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L'Algérie a besoin d'un projet de société

par Kamal Guerroua *

«La confiance est un élément majeur: sans elle, aucun projet n'aboutit» Eric Tabarly, navigateur français (1931-1998)

Le diagnostic de l'actualité algérienne offusque tout observateur averti qui s'en charge car c'est un exercice autrement plus compliqué qu'il ne paraît sinon pour dire une lapalissade: c'est une corvée au sens véridique du terme. Outre une terrible crise de confiance qui aurait discrédité les élites politiques ainsi que culturelles et décrédibilisé les institutions majeures de d'État (le parlement avec ses deux chambres, le conseil national économique et social «C.N.E.S» et la Sonatrach, la vache à lait de la nation), l'Algérie est également malade de ses gouvernants, de son économie et surtout de sa société. Les trois variables interdépendantes qui forment au final ce que l'on pourrait appeler ici et maintenant «le triptyque social», lequel est seul en mesure de fomenter «un projet de société». En son temps déjà, le philosophe et sage empereur chinois Confucius (551-479 AV J.C), aurait renvoyé tour à tour, et la force armée et le pouvoir économique pour prouver à ses condisciples ainsi que ses détracteurs qui l'interrogent si souvent sur des problèmes d'ordre politique, qu'hormis la confiance entre gouvernants et gouvernés, il n'est absolument aucun autre remède qui puisse venir à bout du désordre des choses et de l'instabilité de l'État. En règle générale, l'essentiel de cette vision purement orientale consiste à dire et à affirmer que l'imaginaire d'une société quelconque plutôt que son regard critique serait dans un moment donné de son cheminement historique projeté sur la réalité du pouvoir qui lui tient les rênes, l'intégrité des responsables qui expédient ses affaires publiques, et plus particulièrement encore le degré d'osmose, d'interchangeabilité et d'intercompréhension entre d'une part en aval, ses «embryons fondateurs» c'est-à-dire ses structures micro-sociétales (individus, famille, communauté et tribu...etc) et d'autre part en amont sa «puissance ordonnatrice» (tissu associatif, société civile, partis politiques et autorités publiques). Processus dans lequel la confiance «ce sésame passe-partout» en serait, encore faudrait-il le répéter une fois, la pierre angulaire. De même en terre d'Islam, le grand théoricien Al-Mawdudi (1903-1973), en refusant de télescoper une pensée européenne complètement exogène à la réalité du monde arabo-musulman et en se servant de la théorie religieuse de l'État, aurait, quant à lui, contrecarré la terminologie machiavélique du «politique» et de «la politique», née principalement en Occident. Laquelle vision aurait conféré à cette dernière un statut et une orientation quasi-cyniques voire monstrueux. Al Mawdudi définit la politique tout bonnement comme «la recherche de l'intérêt général de l'État par les gouvernants au détriment de leurs seuls privilèges particuliers». Ainsi, en gros, la politique aura pour finalité de dégager le responsable de son égocentrisme social et de le dépêtrer de son machiavélisme véreux afin de le jeter sur la voie publique et de le pousser à partager les mêmes préoccupations que ses congénères.

Autrement dit, il n'y aura plus de place dans une vraie politique pour le cloisonnement des espaces d'expression au détriment du simple citoyen ni de délimitation de pré carré d'influence en faveur des élites politiques ni encore moins de récupérations politiciennes des lois dans des logiques tout à fait idéologiques, partisanes ou rentières. Car, celles-ci seraient le cas échéant le glaive protecteur de l'État du droit. Lequel dans ce cas précis serait un monstre apprivoisé, vulgarisé et popularisé dans la base sociale par des élites politiques ainsi qu'une intelligentsia culturelle courageuses et volontaristes dans la mesure où tous les citoyens parviendraient au bout du compte à en comprendre les mécanismes de fonctionnement, à en assimiler les structures de base et s'y connaître facilement à l'intérieur.

En un mot, les sujets politiques des dictatures seraient en cette perspective novatrice, des citoyens entiers dans la démocratie en mesure de sanctionner ou de remercier leurs représentants suivant leurs performances à l'occasion des échéances électorales décisives. En Algérie, à l'approche des législatives du printemps, l'on voit bien des signes avant-coureurs qui laissent inquiéter: une prime pour des députés qui n'ont, jusqu'à preuve du contraire, joué aucun rôle dans le destin de l'Algérie et une sixième législature depuis l'indépendance, vide de sens et d'esprit, passée en approbations successives d'ordonnances et de décrets présidentiels. Pire, un parfait rafistolage de la constitution a même été savamment avalisé en novembre 2008 par les locataires de l'hémicycle de la rue «Zighout Youcef» dont l'assemblée est devenu une caisse de résonance à ciel ouvert afin de consacrer un «présidentialisme disproportionné» au détriment d'un «parlementarisme rationalisé» à une expérience démocratique, naissante et unique en son genre jusqu'alors dans tout le Monde Arabo-musulman mais qui malheureusement commence à surfer en plein échec. En quelques années seulement après «le chahut des gamins» d'Octobre 88 pour paraphraser le terme abject et réducteur des caciques du F.LN de l'époque, les réformettes bas de gamme, l'indécision, les politiques bohémiennes et les volte-face du régime politique ont dévié le pays de sa trajectoire démocratique initiale.

Ainsi l'Algérie aurait-elle perdu la bataille de la construction étatique en faveur de fortes constellations claniques aux plus hautes sphères institutionnelles. Ce faisant, les plans d'ajustement structurels (P.A.S) et de rééchelonnement de la dette extérieure initiés en début des années 90 n'ont fait en vérité qu'appauvrir davantage la population des suites des politiques d'austérité engagées dans le mépris quasi-total du peuple avec la complicité du seul partenaire social «U.G.T.A». En toute logique, le politique en sa qualité de responsable et de gérant de la Cité, devrait impérativement entrer de plain-pied en symbiose avec ses subalternes, ses concitoyens et la plèbe en général en vue de rendre crédible son mandat et non plus tisser des liens informels basés sur l'obéissance, le béni oui-oui, et le silence complice qui jurent avec la sève et le suc des lois ainsi que la vraie démocratie. Par ailleurs, si l'on a refusé dans un premier temps le privilège du regard critique à la société, c'est parce que celle-ci n'est pas bien souvent censée en être pourvue. Les sociétés humaines sont sociologiquement parlant imparfaites mais en dépit de leur imperfection structurelle, elles devraient être politiquement fort perfectibles. Ce qui ne se réalise effectivement que grâce à un véritable processus de maturation de leur sensibilité historique, enclenché et mis en roulement par leurs élites, chose qui n'a pas été faite jusqu'ici en Algérie. Cela dit, la citoyenneté authentique n'est pas seulement affaire de conscience politique mais aussi de «rêverie collective», de sentiments intersubjectifs et surtout au final de «conscience historique». Laquelle pourrait être en termes simples définie comme étant l'ensemble des émotions, des affects, des sentiments et des ressentiments, politisés et «politisables» dont la société serait à la fois la productrice et la réceptrice. D'où la possibilité du surgissement sinon de résurgence en filigrane bien évidemment de forces motrices, souvent positives, en mesure de canaliser le changement social lorsqu'un un brouillard de méfiance aurait dissipé cette harmonie et qu'une «fracture éthique» aurait menacé de scléroser ou de faire imploser tout le système de l'intérieur, de l'immobiliser et de le faire exploser à l'extérieur. Ironie du sort, les algériens sont aujourd'hui très déçus et voient confusément ce qui se trame dans la cuisine politique du régime en place d'autant que d'une part, les dernières révolutions de ses voisins ont remis sur le tapis la question de la légitimité des pouvoirs arabes tout autant gérontocratiques qu'autocratiques et leur ont donné par la suite une vague impression que le baptême du feu de l'Algérie en la matière (révolution de 1954, Avril 80, Octobre 88) est vite effacé des mémoires sinon mis aux oubliettes. D'autre part, en l'absence d'un projet de société concret depuis 1962, les algériens s'interrogent sur l'utilité de la participation politique (élections, référendums et plébiscites). C'est pourquoi, les urnes sont boudées, les responsables hués et le dialogue social, loin d'être la voie royale qu'emprunte la population pour résoudre ses conflits avec les autorités car dès qu'un problème surgit, des routes seront coupées et des émeutes s'en suivront. Mais, qu'attend-on alors d'un système politique clos et étanche qui fait de la structuration de l'ignorance, son unique stratégie de survie?

En vérité, chaque époque a sa «Comedia del arte», et notre pays en a eu amplement droit. C'est pourquoi, si l'on se lance vraiment dans «le pourquoi» et «le comment» de la crise algérienne, les multiples facettes d'un passé à rebondissements brillent par leur éloquence historique. Le peuple algérien n'est plus vu par les pouvoirs successifs que comme la cinquième roue de charrette dans le jeu politique, on ne le consulte ni lui demande avis que lors des échéances électorales biaisées d'avance où l'on se contente de montrer sur l'écran de la télévision, des vieux décharnés courant tôt le matin vers les urnes ou font la grue en longues files d'attentes devant des postes électoraux. L'on a même osé, comble d'ironie, montrer un jour sur la seule chaîne de télévision nationale, un paysan de sud qui dirait sur un ton patriotique que «Al-doustour nas melah» (la constitution est un bon type). Une façon parmi d'autres pour notre intelligentsia politique de discréditer le peuple et de minimiser de sa maturité. En effet, l'ivresse du pouvoir a cloisonné les cœurs et les sens à telle enseigne que l'on en arrive à mettre en doute le génie de tout un peuple. Lequel a pu, par son seul héroïsme, vaincre la troisième force militaire mondiale, secondée par tous ses alliés de l'Atlantique. Notre peuple est brave, conscient et patient. Son silence est l'expression de sa colère et lorsqu'il se révolte, il est capable de bien des prouesses. Ce qu'il a d'ailleurs suffisamment prouvé durant la guerre de libération (1954-1962), les années de l'autoritarisme postindépendance et la guerre civile (1992-2000) de la fin du siècle dernier. En réalité, combien même on s'essaierait à la fragiliser, la base populaire reste la veine jugulaire et le point névralgique de tout processus démocratique portant en ses plis des bribes de crédibilité et des lueurs d'espoir. A ce titre, mettre des œillères définitives à la conscience critique de la société algérienne s'apparente beaucoup plus à une crampe mentale simulée et à une mise en circulation par les élites politiques de clichés vétuste sur l'incapacité et l'inadaptabilité du peuple à la démocratie qu'à une vraie connaissance de la réalité sociologique de notre pays. Cela dit, les élites politiques ne sauraient en aucune manière demeurer éternellement perchées sur leur piédestal égocentrique de donneuses de leçons. Bien au contraire, l'urgence et la gravité de la situation politique actuelle appellent à une vraie synergie des efforts de toute la collectivité nationale (la société civile, les associations caritatives, la presse nationale, et les acteurs politiques indépendants) afin de définir une stratégie nationale de sortie de crise. Ce qui nécessite de surcroît des refontes sociales d'envergure dans les assises, combien déjà bancales, du système social dans son ensemble et du régime politique tout particulièrement.

En plus, conjuguer les potentiels économiques des hydrocarbures, de l'agriculture et du tourisme dont dispose notre pays au présent de la jeunesse par la levée des obstacles administratifs sur les créneaux d'investissement local ainsi qu'étranger et orienter les gloires d'un passé historique avec les perspectives d'un bel avenir sont plus qu'une bouffée d'oxygène salvatrice à un système agonisant. De même, insuffler une dynamique de patriotisme national est de nature à évacuer les rémanences colonialistes, combien fort encombrantes au moment actuel et redonner à l'Algérie la place et le prestige qu'elle mérite sur le plan international serait la propre mission des politiques. Dans cette optique, la réactivation du rôle de sa diplomatie de par le monde (Congrès de Bandung 1955, l'affaire des otages américains à Téhéran en 1981) est une condition sine qua non pour l'Algérie afin qu'elle se relève de ses déconfitures internes et se redonner pleinement confiance. Il est tout de même d'une extrême importance de défroisser les plis de la décennie noire du terrorisme par l'ouverture d'un débat national accessible à toutes les sensibilités politiques à l'instar de ce qui s'est passé en Argentine et au Chili, pays ayant subi de plein fouet la dictature des juntes et la violence des milices. Aussi faudrait-il insister ici sur les limites de la rhétorique hypocrite qui tente de fermer les parenthèses de violence qu'ont subie dans leur chair les populations. D'où l'apparition de ce néologisme de «l'impasse du populisme» cher au sociologue Houari Addi, qui devrait se muer en «ouverture sur le peuple». En dernier ressort, ce n'est point aux chancelleries occidentales qu'incombe le rôle de juger ou de jauger le degré de performance des politiques nationales, mais c'est au peuple et à lui seul, que la décision de relever ou de laisser ses gouvernants en place, les punir ou les révoque appartient.

Dans un autre contexte, la coupure épistémologique quasi-systématique entre les adeptes d'une modernité à l'occidentale et ceux qui s'attachent à un traditionalisme déconnecté de la réalité nationale se creuse chaque jour davantage. On assiste même à une reculade aussi inquiétante qu'éhontée du patriotisme. Ce qui est dû, la plupart des cas, à une absence plus que symptomatique d'un véritable projet de société. La décomposition en chaîne de quelques régimes arabes à le faveur du printemps des peuples aurait sonné le tocsin de l'ère de l'autisme et de la loi de l'Omerta, mais montré toutefois les limites de la spontanéité, de l'improvisation et du bricolage des plans, programmes, et stratégies économiques, sociale et culturelle en haut lieu car une petite comparaison d'avec les pays occidentaux, ravagés par des les effets destructeurs des politiques libérales sauvages montre l'écart grandissant entre des nations modernes, dotées d'une stratégie ou d'un projet de société cohérent et bien ficelé et des pays pré-organiques où la notion de l'État n'a pas encore émergé des glacis du clanisme, du tribalisme et du despotisme.

Un projet de société est en fait un point de ralliement et de «reliance» entre les attentes de la population et les prédispositions des autorités publiques à les satisfaire. Or, dans le cas peu reluisant de l'Algérie et de l'ensemble de tous les pays de sud à des degrés divers, les pouvoirs politiques ont balayé du revers de la main les assises structurelles devant soutenir les nations (le sens du devoir, la légitimité des droits, le partage des charges de la citoyenneté et l'amour de la patrie), c'est en ce sens que l'on aurait mélangé confusément les concepts de la patrie et de l'État, du pouvoir et des institutions étatiques, de l'amour de la patrie et de celle du pouvoir. Il en découle que les responsables politiques à tous les niveaux, expédient les affaires sociales courantes en tant qu'agents administratifs, dépourvus des liens de citoyenneté avec leurs compatriotes et le pouvoir en tant que tel s'exerce de façon tyrannique et autoritaire. Il est vrai, par ailleurs que la conscience du peuple de son histoire, ce que les sociologues appellent «historicité», et sa conscience de ses charges civiques, ce que les politologues dénomment «citoyenneté», pourraient à moyen et long terme délier l'écheveau enchevêtré de cet inénarrable mépris de la classe politique algérienne exprimé à diverses occasions envers lui. A cet effet, personne ne pourrait le nier, presque tous les sommets décisifs sur l'Afrique sont tenus en dehors de l'espace géographique africain, les peuples du Tiers Monde sont loin d'être considérés comme des entités citoyennes à part entière et leur blessure narcissique serait en mesure lorsque la goutte fait déborder le vase, charrier les résidus de la haine et de frustrations en les transformant en imminentes révolutions. Chaque peuple devrait selon le philosophe allemand Herder (1744-1803), pour pouvoir survivre à l'usure du temps et perdurer, revitaliser une existence autonome (un projet social en corrélation avec ses spécificités culturelles, civilisationnelles et historiques), une nécessité/obligation immanente (justice performante, équité sociale et équilibre des pouvoirs) et une raison singulière (identité malléable, souple et intégrable dans son espace géographique). Autrement dit, chaque peuple est dans l'impérieuse nécessité de se frayer un cheminement socio-historique particulièrement distinctif.

Par conséquent, on ne saurait en aucune manière dissocier son histoire nationale (épopée révolutionnaires, mythes fondateurs et héros de la résistance) d'avec sa conscience politique (participation politique efficace, distinction entre droits et devoirs, respect des lois et des valeurs de la nation). Ces deux dimensions sont inévitablement l'avers et le revers de la même médaille. Le projet de société auquel aspire le peuple serait la copie conforme de son original historique. Sans cette projection pragmatique de cette réalité sociale et sa précipitation sur l'agenda politique du régime gouvernant, on serait en phase de «dépersonnaliser» le peuple de son identité et de l'extirper de ses racines propres pour en faire un ensemble de populations, culturellement disséminées et historiquement, ne partageant pas nécessairement la même vision du devenir national. L'Algérie fut depuis longtemps et à son corps défendant, plongé dans une certaine «cacophonie historique», pour le moins que l'on puisse dire, préfabriquée, instrumentalisée et institutionnalisée par les pouvoirs successifs, sur fond de ralliement de l'assentiment populaire, tant que la régulation minutieuse et le «calibrage» des espaces d'hégémonie et d'influence, partisane, clanique, et clientéliste tournent le plus souvent autour de l'orbite de la fameuse «légitimité révolutionnaire». Ainsi l'histoire officielle fut-elle loin de situer, de contenir sinon d'ausculter les pouls et le cœur palpitant du peuple. Celui-ci s'est senti, au début des années 90, soit après 30 ans de son indépendance, dépossédé par une surenchère nationaliste galvanisante, à l'origine trop «dénationalisée» d'un côté, et une mouvance islamiste fort structurée, aux relents purificateurs et si intégristes, qui ne fut en vérité que l'avatar et la caricature sordide d'une «ritualisation» mesquine des préceptes religieux de la doctrine malékite, particulièrement tolérante. En ce sens, l'on serait amené à dire que le pays, fort de son passé révolutionnaire, aurait perdu le noyau de son «l'historicité» au sens le plus philosophique du terme et s'est projeté sur des représentations mythiques, héroïques et parfois très imaginaires de son épopée nationale, injectée en grosses quantités par le régime en place, «quand le passé n'éclaire pas le futur, les esprits marchent dans les ténèbres» dixit le penseur italien Gramsci (1891-1937).

En vue de construire et d'affermir les bases d'un consensus national permettant la mise en perspective d'un projet de société, le peuple algérien devrait assumer au jour d'aujourd'hui son histoire, qui lui appartient de jure et de facto, avec ses imperfections rédhibitoires, ses faces hideuses et ses moments de gloire, en appeler à son potentiel démographique (plus de 35 millions d'habitants) afin de réussir à la fois un vrai décollage économique et une forme d'autonomie à l'égard de «l'économie monoproductrice», un projet de société est le prolongement de son espace d'existence et la prolongation de sa durée de vie. Des thèmes novateurs tels que: la modernité, la laïcité, le développement durable, les droits de la femme, la primauté du droit, les technologies de l'information et de la communication, que la mondialialisation-laminoir avait auparavant suscités devraient être débattus et discutés dans la grande sérénité car il ne suffit pas seulement d'importer de la technologie haut de gamme sans son corollaire d'idées et de pensée pour dire qu'on est nécessairement en phase avec le développement matériel et l'évolution mentale. Un projet de société est un tout indécomposable dont les parties sont intimement liées à une éducation performante, une vraie formation de l'humain et son ouverture sur le monde ainsi qu'une économie variée.

* Universitaire