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«Méfiez-vous de l'argent qui
pèse plus lourd que l' homme» Proverbe
Dans une société comme la nôtre, le modèle sociétal existant est parrainé par la force des choses affrontant le déni et l'indû du patrimoine culturel, social et économique et c'est ce rapport de force qui mène la barque de l'Etat de l'Algérie, vulgairement on les nomme mafia politico-financière, «s'hab drahem», «el issaba»... Dans le contexte actuel existant, nous observons dans notre petit quotidien, beaucoup d'anomalies qui sont ancrées profondément dans notre tissu social. Si par exemple la compétition qui devrait emprunter le chemin du bien, du beau, de l'agréable, de l'utile, du mérite, du travail, de l'art et du nécessaire est pratiquement absente sinon inexistante, alors que par principe humain et même religieux, elle devrait être ininterrompue dans le quotidien de nos jours pour le commun des mortels que nous sommes, c'est parce que l'on ne pense plus à préparer l'avenir de nos jeunes, de nos enfants, de notre société d'aujourd'hui à affronter les embûches de la vie courante et celle qui adviendra. L'habitude quotidienne de la facilité dont nous nous sommes armés et dont nous nous sommes munis avec beaucoup de fausses adresses, et de mauvaises intentions comme le laisser-faire ( circulez il n'y a rien à voir), laisser-aller hada machi antaa ak) - «maâlich» ( le mal et le bien c'est du kif kif) «smahli» ( l'inconscience prime..), «c'est pas du tout grave», «khali alayk», «Allah ghaleb» «je connais quelqu'un» «telle administration est dans mes mains»... Tout cela conduit aux pires dérives quelquefois inimaginables. Les lieux de préparation des bonnes choses de la vie sont certainement l'école, la cellule familiale, mais aussi et surtout le contexte environnemental (politique, économique, social, culturel et sportif) ou le respect des biens communs, des règles de l'art et règles d'un Etat qui se dit «de droit» pour que justice et équité soient de mise, ces concepts de civilisation ne sont pas ou bien ne font plus partie de nous. Revenons à l'école, cette noble institution qui devrait représenter un système scolaire innovant, intégré, et de là servirait à préparer l'enfant nourrit à l'élève cultivé, l'élève cultivé à l'étudiant instruit , et l'étudiant au citoyen ( véritable citadin), en lui engrangeant une éducation pleine de sciences, de techniques, de technologies, de valeurs et de morale, lui apprenant à affronter les difficultés et tous les obstacles possibles. Malheureusement, ce que l'on remarque le plus aujourd'hui dans notre propre société, c'est la facilité qui a ratiboisé toutes sortes d'examens, par toutes sortes de moyens de «soudoiement» (corruption) tout est facile et possible, le positif égoïste (moi je connais quelqu'un) l'emporte sur tout dans le cadre sociétal, les sanctions sont devenues de plus en plus rares sinon bannies de notre contexte, sauf pour ceux qui ne connaissent pas ce «quelqu'un», car «smahli», «ma naaoudch», «ma dart hach bel aâni», je connais «quelqu'un» qui gommera cette infraction, mais ça coûtera tant !! Ces actes amicaux effacent la sanction et enfin gomment les difficultés et les obstacles qui forgent la qualité de l'effort de l'homme, la richesse issue des forces des bras est absente dans notre temps et c'est la valeur de la force de l'argent devenue vérité de notre système et de notre temps. Devant cet état factuel, on crée forcément des générations qui ne connaissent pas l'échec, ni l'effort, car avec de l'argent devenue une vérité absolue, ce n'est plus la peine de passer l'examen du permis de conduire comme tant d'exemples, avec du fric on achète facilement les agents de l'Etat, les ripoux, du plus haut de la pyramide au plus bas de l'échelle, avec des sous tout est permis... et celui qui n'a pas de «flouss klammou messous», tel est le titre de la modeste contribution, la vérité se trouve dans l'argent et l'argent te donne la force, le bien, la valeur instantané mais non durable... Il est difficile sinon impossible maintenant de faire apprendre et comprendre aux jeunes d'aujourd'hui le sens de l'effort, de l'humilité, de l'abnégation et la simplicité, le truand devance le bon et la brute écrase le sage. Cela devient aberrant quand cela relève de la logique. Ne dit-on pas que tout ce qui est logique n'est pas juridique ! Une année scolaire où les arrêts de cours, les grèves illimitées ne permettent pas d'accomplir convenablement le cursus scolaire, alors que le taux de réussite de la même année dépasse la norme de la règle de l'art. Le résultat, ainsi, cela commence par la 6e année scolaire où le bon et le mauvais partagent le fruit de la réussite, la plupart des élèves obtiennent le brevet des collèges du moyen et la plupart obtiennent aussi le baccalauréat et ceux des faux lettres par l'opération de ceux qui bûchent beaucoup et qui se sont accaparés des centres névralgiques des institutions de l'Etat. La question devrait être posée, ces élèves ont-ils tous le niveau requis pour mener à bien des études dites «supérieures» ? Sinon, le tout juste moyen qui prédomine le plus, c'est le règne de l'autosatisfaction qui domine, le plagiat, la commercialisation des modules, la course vers la note de passage ou de réussite... Ces étudiants sont-ils prêts à affronter les difficultés de la vie juste après l'obtention du diplôme de cadavre, sans aucun effort et aucun obstacle ? Sont-ils aptes et capables de juger de leurs compétences, de leur savoir ? Sont-ils à même de percevoir leurs manques, leurs défauts ? Ont-ils le sens de la modestie, celui de la volonté ? L'école de ces quatre paliers en général doit être un apprentissage consistant de la vie, de ses obstacles, elle doit donner le goût de l'effort et la saveur du sacrifice. Elle doit permettre d'être confronté à des difficultés pour mieux forger l'élève, l'étudiant et enfin l'homme, sinon le citoyen de demain le créateur de miracle. A force de gommer les difficultés de la vie de notre quotidien par le biais du laxisme, de la médiocrité et de l'incompétence, on risque de créer une génération inapte à affronter la réalité, éprouvant de la facilité à détériorer l'environnement en général, donc prête à la soumission à tous les maux. La saleté environnementale n'est que la partie visible de l'iceberg ce qui est sous c'est tout un océan qu'il faudrait nettoyer. C'est cela ce que l'on appelle la culture par l'effort, elle donne de bons fruits, la non-culture se sont les fausses herbes qui nuisent plus. **Ancien magistrat à la cour des comptes- auteur- *«Eli ma andouch flouss klamou massous...» : celui qui n'a pas d'argent ses paroles sont sans sel. *«maâlich» : tant pis * «smahli» : excuse-moi * «khali alayk» : laisse béton * «Allah ghaleb» : Le Bon Dieu est plus fort |
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