Au 211e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes a atteint, samedi, au moins 34.654 martyrs et 77.908 blessés, a déclaré le ministère de la Santé de l'enclave, ajoutant que parmi ces victimes figurent 32 martyrs et 41 blessées tombés au cours d'attaques survenues lors des dernières 24 heures.

Par ailleurs, le ministère de la Santé de Ghaza a demandé à la Cour pénale internationale (CPI) et aux Nations unies de lancer une enquête sur l'assassinat du Dr Adnan Al-Barsh, décédé suite à des actes de torture subis dans une prison israélienne. Le Dr Adnan Al-Barsh, médecin à l'hôpital Al-Awda, dans le nord de la bande de Ghaza, a été arrêté, en décembre dernier, avec un groupe de plusieurs autres médecins et professionnels de santé, par l'armée d'occupation. Samedi, l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré que l'entité sioniste continue de cibler les femmes dans la bande de Ghaza, qualifiant cette guerre de « guerre contre les femmes ».

Selon les données de l'UNRWA, plus de 10.000 femmes sont tombées en martyrs et 19.000 autres ont été blessées, à la suite des attaques israéliennes. L'agence a aussi fait état de conditions de vie « horribles » pour plus de 155.000 femmes enceintes ou allaitantes dans la bande de Ghaza», en raison des difficultés d'accéder à l'eau et aux installations sanitaires.

Samedi, l'armée sioniste a commis plusieurs bombardements ciblant différentes régions de Ghaza. Selon un bilan rapporté à la mi-journée, le correspondant d'Al Jazeera à Deir Al Balah, Ashraf Abu Amra, a fait état d'au moins 15 martyrs depuis l'aube à Ghaza, suite aux bombardements de l'aviation et l'artillerie israéliennes qui ont ciblé des maisons dans diverses zones de l'enclave.

Les bombardements ont visé, dès l'aube, une maison située dans la région d'Ard al-Shanti, au nord de la ville de Ghaza, mais également les environs de la vallée de Ghaza, au nord du camp de Nuseirat, ainsi que la zone sud du quartier d'Al-Zaytoun. Au moins 2 enfants sont morts en martyrs par des tirs d'un drone israélien qui a bombardé une maison du quartier d'Al-Sabra, au sud de la ville de Ghaza.

A Khan Younes, un bombardement israélien qui a visé la zone d'Al-Faraheen, à l'est de la ville, a fait plusieurs blessés.

Plusieurs personnes ont été également blessées dans un bombardement israélien visant une mosquée du camp de réfugiés de Khan Younes.

A Rafah, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté qu'une jeune fille est tombée en martyr et d'autres ont été blessés dans un bombardement israélien qui a visé une maison à l'est de la ville. Le journaliste a aussi confirmé qu'un raid israélien a visé des terres agricoles dans la ville d'Al-Shouka, à l'est de Rafah. La résistance palestinienne est toujours présente au nord, au centre et dans le sud de Ghaza, puisqu'elle continue de mener des actions contre les troupes de l'armée sioniste. Hier, les Brigades Al-Qassam ont annoncé avoir ciblé avec des obus de mortier une caserne militaire israélienne dans l'axe Netzarim, rapporte Al Jazeera.

La même source, citant des médias israéliens, affirme qu'un certain nombre de soldats sionistes blessés «avaient été évacués de Ghaza à l'aide de cinq hélicoptères, vers divers hôpitaux». Ces médias n'ont pas donné d'autres détails sur les circonstances des blessures subies par les soldats sionistes.

Al-Qassam : Affrontements à Tulkarem en Cisjordanie

Hier, pendant près de 15 heures, des affrontements à l'arme automatique ont eu lieu depuis l'aube, entre des résistants palestiniens des Bridages d'Al Qassam et des troupes spéciales de l'occupation sioniste en Cisjordanie occupée, plus précisément à Deir Al-Ghusoun, au nord de Tulkarem.

Selon Zein Basravi, le correspondant d'Al Jazeera English à Ramallah, en Cisjordanie occupée, «les forces spéciales et les soldats qui sont intervenus semblent avoir spécifiquement ciblé une maison à deux étages. Ils ont ouvert le feu, et des affrontements ont suivi».

«Un haut responsable du Hamas a confirmé à Al Jazeera que ces combattants faisaient partie d'une unité des Brigades d'Al Qassam», a ajouté le journaliste. «Quelques heures plus tard, les affrontements se sont poursuivis entre soldats israéliens et combattants palestiniens. Nous savons qu'au moins une personne a été tuée. Nous savons qu'il y avait des femmes et des enfants à l'intérieur de ce bâtiment au moment où cette descente a eu lieu», a encore affirmé Zein Basravi.

Quelques heures plus tard, un autre correspondant d'Al Jazeera a fait état de renforts militaires et le bruit d'explosions à Deir Al-Ghusun. Il s'agissait de bombardements contre la maison assiégée. L'occupation a, par la suite, commencé à démolir les murs entourant la maison assiégée.

Des médias israéliens, cités par Al Jazeera, ont d'abord rapporté que «les personnes ciblées, lors de l'opération Deir al-Ghusun, ont mené une opération en novembre dernier qui a conduit à la mort d'un colon», avant de changer de version en affirmant qu'il s'agissait plutôt d'un soldat.

Malgré les bombardements et le nombre importants de soldats autour de la maison ciblée, les affrontements ont quand même duré près de 15 heures, au point où l'armée sioniste à dû envoyer des renforts sur les lieux, comme le rapporte Al Jazeera. Selon la même source, au moins 5 martyrs sont tombés dans cette attaque au cours de laquelle les forces israéliennes ont ciblé les journalistes qui couvraient l'opération.

«Ce que nous savons, c'est qu'ils ont empêché les ambulances d'entrer, et ils ont également pris pour cible les équipes de presse qui se trouvent à l'intérieur du village (Deir al-Ghusun) et ont procédé à toutes sortes de collectes d'informations possibles sur la scène», ajoute un correspondant l'Al Jazeera. «Nous savons qu'au moins une équipe de presse a vu sa caméra touchée et endommagée» par des tirs de snipers «positionnés sur les toits».

PAM : Le nord de Ghaza en proie à une «véritable famine»

Dans un entretien sur la chaîne américaine NBC, la directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), Cindy McCain, a déclaré, vendredi, que «le nord de la bande de Ghaza est en proie à une véritable famine», ajoutant que la crise dans cette partie de l'enclave est une «horreur».

«Chaque fois qu'il y a des conflits comme celui-ci, que les émotions sont exacerbées et que des choses se produisent dans une guerre, la famine se produit», a déclaré Mme McCain, lors d'une interview sur NBC.

«Ce que je peux vous expliquer, c'est qu'il y a une famine - une véritable famine - dans le nord et qu'elle progresse vers le sud. C'est l'horreur. C'est tellement difficile à regarder et c'est tellement difficile à entendre aussi», a-t-elle ajouté, affirmant qu'elle espérait qu'un cessez-le-feu allait être déclaré à Ghaza pour permettre aux habitants d'être nourris «beaucoup plus rapidement». Mme McCain a ajouté que les habitants de Ghaza avaient besoin «d'eau, d'installations sanitaires, de médicaments» et que tous ces manques «font partie de la famine».