Pour atteinte à l'environnement, quinze (15) stations de vidange et
graissage ont été fermées depuis le début de l'année.
Installées à travers le territoire de la wilaya, ces stations-service ont
été sanctionnées par la direction de l'environnement dans le cadre d'une large
campagne de contrôle. Une campagne qui s'est soldée également par
l'établissement de 50 mises en demeure. En effet, les diverses atteintes à la
nature sont multiples dans la wilaya d'Oran. Les pollutions causées par des
stations de lavage-graissage et d'autres unités industrielles ne cessent de
détériorer le cadre de vie des milliers de citoyens, ce qui a poussé les
services concernés à multiplier les opérations d'inspection, afin de mettre fin
à cet épineux problème. Les propriétaires de plusieurs stations de
lavage-graissage de véhicules déversent, sans gêne, les huiles lourdes, dont
les huiles de vidange, dans la nature ou dans le réseau d'assainissement
domestique. Ces stations étaient dépourvues d'équipements spécifiques pour le
traitement des produits huileux industriels comme les lubrifiants nocifs. Ces
produits étaient déversés tels quels dans la nature et notamment dans les réseaux
d'assainissement. Bien que ces huiles aient un impact néfaste sur
l'environnement et sur les nappes phréatiques (un litre de lubrifiant peut
couvrir 1.000 m² d'étendue d'eau visible à l'œil nu), certaines stations de
lavage ne sont pas équipées de filtre à huile et continuent de déverser les
lubrifiants dans les réseaux d'assainissement. Toutefois, selon des gérants de
stations de lavage et de vidange, ces derniers possèdent toujours des stocks
d'huiles usagées dans des fûts ou dans des fosses de récupération. Il s'agit de
quantités énormes d'huiles qu'ils ne savent pas où mettre. Le réseau de
distribution de Naftal avait été chargé de faire le plus dur en procédant à la
récupération des huiles de vidange automobile dans ses stations-service et
celle des huiles industrielles dans les usines concernées, mais avec la mise
sur le marché de plusieurs marques de lubrifiants, la collecte est devenue plus
pénible pour Naftal, car la récupération des huiles des autres opérateurs n'est
pas la première mission de Naftal. Aussi, pour des raisons diverses, notamment
le peu d'adhésion des opérateurs concernés, le taux de 10% de récupération a
rarement été dépassé. Les actions initiées par les pouvoirs publics, depuis les
années 80, n'ont pas obtenu à ce jour des concrétisations significatives. Pour
tout dire, le secteur privé non plus ne s'est pas beaucoup engagé. Bien qu'une
taxe de 12.500 DA par tonne de lubrifiant mise sur le marché ait été instaurée
par décret, en vigueur depuis 2006 (taxe versée au Fonds de la dépollution et
de la protection de l'environnement), les opérateurs qui génèrent ces huiles,
notamment les stations de vidange et les concessionnaires, se plaignent de
problèmes de collecte.