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Pourquoi chercher la petite bête ?

par Ali Brahimi

Certains gouvernants des pays arabes disent constamment que ça marche à merveille du fait que beaucoup de gens voient la vie en rose et, donc, n'ont nul besoin, affirment ces dirigeants, de chercher à améliorer davantage les situations actuelles, notamment celles liées à la liberté liée à la bonne gouvernance, lesquelles ne sont pas aussi brillantes du moment que des peuples arabes ne cessent de manifester leur mécontentement.

A ce dernier propos, plusieurs faits d'actualité, en train de marquer profondément l'Histoire des pays arabes du Golfe à l'Atlantique, le dénotent quotidiennement et qui mériteraient, au regard de leur frappante coïncidence et similitude, d'être répétés, annotés, et diversement discutés inlassablement du fait de leur acuité présentement, nous emble-t-il, ainsi que dans l'avenir. Par conséquent, aucune analyse, politique, médiatique? etc., ne pourrait revêtir une importance semblable aux surprenants bouleversements en cours, diversement appréciés et commentés, dans le monde arabe et ailleurs, depuis le début de l'année 2011 augurant a l'évidence d'autres soubresauts en 2012 qui seraient, d'après les signes avant-coureurs, plus prononcés et déterminants a l'échelle de tout le monde arabe et sa périphérie.  En attendant, quelques récents événements fondateurs en cours au Moyen-Orient, notamment la Syrie jadis cœur battant de l'Histoire des pays arabes et argument brandi a tout vent par le parti Baath en tant que bouclier (au fil du temps devenu un épouvantail) anti-Israël, demeurent préoccupants tant au niveau de leur importance que de celui des conséquences, a plus d'un titre, a court, moyen, et long terme.

Actuellement, à l'échelle maghrébine, il serait utile de décrypter les apparentes bonnes intentions de rapprochement entre les gouvernants des pays du Maghreb. Cela a été particulièrement remarqué cette semaine. En effet, des visites et des politesses ont été échangées. Il est indiscutable, de par sa situation géographique, que l'Algérie se trouve au cœur du Maghreb et devrait constituer, en principe, le carrefour et la locomotive du train de la bonne entente et du renouveau sillonnant l'ensemble du Maghreb voire au delà.

LES PAYS DU MAGNREB SE DIRIGENT-ILS DANS LA VOIE DU RENOUVEAU ?

En fin de semaine écoulée, au Maroc, à l'occasion de la réunion des ministres arabes des affaires étrangères avec celui de la Turquie, des déclarations de bonnes intentions ont été échangées entre ceux de l'Algérie et du royaume Marocain apparemment décidés à relancer la coopération dans tous les domaines. En effet, ils ont tant de choses à partager dans un monde de plus en plus incertain en termes d'équilibre des richesses naturelles. Pourquoi, ne projette-t-on pas une série d'initiatives afin de cristalliser conjointement une stratégie économique complémentaire, performante, et axée sur l'exportation des produits des terroirs respectifs ? A l'évidence, cela nécessiterait la conjugaison des efforts de tous les secteurs publics et privés.

A ce propos, les richesses naturelles, dont celle de l'Agriculture maghrébine qui était florissante à l'époque coloniale mise à part ses caractéristiques d'occupation lesquelles étaient exploiteuses et injustes et, surtout, ont dénaturé profondément les potentialités agronomiques des sols, puisque exploites d'une façon minière, ainsi que de l'environnement d'une manière générale. Après leur indépendance, chacun a adopté différemment ses méthodes de gestion et restauration ainsi que de la mise en valeur des terres liées aux conduites de la production agricole en rapport avec les climats et, notamment, le savoir-faire de chaque pays. Au Maroc, pays méditerranéen ouvert sur l'océan atlantique, a opté pour l'approche capitaliste de l'exploitation des terres à titre individuel ou en coopérative. La Tunisie également.

En 1962, toute l'Algérie s'est retrouvée exsangue, a l'image de sa population rurale paupérisée, et donc les pouvoirs publics avaient pris en compte les plus devaforises et initier une approche socialiste des plus abrutissante puisque excessivement popularisée et néanmoins populiste et, donc,, incomprise et fortement rejetée par la majorité du peuple, et, surtout, aussi du fait de la tension des idées issues de groupes comparses voire compradores de l'époque En ce qui concerne la Libye et la Mauritanie, le système féodal voire esclavagiste prédominait.

Cela fait plus d'un demi-siècle que les peuples du Maghreb marchent en rangs dispersés voire antagoniques. Pourtant, ils ont tant de choses à partager ensemble. Cette semaine, une lueur d'espoir nous a été parvenue du Maroc invité en tant que participant d'honneur au symposium, organisé par l'Algérie, relatif à quelques filières agricoles stratégiques.

Cette embellie pourrait constituer un point de départ à d'autres projets. Comme dans la campagne anti-acridienne en 1988 prélude a l'UMA fondée, selon les visées des uns et des autres, une année après. Hélas, tout le corps de cette institution et le cœur avec, qui, hélas, ont été atrophiés par tant d'incompréhensions. Les révolutions abouties en Tunisie et en Libye, celles en cours en Egypte et en Syrie, le Yémen? pourront-elles réaliser le rêve des générations du monde arabe ?

L'EGYPTE ET LA SYRIE, CES C?URS DU MONDE ARABE, NE FONT DES PULSIONS QUE POUR LEURS POPULATIONS

Puisque l'Histoire en a décidée qu'il en soit ainsi du fait de l'égoïsme imbécile voire ignorant de quelques pays arabes. En effet, cela fait plus de huit mois, que le peuple Syrien est en face a une répression féroce. A chaque manifestation il crie son désespoir face à un monde indifférent. Conforté par la Russie et un peu moins la Chine, ces derniers temps, le régime du Baath ne semble pas s'émouvoir pour autant devant le calvaire du peuple Syrien et les incessants appels d'une ligue arabe indécise et divisée mise a part quelques bons cœurs. En vain, car ce régime bâti, à l' origine, sur le sectarisme le plus borné, persiste et signe qu'il ne partira pas. En d'autres termes, il se sent condamné s'il change d'avis et, donc, continue de tuer des populations exigeant dur comme fer son départ. Une lutte a mort. En tout cas, le peuple Syrien sortira vainqueur. A l'image des peuples Tunisien et Libyen qui ont formé, respectivement ce mardi, leurs nouvelles ossatures républicaines

Entre-temps, les composantes du peuple Syrien tergiversent du fait qu'elles sont divisées du point de vue culturel voire cultuel car l'Histoire et la Géographie influencent les tempéraments. Une lame à double e tranchant A titre de comparaison, en Libye, (dont le défunt Kadhafi était un proche intime de la famille régnante en Syrie) les clans tribalo culturels existaient avec cependant une spécificité de taille : il n'y avait pas une armée « régulière » comme en Syrie. C'était le talon d'Achille du régime despote libyen. Donc, en Syrie, le pouvoir appartient à un bloc militaro clanique armé par la Russie. En revanche, en Egypte, il est équipé en matériel militaire Made in USA.

Une vieille histoire datant de la guerre froide. Malheureusement, les chars russes et USA sont en train de cracher le feu et tuer les jeunes manifestants, épris de libertés et de justice, en Syrie en révolution permanente et l'Egypte malgré une révolution légèrement aboutit et, de surcroît, de plus en plus menacée d'implosion.

Puisque d'importants intérêts sont en jeu. En effet, d'après des sources d'informations crédibles, des groupes dirigeants posséderaient 40 % de l'économie nationale.

Ce qui expliquerait, d'après des indications, l'entente secrète scellée entre le président Egyptien déchu d'une part et, d'autre part, une partie du complexe para militariste des affairistes relayés par une faune d'affidés liés aux puissants intérêts financiers régionaux et également internationaux notamment atlantistes.

Ainsi les peuples Egyptiens et Syriens se retrouvent coincés entre une tenaille. Un unième remaniement ministériel a té annoncé ce mardi, en Egypte, ainsi que des élections présidentielles auront lieu en juillet prochain. Le face a face, peuples en révolution permanente/forces armées (en Egypte et Syrie), vient de commencer

La seule issue serait de desserrer énergiquement ladite tenaille sinon la casser carrément car elle chercherait toujours la petite bête y compris en Tunisie paraissant épargnée (du fait que la force prépondérante est celle des forces de l'ordre civil) au vu des récentes élections réussies à merveille d'après les observateurs.

Pour le moment ! Ne dit-on pas que le monde des humains ressemble à une brousse fourmillante d'animaux féroces. Le tableau de chasse en 2012, du moins celui des peuples arabes, nous le dira !!!