour rétablir l'équilibre, bien que de type libéral (norme économique universelle), y est des plus capitalistique. L'inflation y est galopante. La paupérisation des classes moyennes y est devenue une sorte d'affectation définitive. Le taux de chômage n'y est pas maîtrisable. La structure du marché du travail y est fortement bouleversée. La fiscalité s'y impose aux petites bourses et épargne les grosses fortunes. La sécurité sociale y est latente. La couverture sanitaire y est loin d'être conséquente. Le système éducatif y est des plus délétères. Le cyclone de la mondialisation y a aspiré l'ambition citoyenne, vivre et évoluer au rythme de l'international. En tout état de cause, la responsabilité incombe unilatéralement à toutes celles et à tous ceux qui auront cautionné ces promoteurs de «la faillite» pour qu'ils s'érigent en ces tuteurs qui s'arrogent le droit de tous les droits sur leurs peuples et qui, faute de prospective, se contentent de castrer le réflexe citoyen qui a pour mission de construire un monde humanisé et débarrassé des germes de l'ignorance, de la violence, de l'instabilité en vue de réussir un bien-être social. Ils se contentent en outre de promouvoir la pensée unique, le discours unique, le raisonnement unique. Ils se contentent aussi de formater l'esprit citoyen de manière à ce qu'il soit comme conditionné pour que cette pensée unique soit forcément axiomatique. Ils se contentent, par ailleurs, d'évoluer à travers leurs fantasmes désarticulés et ne vivent que pour servir leurs propres intérêts et ceux de leurs ayant droits. En conséquence, le risque de sacrifier, dans une passivité inconsciente et suicidaire, les chances de progrès et peut-être même l'indépendance arrachée à prix fort, est majeur. Ils se contentent ainsi de dévorer la matière vivante de leurs peuples. La démocratisation du pouvoir citoyen s'accélérant et s'intensifiant à travers le monde, appelle les Etats à le sacraliser et à le promouvoir parce qu'il est l'émanation de la volonté populaire, parce qu'il est le seul capable d'écarter les risques de marginalisation et d'exclusion lors du choix du paradigme de la gestion sociale, économique et politique à adopter et le seul habilité à développer une coopération confiante et fructueuse entre les gouvernés et leurs gouvernants et qui s'engagera dès lors à relever le défi qui lui est subséquent, le développement durable, équitable et équilibré. Il est donc, tout à fait clair, que les futurs parlementaires algériens et parce qu'ils n'occulteront jamais ce qu'ils devront avoir en commun avec leur peuple (œuvrer ensemble à la valorisation des atouts de leur pays), devront s'inscrire dans cette logique et non dans la promotion de toute forme d'entreprise politique qui fait fi de l'intérêt des peuples à sacraliser le sens réel de la gouvernance génératrice du développement durable, équilibré et équitable et qui ne subvertit pas la démocratie en lui opposant une attitude de répulsion. Moralité, par souci de jouer dans la cour des grands, sans gêne et sans complexe, les Algériennes et les Algériens ne devront plus se faire représenter par des mégalomanes inspirés par leurs instincts de base et qui croient qu'ils ne seront rien d'autre que la sécrétion de leur société, par ce genre de planqués passés pour maître dans l'art de faire semblant, par des chantres de la démocratie alors qu'ils en sont la face inversée, par ceux qui, renaissant de leurs cendres, se sentiront cautionnés et s'investiront, alors, par petites touches, aveuglément et sans remords, dans l'accomplissement du chaos qu'ils réussiront, par ceux qui finiront par avoir raison et de façon définitive de cette grande ambition du peuple algérien, « prendre part au cursus honorum sans inquiétude et sans trouble, se mêler au monde sans gêne et sans complexe, gérer le tumulte de la modernité sans erreurs et sans illusions ». *Directeur de l'éducation de wilaya. Ancien professeur INRE - Auteur - Mostaganem |
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