Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Agression sioniste contre Ghaza: Un 7e charnier découvert dans un hôpital

par Mohamed Mehdi

Au 215e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes s'est élevé, mercredi, à 34.844 martyrs et 78.404, a annoncé le ministère de la Santé de l'enclave assiégée. La même source a indiqué que l'occupation a commis, mardi, «7 massacres, faisant 55 martyrs et 200 blessés». Par ailleurs, des sources médicales palestiniennes ont indiqué à Al Jazeera, que parmi les victimes de mardi, «35 martyrs et 129 blessés sont arrivés à l'hôpital koweïtien de Rafah».

Mercredi, le bureau des médias du gouvernement à Ghaza a annoncé la découverte d'un 3e charnier à l'intérieur du complexe médical Al-Shifa, contenant les corps de 49 martyrs. Cette nouvelle découverte porte ainsi à 7 le nombre de fosses communes retrouvées dans les cours des hôpitaux après le retrait des troupes israéliennes de ces établissements de santé.

Hier, comme depuis le 7 octobre 2023, l'armée sioniste a bombardé plusieurs endroits à Ghaza, concentrant ses attaques à l'est comme à l'ouest de Rafah où plusieurs martyrs et blessés ont été recensés.

Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté qu'un bombardement israélien qui a visé une moto près de la porte Salah al-Din, au sud de Rafah, a fait 2 martyrs et plusieurs blessés, très tôt dans la journée de mercredi.

Le journaliste a également indiqué que plusieurs personnes ont été blessées dans un bombardement par un drone israélien à l'ouest de Rafah, alors qu'un autre bombardement, sur le quartier brésilien de la ville, a fait un martyr et plusieurs blessés.

L'armée d'occupation a également bombardé le centre et le nord de l'enclave de Ghaza, notamment le camp de Nuseirat, le quartier d'Al-Zaytoun, et la ville de Khuza'a à l'est de Khan Younes visant la maison de la famille Al-Qara faisant au moins 3 martyrs et plusieurs blessés.

L'Algérie demande une «enquête indépendante» sur les charniers

L'annonce, mercredi, de la découverte d'un 3e charnier à l'hôpital Al-Shifa, le 7e depuis quelques semaines dans les cours des hôpitaux de Ghaza, intervient au lendemain d'une réunion tenue au Conseil de sécurité consacrée aux fosses communes.

Ainsi, à la demande de l'Algérie, le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu, mardi soir, une réunion de consultations à huis-clos consacrée aux charniers découverts dans la bande de Ghaza, rapporte l'APS. Cette réunion fait suite également à la découverte, il y a quelques semaines, de plusieurs fosses communes à Khan Younès, où près de 400 corps ont été retirés dont la majorité des femmes, des enfants et des personnels de santé.

Des sources diplomatiques citées par l'APS affirment que «cette réunion, marquée par deux briefings présentés par la rapporteuse onusienne concernant les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese et par le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Volker Türk, a été l'occasion d'évoquer, de façon exhaustive, les flagrantes violations de l'occupant israélien».

Lors de cette réunion, le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations Unies (ONU), l'ambassadeur Amar Bendjama a insisté sur «la nécessité d'ouvrir une enquête indépendante pour déterminer les responsabilités», rappelant à ce propos «le sort qu'avaient connu les précédentes enquêtes israéliennes», selon les mêmes sources.

Il a, en outre, appelé à «l'importance pour les autorités d'occupation de coopérer conformément à la décision de la Cour internationale de justice (CIJ), rendue le 26 janvier 2024, et de garantir la conservation des preuves».

Il a également soutenu la déclaration du Secrétaire général des Nations unies sur «l'impératif de permettre aux enquêteurs internationaux indépendants et expérimentés en médecine légale d'accéder immédiatement aux sites de ces fosses communes, afin de déterminer les circonstances exactes dans lesquelles les Palestiniens ont perdu la vie et ont été enterrés ou ré-enterrés».

Pour rappel, la porte-parole de l'UNRWA, Juliette Touma, avait déclaré qu'»Israël avait envoyé 225 corps sans vie à Ghaza dans trois conteneurs depuis décembre, puis les avait transférés à des autorités sanitaires locales pour les enterrer».

Selon les mêmes sources, «des négociations sont en cours actuellement pour l'élaboration d'un projet de déclaration du Conseil de sécurité, initié par l'Algérie, pour exprimer la profonde préoccupation des membres du Conseil de sécurité face aux rapports, faisant état de la découverte de fosses communes à Ghaza, insister sur la nécessité de demander des comptes pour les violations du droit international et appeler à permettre aux enquêteurs d'accéder à tous les sites des fosses communes à Ghaza».

L'Algérie condamne l'invasion de Rafah

«Nous ne recevons aucune aide dans la bande de Ghaza», a déclaré mercredi Scott Anderson, directeur adjoint des affaires de l'UNRWA. Cette aide, déjà insignifiante depuis plusieurs mois, est interrompue depuis mardi, en raison des bombardements continus et la fermeture du poste frontière de Rafah.

Plusieurs pays ont condamné l'attaque contre Rafah où s'entassent plus de 1,4 million de déplacés dont plus de 600.000 enfants.

Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d'urgence des Nations unies, Martin Griffiths, a déclaré, hier, que les ordres d'évacuation israéliens à Rafah et l'opération terrestre entraîneront davantage de morts et de déplacements, ajoutant que la fermeture du point de passage de Rafah empêchait l'approvisionnement en carburant et limitait la circulation de l'aide et du personnel à l'intérieur et à l'extérieur de Ghaza.

Mardi, l'Algérie a condamné dans les termes les plus fermes les opérations militaires menées par les forces d'occupation sioniste dans la ville de Rafah. «Cette escalade extrêmement dangereuse qui augure d'un bilan meurtrier sans précédent et d'une catastrophe humanitaire de grande ampleur, confirme que l'occupation coloniale israélienne compte poursuivre l'exécution de ses plans visant à l'extermination du peuple palestinien et au déplacement forcé de ceux qui restent», a déclaré le ministère des Affaires étrangères Algérien dans un communiqué.

Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a également condamné fermement le bombardement de Rafah et a appelé à une action internationale pour empêcher l'invasion de la ville.

Amnesty International a dénoncé l'incursion terrestre, appelant «tous les États (à) faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses opérations terrestres à Rafah et garantisse le libre accès de l'aide humanitaire». «Non seulement Israël ne l'a pas fait, mais il a continué d'entraver la fourniture de ces services à la population civile de Ghaza par les agences humanitaires des Nations unies et les organisations internationales d'aide depuis 2007», a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice générale des recherches, du travail de plaidoyer, des politiques et des campagnes à Amnesty International.