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«Du sein
divin du Moyen Âge au sein-érotique d'Agnès Sorel, du sein domestique du XVIIe
siècle au sein politique de Marianne torse nu, du sein commercialisé par
l'industrie du corset et du soutien-gorge au sein rongé par le cancer ou
torturé par le piercing du XXe siècle, Marilyn Y. montre que le pauvre sein de
la femme a appartenu successivement à l'enfant, à l'homme, à la famille, au
politique, au psychanalyste, aux commerçants, au pornographe, au médecin, au
chirurgien esthétique, avant que les féministes n'en reprennent le contrôle à
la fin du siècle dernier. Préface d'Elisabeth Badinter du livre de Marilyn Y.
intitulé LE SEIN UNE HISTOIRE »
La femme, dites-vous ? Mais c'est notre grand-mère, notre femme ou notre fille que nous chérissons. La femme, c'est aussi l'élégance, la bonté, l'affection et l'amour. Quelle merveilleuse créature de Dieu Le Tout-Puissant. Elle nous porte en son sein pendant 9 longs mois. Elle nous met à la vie en risquant la sienne et encore non satisfaite, elle nous donne son lait. Des mois et des mois, voire des années, nous nous sommes réchauffés contre sa poitrine, contre son sein, et la chaleur de sa peau nous a sécurisés. Les mamelles, qu'on disait, terme assez réducteur est remplacé au 18e siècle par le terme beaucoup plus élégant : SEINS. C'est de lui qu'il s'agit. Le carcinome du sein ne cesse sa croisade ascendante et toutes les familles algériennes en ont très probablement souffert. Le stresse, l'angoisse, les vicissitudes de la vie et autres aléas y jouent un certain rôle dans la genèse de cette affection. Le recul de l'âge du mariage, et par conséquent l'allaitement tardif ou son absence y contribuent largement. Le niveau socioéconomique ainsi que le climat ne sont pas étrangers à cette fréquence accélérée. 10% sont en rapport avec certains gènes (BRC1 et BRC2) et sont donc héréditaires. Le cancer du sein n'est pas une fatalité. Tout concourt actuellement à une désescalade chirurgicale. Des études sur des milliers de cas ont amplement montré que la qualité de vie et le pronostic sont meilleurs dans le traitement conservateur. L'amputer quand nous pouvons le conserver représente un acte ignoble et la femme va connaître une souffrance infinie. Alors, comme disait l'autre : « Amputez-moi ce sein que je ne saurai voir ». Que non. 5 siècles avant J.C. l'amputation du sein est décrite Je saute les étapes pour arriver à HALSTED dont la technique a survécu assez longtemps, s'appuyant sur sa théorie mécaniste, pensant que l'affection s'étendait de proche en proche, il amputait le sein, le grand et petit pectoral ainsi que l'ensemble des ganglions axillaires. Les résultats étaient catastrophiques tant sur le point purement cancérologique qu'esthétique. Ouf, la désescalade chirurgicale a commencé avec Patey en 1948, sa technique se résuma à amputer le sein et faire un curage axillaire consistant à enlever les ganglions de façon limitée sous calviculaires. Une véritable révolution et contre les caciques de son temps, il avait les meilleurs résultats que ses prédécesseurs. Il a fallu donc presque 7000 ans pour arriver à cela et, ainsi, les évènements se sont précipités, j'allais dire au bonheur des femmes. Très vite, tout est relatif, Veronisi en Italie et Fisher en 1980 commencèrent le traitement conservateur consistant à enlever le quart du sein (quadrantectomie). Nous leur emboîtant le pas en 1990, pour arriver très très vite à pratiquer des tumorectomies avec autour une certaine épaisseur de tissu sain et aussi aller examiner le ganglion dit sentinelle qui permet soit de faire l'ablation des ganglions, soit si celui-ci n'est pas infiltré par la maladie de ne rien faire. Cette oncoplastie est actuellement la règle (enlever la tumeur et faire en même temps la reconstruction mammaire). Il est évident qu'il y a des règles notamment le volume de la tumeur par rapport à celui du sein? etc. mais les femmes restent épanouies, un bonheur de se dévêtir comme avant ou d'aller comme à son habitude au hammam sans craindre le regard foudroyant de l'autre. L'amputation du sein n'est pas une fatalité e les dégâts directs, sur la femme, sont incommensurables, quant aux effets collatéraux, comme cités dans votre article, ils ne sont malheureusement que la partie visible de l'iceberg. C'est une « TARTUFFERIE » d'insister que cette mutilation est plus sûre et que la survie est meilleure. Ce respect pour la femme la rend plus volontaire et résolue à affronter cette maladie. Alors de grâce, pitié pour les seins. Quant à la floraison d'examens à tout va (IRM, scanner et autre micro biopsies) ne servant à rien si ce n'est à dépouiller encore plus les patientes, je doute fort que cela soit utile pour tout le monde. Ceci est une autre histoire et un autre débat. *Gynécologue |