Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Sit-in aujourd'hui : Les exclus du bac devant le Premier ministère

par A. El Abci

Accompagnés de leurs parents, plusieurs élèves exclus du baccalauréat, session 2013, pour cause de «tricherie» collective se sont rassemblés, hier, devant le siège de la direction de l'Education de la wilaya de Constantine.

Ils ne sont pas revenus à la charge pour exiger une suite à leur revendication auprès des responsables locaux, d'ailleurs les portes de la direction de l'Education étaient fermés en ce jour férié, «ils ont choisi ce lieu pour se rencontrer et finaliser les préparatifs du voyage qu'ils comptent organiser vers Alger, à l'effet de tenir un sit-in, aujourd'hui, dimanche, devant le Premier ministère, pour «protester contre les décisions inacceptables de la commission d'enquête ministérielle», soulignent-ils. Et d'ajouter, que «le sit-in en question est national et il a été préparé, en concertation avec d'autres wilayas du pays, dont celles d'Alger, Oran, Boumerdès et Tipaza, qui ont confirmé leur participation». Selon le représentant des protestataires, les exclus du bac et leurs parents rejettent les conclusions de la commission nationale «neutre» nommée par la tutelle, «qui n'a de neutralité que le nom et dont les décisions sont en porte-à-faux avec les promesses du Premier ministre ainsi que celles du ministre de tutelle», clament les concernés. «En plus, nous considérons, diront les concernés, ses conclusions comme manquant totalement de crédibilité car ne comprenant, dans sa composition, ni représentants syndicaux ni parents d'élèves». Il s'agit, selon des parents d'élèves exclus, de fonctionnaires nommés par d'autres fonctionnaires, «les choses se sont passées entre eux». «En entérinant le verdict de la fraude et en décidant l'exclusion globale de tous les élèves accusés de tricherie pour une année, sans rectification aucune des résultats et ce, même après l'étude, au cas par cas, des recours des candidats concernés, la commission a dupé tout son monde». Et de poursuivre que le fait «d'offrir» aux exclus la seule possibilité de repasser l'examen du baccalauréat en 2015 et uniquement en tant que candidats libres, à lui seul, constitue une mesure qui s'inscrit en porte-à-faux avec toutes déclarations des responsables faites jusqu'à maintenant. Ceci à l'instar du Premier ministre qui a promis une solution à ce problème épineux, ainsi que le ministre de l'Education qui avait admis la possibilité que certains des sanctionnés ne le méritaient pas, ayant ainsi donné l'espoir que les recours allaient déboucher sur des «réhabilitations» de candidats, injustement condamnés pour tricherie. Selon toute vraisemblance, les autorités qui ont allégé, au maximum, la sanction d'exclusion de l'examen du bac, la ramenant à une année, seulement, au lieu des cinq ans prévus par la loi, se trouvent face à un dilemme de taille. D'une part, ces mêmes autorités ne veulent pas «blanchir» complètement les candidats contre lesquels on retient l'accusation de tricherie, par crainte de provoquer un sentiment d'impunité et encourager indirectement d'autres à suivre l'exemple, et d'autre part, on tente de calmer les esprits et éviter des mouvements de protestation sans trop convaincre les concernés avec les solutions proposées, dans ce sens, est-il soutenu par des enseignants syndicalistes.

A ce propos, des parents s'interrogent sur le devenir de leurs enfants, d'ici 2015, «l'exclusion d'une année peut hypothéquer toute chance de reprise des études», appréhendent-ils.

«En tout cas, diront-ils, ce dossier n'a pas été géré de la façon qu'il mérite. Ainsi, la sanction d'exclusion qui était au départ de 05 ans, a été réduite à 03 ans, une première fois et maintenant limitée à un an, c'est du n'importe quoi et d'une légèreté sans pareille», lanceront nos interlocuteurs. «Dans ces conditions, nous maintenons nos revendications de départ, à savoir «donner le bac à ceux qui l'ont mérité après l'étude de leurs cas, et permettre aux autres de redoubler et de repasser l'examen en 2014», exigent-ils.