Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

EL-BAYADH : La célèbre source «El-Mahboula» coulera de nouveau

par Hadj Mostefaoui

Difficile la mission que vient de se fixer le wali d'El-Bayadh qui n'a cessé de tenir plus de neuf réunions hebdomadaires, depuis sa désignation à la tête de cette wilaya, avec les élus locaux communaux et les responsables de l'urbanisme et de la construction avec comme principal thème « donner un cachet moderne à la ville».

Le premier responsable de la wilaya s'est juré de rendre au chef-lieu son cachet d'antan, à savoir un havre de repos et de convivialité. Un pari certes difficile à relever d'autant plus que les élus locaux communaux n'affichent nullement leur volonté de maintenir le cap dans ce sens puisqu'il s'agit de la neuvième rencontre, sorte de rappel à l'ordre sur l'état de délabrement très avancé dans lequel se trouvent l'ensemble des quartiers, avenues principales et espaces verts, inondés de détritus à longueur d'année et, pis encore, l'état de kilomètres de chaussée en milieu urbain qui ressemblent de plus en plus à des pistes en terre battue, jalonnées de nids-de-poule et de crevasses, et des voies piétonnes défoncées. La ville a perdu de son cachet et de sa notoriété d'antan, même la célèbre source El-Mahboula, à laquelle s'identifiait toute la population locale, y compris sa diaspora, celle ayant opté de vivre sous d'autres cieux, a été engloutie sous le béton par la grâce d'une sordide décision prise par le passé, destinée à la construction d'un musée du moudjahid sur le site même de cette source, dangereusement affaissé et en contre-sens de toutes les normes règlementaires de construction et depuis bonjour les dégâts ! Cet édifice, sitôt achevé et réceptionné a été entièrement emporté par les crues de l'oued en 2011 et la source s'est tarie à jamais pour ne plus faire surface et se perdre définitivement dans les entrailles de la terre. Une source qui a fait pleurer toute la population locale. Les récentes décisions prises par le premier responsable de la wilaya, en donnant ses lettres de noblesses à ce point d'eau, qualifiées par la vox populi comme très courageuses, sont de nature à mettre du baume sur le cœur des Bayedhi qui ne tarderont pas à retrouver cette source légendaire puisqu'il a instruit les élus locaux communaux pour la reprise des travaux de réfection afin de ressusciter cette source et la sortir de dessous des gravats, suivie par une opération de curage très approfondie.

Autre bonne nouvelle, l'étude et la mise sur rail d'un nouveau plan de circulation en milieu urbain, une copie qui vient enfin d'être dépoussiérée et sortie des tiroirs de la direction du transport et enfin remise au goût du jour après plus de deux décennies d'attente. En effet, la ville étouffe sous le poids des véhicules et des poids lourds qui sillonnent toutes les rues et stationnent n'importe comment car rares les plaques de signalisation routière installées en milieu urbain ne dépassent pas les doigts d'une seule main. Il est difficile, voire même impossible de retrouver une place où stationner dans les abords immédiats des différentes structures administratives en centre-ville. Des mises en garde très sévères ont été adressées par le premier magistrat de la wilaya aux responsables locaux. Il leur a rappelé de sortir de leur torpeur habituelle et prendre avec sérieux la noble mission de gestion moderne de la ville sous tous ses aspects afin que celle-ci retrouve son véritable cachet de capitale des Laghouat-Ksel. Que chacun assume entièrement ses responsabilités, devait-il souligner face aux élus locaux communaux. Il n'est plus question de laisser la ville pourrir sous un amoncellement de détritus, une situation intenable qui fait grincer des dents les citadins. L'état des chaussées, entièrement dégradé, a également retenu l'attention du wali lequel n'a pas manqué d'exprimer son ras le bol en s'interrogeant sur la mission dévolue au responsable de la direction de l'urbanisme et de la construction qui doit impérativement veiller à l'état des voies piétonnes et places publiques et plus particulièrement à leur entretien en permanence en collaboration avec le service technique de l'APC chargé de l'entretien et la maintenance des voies piétonnes, la pose de ralentisseurs aux points noirs, devant les établissements scolaires?

Le clou de la encontre a été la réhabilitation de la source d'El-Mahboula, lieu emblématique, qui a été inconsciemment effacé de la mémoire collective et longtemps mise sous le boisseau et dont les travaux de réhabilitation devront être achevés bien avant le mois d'avril prochain pour peu que les élus locaux et les responsables de l'urbanisme retroussent leurs manches et se mettent sérieusement au travail car l'absentéisme et la démission collective des cadres dans ces deux structures étatiques a encore de beaux jours devant lui, ce qui entraîne un laisser-aller sans précédent dans la maintenance des lieux publics et les exemples sont légion, exception faite sur la place du premier novembre, unique espace verdoyant est entretenu dans un état de propreté exemplaire, avec soin et amour et en permanence par le jardinier paysagiste affecté à ce lieu, contrairement à la placette mitoyenne au boulevard Belhouari Hadj Brahim, située au centre-ville au centre de trois établissements scolaires qui s'est transformée en un véritable dépotoir et coupe-gorge à la tombée de la nuit.