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Le Festival national du théâtre amateur de Mostaganem fête en cet été
2017 son cinquantième anniversaire, l'occasion pour les spécialistes de dresser
des bilans, d'analyser un parcours qui fut de l'avis de beaucoup plutôt inégal
mais parfois aussi jalonné de surprenantes hardiesses ; de mesurer enfin, avec
une légitime satisfaction le formidable élan qu'il aura impulsé à la mouvance
théâtrale depuis ces mémorables journées de septembre 1967, où un défi inouï
fut lancé par une poignée d'irréductibles utopistes qui rêvaient d'un festival
d'art dramatique qui fédérerait toute cette jeunesse piaffant d'impatience et
qui n'attendait que les trois coups pour déployer son art.
Mais n'est-ce pas là aussi l'occasion de retrouver -par le biais du souvenir- cette sublime émotion que ledit festival aura suscitée chez de joyeux drilles, à peine sortis de l'enfance mais accros de 4ème art, qui auront eu le bonheur d'assister aux toutes premières éditions, non pas, faut-il le rappeler, à partir de loges feutrées d'un théâtre -édifice inexistant à l'époque à Mostaganem- mais joyeusement serrés sur des gradins cimentés et rêches d'un petit stade de quartier ? La «sublime émotion» qui nous intéresse, n'est pas celle que tout un chacun ressent «normalement» devant tout spectacle, a fortiori théâtral, mais plutôt celle engendrée par l'ambiance contrastée et colorée qui entourait le festival et qui le rendait à la fois si léger et tellement captivant. Nous parlerons donc de cette autre émotion, celle qui aura profondément marqué l'affect d'un jeune teenager, tout autant émerveillé par la scène que par l'ambiance festive et anecdotique du festival. Contemporain d'une aventure unique, j'égrainerai ces quelques bribes de souvenirs qui sont restés gravés dans la mémoire d'un jeune adolescent qui se rappelle, dans l'euphorie de l'indépendance, des sketchs joués à souika-fougania par les scouts d'El Falah, et de la saynète «Djeha et les babouches» que présenteront, dans la cour de l'école Mehdi Benkhedda, ses camarades -de téméraires novices- juste après l'examen de sixième, devant des parents époustouflés par la prouesse de leurs chérubins. Au lycée, l'adolescent découvrira le Cid de Corneille, le Tartuffe de Molière et Galileo Galilei de Brecht. Puis le goût de la lecture lui fera découvrir des tragédiens plus coriaces, comme Goethe, Shakespeare, Beckett, Kateb Yacine? Entre temps, le festival du théâtre amateur accouchait de sa première édition. A l'université d'Oran, au moment où était promulguée la médecine gratuite, l'étudiant sèchera toute une après-midi pour assister à la pièce «Les Bâtisseurs de l'Empire» de Boris Vian, donnée par les «Tréteaux du Soleil» à la salle des actes. Il en sortira tout remué, de voir le malheureux Schmürz, en guenilles, bâtonné à longueur de scènes? Puis, le jeune homme peaufinera ses connaissances auprès de son ancien Raïs scout, qui lui racontera l'émergence du théâtre à Mostaganem, dont l'origine semble se perdre dans les vieux cafés maures de Souiqa tahtania, bien avant l'opéra bouffe du coup d'éventail? L'animation culturelle à la fin des années soixante La patrie venait de sortir exsangue d'une abominable barbarie coloniale. Déraciné par une déculturation déshumanisante, le pays ne cherchait qu'à panser ses meurtrissures en tentant d'exorciser la peur et d'effacer les profondes séquelles d'une domination bestiale qui continuait à cauchemarder ses nuits. Ainsi, en cette fin des années soixante, l'animation culturelle, en véritable catharsis, est lancée tous azimuts aussi bien dans les quartiers, dans les villes que... dans les campagnes. L'Algérie se mettait à respirer un air nouveau. Les tubes ricains faisant gambiller la jeunesse tandis que la superbe «ya mahla del aachiya » d'El Ghazi semait un tendre émoi dans le cœur des ados? Dans la campagne, à cette animation culturelle s'ajoutera à partir de 1972 un autre pôle fédérateur : la révolution agraire qui mobilisera des légions de lycéens et d'étudiants rêvant d'arpenter le pays profond. En preux missionnaires, le cœur candide et la photo du Che en bandoulière, ils iront prêcher doctement la révolution kolkhozienne aux petits fellahs, auxquels l'on fera miroiter mille villages socialistes. Dans ma cité mostaganémoise, pendant les grandes vacances, une palette d'activités culturelles s'offraient au lycéen : le cinéma et les séances de ciné-club, les radios crochets, la musique anglo-saxonne et ses hits, les «Sparks» et «Les Gauchers», ces groupes locaux de rock qui rêvaient de taquiner les «Shadows» et les «Stones» ; les soirées chaabi dans les ruelles fraîches et parfumées de Tijditt et surtout les mythiques «carrefours de la jeunesse», ces inoubliables joutes culturelles, concoctées par la radio Alger Chaîne 3, qui se tenaient dans la petite salle Cheikh Hamada, bourrée jusqu'au dernier strapontin? par des lycéens enthousiastes qui, armés de livres, se bousculaient pour en découdre avec des questions? bigrement pointues. Le nez dans les étoiles, nous entendions les grandes personnes pérorer sur l'«Ichtirakia», mais nous, adolescents ingénieux qui baragouinions «yesterday, all my troubles seemed so far away» sur le chemin du lycée, nous n'aspirions qu'à vivre notre innocence et nos rêves, dans un monde dénué de mensonges, loin du capharnaüm des adultes. C'est dans cette atmosphère culturellement bouillonnante que s'ébranlera en septembre 1967 l'aventure du théâtre amateur, lancée comme une gageure par une poignée de scouts d'El Falah, dont l'inébranlable détermination allait transcender toutes les difficultés et balayer toutes les appréhensions. Quand je pense à ces années, je sens une marée de souvenirs remonter des tréfonds de la mémoire. Des figures se dévoilent et vacillent comme dans un mirage. Et comme autrefois, il me semble entendre, dans la brise d'un soir d'été, des clameurs et des rires monter des gradins, face au petit terrain en tuf au milieu duquel je revoie les frêles tréteaux qui ont illuminé ma jeunesse. Car c'est ici, dans ce petit stade Benslimane que, de 1967 à 1973, se déroulera le festival du théâtre amateur, avant qu'il ne soit délocalisé, à partir de 1974, vers le cinéma Afrique. Mais je me dois de rappeler que de toutes les pièces auxquelles j'avais assisté, ma mémoire n'en aura retenu que celles qui l'auront réellement marquée, soit par l'originalité du thème, soit par une éblouissante prestation scénique. En revanche, ce dont je me souviens bien, ce sont ces quelques morceaux d'instantanés glanés ça et là, dans la sympathique ambiance du festival et qui n'en continuent pas depuis à palpiter dans un recoin de la mémoire. Le défilé au centre-ville Fin des années soixante. En ce mois d'été, le centre-ville est en effervescence. La foule massée le long des trottoirs attend le défilé avec grande fébrilité. Les rues sont pavoisées de banderoles colorées qui flottent dans le ciel bleu. Les groupes folkloriques, à coups de percussions, ghaïtas et qarqabou, investissent les lieux dans un joyeux boucan, tandis que là-bas, sur l'esplanade de la mairie, la troupe de baroud «El Mezeghrania», avec sa chemise bleue ciel, entame lentement, tromblons en mains, sa fameuse danse circulaire au milieu d'une foule surexcitée, qui attend fébrilement la grande décharge et son épaisse fumée de soufre. Du côté de l'avenue Benyahia Belkacem c'est mon ami Laïd qui lance, perché en haut d'un pylône, la main en visière, un tonitruant : Ils arrivent ! Commencent alors à poindre au bout de l'avenue, précédées par un peloton de scouts, les processions bigarrées des festivaliers, arborant fanions, pancartes et drapeaux. Le défilé descend l'avenue, au milieu d'applaudissements et de youyous. Dépassée la mairie, le cortège continue sa lente descente vers l'avenue Khemisti, tout aussi joyeusement bondée. Puis tout-à-coup je sens mon cœur qui bondit. Sur le trottoir d'en face, au milieu d'une rangée grouillante, je viens d'apercevoir messieurs? Galland et Pujol. Ah, la bonne surprise ! Mes professeurs sont descendus de leur estrade pour venir plonger dans notre joyeux charivari ! Visiblement charmé de les retrouver si loin de leurs classes, je ne peux m'empêcher de sourire quand je les vois jouer des coudes pour tenter d'immortaliser avec leurs kodak ces moments de grande liesse. Chapeau professeurs ! Un vingt sur vingt sur toute la ligne. Au lycée avec Momo Eté 1975 au lycée Ould Kablia Saliha. Vers cinq heures de l'après-midi, la grande cour sort graduellement de sa torpeur. Des groupes commencent à investir peu à peu les lieux alors que l'animation retrouve graduellement ses repères. Assis ou debout en cercle, des comédiens discutent, chantent, rient ou tapent des mains, tandis que là-bas, dans un coin à l'écart, un groupe fignole une scène. Sur les bancs ombragés, des conciliabules, des rires mais aussi des amitiés qui se nouent. Là-bas, aux abords d'une classe, à l'ombre des arcades, un homme est seul, adossé contre un mur. La soixantaine, barbe grisonnante, abaya beige aux larges manches, d'où sort une main droite qui paraît estropiée. Il est assis à même le carrelage, l'air pensif. On aurait dit un ermite perdu dans sa thébaïde ! Mais n'est-ce pas là Himoud Brahimi le poète et comédien, celui qu'on nomme Momo la Casbah ? Celui qui m'aura ébloui dans le film Tahia Ya Didou de Zinet ? Celui qui chantera mieux que quiconque sa Casbah natale, sa Mienne Casbah : Ya Bahdjati ! Je n'ose perturber le poète-philosophe qui semble plongé dans une profonde méditation. Je retrouve Momo le soir, après la fin de la représentation jouée à la salle Afrique, quand tout le monde regagne le lycée, lieu de restauration et d'hébergement. Flanqué de mon ami poète Mehdi, alias Baudelaire, je revois avec bonheur, dans le petit réfectoire, attablé au milieu de jeunes comédiens, parlant et riant, le grand Momo dégustant avec appétit une épaisse chorba à la vermicelle. Sacré Momo ! Cette scène ô combien alléchante, nous invite à nous joindre au groupe afin de pouvoir profiter pleinement de cette chance inouïe. Et nous voilà, pendant de longues minutes, comme des marmots, suspendus aux lèvres du patriarche, buvant goulûment ses fabuleuses histoires? Du théâtre à la belle étoile J'habitais au quartier de la Pépinière, à un jet de pierre du Cinémonde «le plus grand écran de l'Afrique du Nord» devenu depuis «Salle Afrique». Chaque soir, après avoir expédié quelques bouchées et m'être désaltéré le gosier avec une double lampée de «fruits de l'Aurès», je me préparais, avec ma belle chemise, à attaquer le kilomètre qui me séparait du stade Benslimane, dont l'aller montait graduellement jusqu'au quartier Saint-Jules. Vers les coups de 21 heures, me voilà dans le stade. Mon ami Laïd et sa bande de joyeux lurons ont déjà pris place sur un gradin. Quelques techniciens s'affairent en bas, derrière le grillage. Puis les projecteurs s'allument et inondent les tréteaux. Les éclats de voix se mettent en sourdine. Bientôt les trois coups retentissent sur une scène ouverte, dépourvue de rideau, dont l'arrière-scène est masquée par une grande toile blanche. Le florilège de la mémoire Inutile de rappeler la subjectivité d'un tel florilège que l'émotion seule avait concocté et que je me fais un plaisir à vous le donner en mille. Mais revenons tout d'abord à l'ambiance du festival. Autant qu'il m'en souvienne, l'ouverture de chaque édition commençait après la lecture par le commissaire du festival du message adressé aux festivaliers par le Dr. Ahmed Taleb El Ibrahimi, alors ministre de la Culture. Et chaque édition nous réservait son lot de surprises. Le GAC de Constantine présente, en cette année 1970, la «Poudre d'Intelligence» de Kateb Yacine. On y voyait l'inénarrable Djeha brocardant avec verve l'obscurantisme et ridiculisant, à coups de satires aussi féroces qu'hilarantes, tous les puissants et tous les tartuffes, en s'aidant de tournures ironiques d'un comique? renversant ! Jouée tambour battant, la pièce eut un énorme succès. En 1971, quand l'illustre Mustapha Kateb, directeur du TNA, rend visite au festival, c'est la cohue dans les gradins. Dans l'inextricable mêlée qui cernait de toutes parts le fringant directeur, tout le monde voulait son autographe. Vite, je fouille mes poches avant. Rien. Soudain mon cœur sursaute quand je touche un papier dans la poche arrière de mon pantalon. Je le déplie. Mince ! C'est mon extrait de naissance ! Tant pis. Je le replie et le tends héroïquement à travers une forêt de papiers. Monsieur Mustapha Kateb -alias Docteur Ramdane dans l'Opium et le Bâton- sourire aux lèvres, me le signe illico. Merci. J'aurai quand même eu moi aussi mon autographe ! Cette année-là, le festival nous avait offert en guest-star The Open Theater de New-York. Avec cette troupe, le spectacle était sur le tuf du stade où de marionnettes géantes et colorées marchaient lentement, à grands pas d'échasses ! Du pantomime à l'échelle de titans ! Mais j'y pense. Etaient-ce les fameuses marionnettes de Gordon Graig ou alors avaient-elles une similitude avec celles du Bread and Puppet Theater ? Je n'étais et ne suis toujours pas assez outillé pour y répondre. N'empêche que les copains de Laïd avaient frénétiquement applaudi cette scène qui sortait de l'ordinaire. Un tout autre théâtre qui avait pour credo : son, mouvement, imagination et transformation. Un théâtre d'une autre dimension ! L'année qui suivra apportera elle aussi beaucoup d'originalité. Cependant, je continue encore, après bien des années, à me poser cette lancinante question : pourquoi la cuvée d'août 72 fut-elle aussi exceptionnelle ? Un heureux concours de circonstances ? Ou formation mieux aboutie ? Ou une plus grande maturité politique ? Je ne peux me l'expliquer. Toujours est-il que dans cette mémorable sixième édition, quatre troupes avaient en effet «cassé la baraque», comme on dit dans le jargon du spectacle. Et la palme revient de l'avis de tous les critiques et sans aucun parti pris, à la troupe d' expression dramatique de Mostaganem. Sa représentation «Essai dramatique», appelée aussi «L'échelle» est une pièce à part. Grâce à un ingénieux et habile montage dramatique, les comédiens règlent leur compte d'une manière originale, à la bureaucratie et à ses immondes rond-de-cuir. Evoluant dans un décors sobre, constitué d'une échelle double, Abbou Bouasria et Berkani Charef, animateurs de la jeunesse et des sports, nous avaient littéralement emballés ce soir-là. Au grand jamais, on n'avait assisté à une aussi belle prestation scénique, pleine de vivacité et d'une inventivité délirante ! Un spectacle déluré, époustouflant, salué par une mémorable standing-ovation. Mon ami Laid faillit étouffer de rire quand l'un des comédiens se couvrit le visage avec un masque à l'effigie d'un des deux viocs des? Muppets Show. Splendide ! Un coup d'essai ? Plutôt un coup de? maître ! Au cours de la même édition, la troupe de l'institut d'art dramatique de Bordj-El-Kiffan (je crois qu'elle s'appelait ainsi), présenta «Essoussa» qui traitait de la dérive de la jeunesse. Ce qui m'avait joyeusement enchanté ce soir-là c'était la vivacité dans le jeu et le comique de la pièce. Et dire que parmi les jeunes comédiens, il y avait deux illustres inconnus qui connaîtront une carrière époustouflante : la pétulante Sonia et l'irrésistible Fellag ! Une autre troupe m'avait subjugué cette année-là : «L'Art Scénique» de Mostaganem. Avec elle, c'était la pureté dans la prestation scénique. C'était le mariage de la technique et de l'élégance. C'était aussi l'heureux brassage entre le théâtre grec et le théâtre naturaliste de Stanislavski. C'était du Kaki revisité par son frère cadet et néanmoins élève : Maazouz Ould Abderrahmane. L'élève surdoué qui rend hommage au maître. Plus de quarante ans après sa sublime production au stade Benslimane, une scène continue encore à me hanter par sa beauté : les comédiens vêtus de toges blanches investissent lentement la scène, se déployant sur les quatre côtés de l'espace, chaque élément tenant un long bâton dans la main. L'harmonie du geste, l'intelligente occupation de l'espace alliées à l'esthétique corporelle, avaient réussi à recréer cette «belle illusion scénique» qui nous rappelle que le théâtre, c'est d'abord et avant tout un spectacle. Mais au-delà de la brillante mise en scène, cette pièce «Slimane» adaptée du roman «le Maboul» de l'écrivain pied-noir Jean Pelegri, avait suscité quelques incompréhensions dans cette Algérie qui venait fraîchement de se libérer du joug colonial et dont les cicatrices étaient encore vives. Et que la fête du théâtre continue ! Changement de décors. Nous sommes à la salle Afrique en cet été 1975. Au programme : « Rab Esshab» du Prolet kult de Saïda, un nom qui sonnait bien. C'était bien de l'allemand, mais un allemand de la?RDA, un pays ami qui se trouve être aussi la patrie du dramaturge Bertolt Brecht. Je me souviens de son animateur Mokhtar, un gars complètement à?gauche. La révolution agraire était entrée peu à peu dans les mœurs. Je ne me souviens pas de la trame pièce mais je pense que ça discourait autour de ce thème. En revanche, ce dont je me rappelle, c'était l'immense drapeau rouge que la troupe déploya, en fin de représentation. Pensez donc ! Le drapeau rouge de l'Internationale ! Beaucoup d'audace chez ce Prolet Kult ! Grisés, nous avions applaudi à tout rompre cette scène, parce que quelque part, nous aussi, nous étions à l'époque, complètement? socialistes, progressistes, anti-impérialistes, tiers-mondistes, etc. Mais le temps de l'insouciance aura vécu. Ma passion sera de plus en plus contrariée par les études de médecine, qui feront m'éloigner de cette merveilleuse communion théâtrale. En effet, en 1975, j'entamai mon cycle clinique. Mais malgré cette nécessaire contrainte, l'enthousiasme est resté à peu près intact, puisque je continue à assister, bon an mal an, à l'ouverture et à la?clôture du festival. Mais l'aventure continue pour le bonheur de tous les festivaliers et de tous les férus de théâtre. Merci, Aami Djillali Benabdelhelim pour tous ces inoubliables moments. *Médecin radiologiste |
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