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![]() ![]() ![]() ![]() Il y a des
indignités que l'honneur ne peut accepter. Comme il y a des pirouettes que le déshonneur
ne peut effacer. A la révision de notre Constitution du 15 novembre 2008 l'on nous
a fait gober que l'élection du président de la République est une
affaire «entre un homme et son peuple», et que l'on ne pouvait en limiter la
durée. Cela est passé comme une lettre à la poste. Aujourd'hui, l'on trouve
encore des ressources à cette ridicule outrecuidance pour nous faire avaler des
couleuvres et faire adopter l'exact opposé : l'élection du président de la République est une
affaire de constitution ? un mandat de 5 ans, renouvelable une fois.
Rien que sur ce point capital, l'avant-projet de révision de la Constitution dun28 décembre 2015 est ? il faut dire les choses clairement ? une saloperie. Cet avant-projet nous manque de respect. Et ses initiateurs ne méritent aucune considération. Cette révision est nuisible car elle discrédite le Président en exercice. Il faut sans conteste attendre au moins son départ. A cela s'ajoute, toutes les autres falsifications de la lettre et l'esprit de la Déclaration du Premier Novembre, et dont la plus importante celle de diviser la Nation entre des Algériens du sol (puisqu'il faut naitre en Algérie pour prétendre être président alors que Bouteflika est lui-même né à Oujda ? Maroc) et les Algériens de seconde zone : les binationaux. Pour un avant-projet qui prétend «constitutionnaliser la tragédie nationale», ses rédacteurs oublient un pan entier de cette tragédie : la fuite des cadres et des intellectuels du territoire national face aux menaces terroristes mais aussi des services de sécurité. Ces «Algériens à 100 %» jusqu'aux années 90 ont été amenés pour s'assurer leurs arrières et défendre leurs enfants à demander d'autres nationalités ; et j'en suis un témoin vivant : j'ai été, bien malgré moi, à demander en 1997 la nationalité française (obtenue en 1998) mais revenant en Algérie en 1999-2000 les autorités algériennes à me nommer à un quelconque poste y compris de réintégrer mon poste de Maître de conférences à l'université d'Oran (et ce, malgré des «interventions» de très haut niveau, notamment du conseiller politique du président de la République, feu Abdelkader Djeghloul). Cette discrimination en acte ? depuis l'arrivée de M. Bouteflika ? vient donc d'être «constitutionnalisée». Et l'on demande aux Algériens installés à l'étranger de revenir au pays ou, au moins, de s'intéresser au sort de leurs compatriotes ! Hier, lors de l'élection du président Zéroual, ils étaient un exemple et, bradant le froid et la pluie, faisaient des chaines interminables pour légitimer nos institutions alors que (s'en rappelle-t-on ?) les bureaux de vote en Algérie étaient déserts. Et avant-hier, quand il fallait remplir les caisses de l'Armée de Libération Nationale, ces mêmes Algériens de l'étranger ont été la première ressource de la Révolution, donnant sans calculer, recevant atrophiés et blessés dans leurs demeures notamment au Maroc et en Tunisie. Aujourd'hui leurs enfants sont des citoyens de seconde zone. (*) Docteur d'Etat de sciences économiques |
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