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Soutien à la Palestine: Des milliers d'étudiants et d'enseignants arrêtés aux Etats-Unis

par Mohamed Mehdi

Vendredi 210e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes a atteint au moins 34.622 martyrs et 77.867 blessés, a déclaré, hier, le ministère de la Santé de l'enclave, précisant que ce bilan provisoire comprend les 26 martyrs et 51 blessées de la veille.

Au vendredi 3 mai 2024, qui correspond également à la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, au moins 135 journalistes et professionnels des médias (photographes, techniciens…) Palestiniens sont tombés en martyrs à Ghaza, dans des bombardements israéliens, les ciblant avec des membres de leurs familles. Par ailleurs, l'occupation sioniste continue de maintenir en détention 53 journalistes palestiniens, dont 43 arrêtés après le 7 octobre dernier, parmi eux 4 de la bande de Ghaza, toujours portés disparus, a indiqué, hier, le Club des prisonniers palestiniens, dans une déclaration à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la Presse.

Hier, l'armée sioniste a continué à bombarder différentes régions de Ghaza, en particulier Rafah, afin d'obliger les populations déplacées à se déplacer encore une fois vers Khan Younes et le centre de l'enclave, en prévision d'une invasion terrestre qui fera, sans aucun doute, des dizaines milliers de martyrs et autant de blessés en plus de ceux enregistrés depuis le 7 octobre 2023. Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté, vendredi, au moins 7 martyrs, dont 4 enfants, dans un bombardement israélien qui a visé une maison du quartier d'Al-Zuhur, au nord de la ville de Rafah.

Plusieurs autres Palestiniens de Rafah ont été blessés dans un bombardement israélien visant une maison dans le quartier de Tal al-Sultan, située à proximité des tentes des déplacés à l'ouest de la ville.

« Il y a eu une intensification des frappes aériennes et des bombardements d'artillerie » depuis la nuit de jeudi à vendredi, a déclaré le journaliste Tarik Abou Azzoum, correspondant d'Al Jazeera English.

Par ailleurs, l'armée d'occupation a bombardé une maison du Camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande de Ghaza, faisant au moins 9 blessées. Les attaques militaires israéliennes se sont également intensifiées dans certaines parties du nord de l'enclave, dont le quartier de Sheikh Ijlin, l'est du camp de réfugiés Al Bureij, dans le centre de Ghaza, ainsi que le quartier d'Al-Zaytoun, au sud-est de la ville de Ghaza.

Hier également, une frappe israélienne a détruit complètement le siège de la municipalité d'Abasan, située à l'est de la ville de Khan Younes.

Campus américains : Au moins 2.200 manifestants pro-Palestine arrêtés

Ces dernières semaines, la police américaine a procédé à l'arrestation d'au moins 2.200 étudiants et enseignants lors de manifestations pro-palestiniennes sur des campus universitaires à travers les États-Unis, selon un bilan d'Associated Press. La même source a indiqué que la police, sollicitée par les responsables des universités concernées, a eu recours « parfois » à des « équipements anti-émeutes, des véhicules tactiques et des flash-bangs pour nettoyer les campements de tentes et les bâtiments occupés ». « Un officier a accidentellement tiré avec son arme à l'intérieur d'un bâtiment administratif de l'université de Columbia alors qu'il évacuait les manifestants qui campaient à l'intérieur », affirme encore AP, qui précise que « personne n'a été blessé » dans cet incident, survenu mardi soir, à l'intérieur du Hamilton Hall, rebaptisé « Hind Rajab » en honneur de la petite fille de 6 ans tuée avec sa famille par les forces israéliennes à Ghaza.

« Un décompte réalisé jeudi par l'Associated Press a révélé au moins 50 opérations d'arrestations dans des collèges ou universités, dans une quarantaine d'Etats américains, depuis le 18 avril dernier.

Après l'Université de Columbia (New York), UCLA (Los Angeles) où au moins 200 personnes ont été arrêtées, et bien d'autres campus à travers les Etats-Unis, la dernière opération de police pour le démantèlement des campements des étudiants, soutenus par le corps enseignant, s'est déroulée vendredi à l'Université de New York (NYU).

« La police est intervenue vendredi pour nettoyer un campement à l'Université de New York à la demande des responsables de l'Université », affirme AP, citant un « commissaire adjoint aux opérations ».

UCLA : «pro-palestiniens» attaqués par des «pro-israéliens»

L'agence AP a rapporté également que des « troubles » ont eu lieu à UCLA « après qu'un rassemblement pro-israélien autorisé a eu lieu sur le campus dimanche » provoquant des bagarres. « Cela a changé mardi soir lorsque des contre-manifestants ont attaqué le campement pro-palestinien. Les administrateurs du campus et la police ne sont pas intervenus ni n'ont appelé les renforts pendant des heures. Personne n'a été arrêté cette nuit-là, mais au moins 15 manifestants ont été blessés », affirme AP citant le « chancelier de l'UCLA » Gene Block. « Cette réponse tardive a suscité les critiques des dirigeants politiques, notamment du gouverneur de Californie, Gavin Newsom, et les responsables se sont engagés à mener une enquête indépendante » ajoute la même source. Comme à l'UCLA, Columbia University, Havard, Yale, et bien d'autres campus américains (57 selon Al Jazeera English), les animateurs des campements d'étudiants ont appelé les responsables des universités à « cesser de faire des affaires avec Israël » ou « avec les entreprises qui soutiennent la guerre à Ghaza ».

« Sciences Po » annonce la fermeture du site principal de Paris

L'université française « Sciences Po » a annoncé vendredi la fermeture de son principal site parisien en raison d'une « nouvelle occupation de bâtiments par des dizaines d'étudiants pro-palestiniens protestataires », a rapporté hier l'AFP. La même source indique que la direction de « Sciences Po » a adressé, jeudi soir, un message au personnel de l'université, indiquant que les immeubles du centre de Paris « resteront fermés demain, vendredi 3 mai », leur demandant de « continuer à travailler à domicile ».

« Un comité d'étudiants pro-palestiniens a annoncé jeudi un « sit-in pacifique » à « Sciences Po » et a déclaré que six étudiants entamaient une grève de la faim « en solidarité avec les victimes palestiniennes » », dans la bande de Ghaza, ajoute l'AFP.

Selon la même source, un « membre du Comité Etudiants, qui s'est identifié uniquement sous le nom de Hicham », a déclaré que les grèves de la faim allaient se poursuivre « jusqu'à ce que le Conseil d'administration de l'université vote la tenue d'une enquête sur ses partenariats avec des universités israéliennes ».

« L'administrateur par intérim de ‘Sciences Po', Jean Basseres, a déclaré qu'il avait refusé cet appel lors d'un débat avec des étudiants, organisé à l'université dans le but de calmer les manifestations », affirme encore l'AFP, précisant que la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, « a appelé jeudi les directeurs d'université à « maintenir l'ordre », notamment en faisant appel à la police si nécessaire ».