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Affaire USM Alger-RS Berkane: La CAF et Lekjaâ tombent dans leur propre piège

par M. Zeggai

Comme il fallait s'y attendre le match-retour des demi-finales de la CAF entre le RS Berkane et l'USM Alger n'a pas eu lieu. Les Algériens de l'USMA ont catégoriquement refusé de jouer devant la formation marocaine qui a insisté de jouer avec son maillot floqué d'une carte du Maroc incluant les territoires du Sahara occidental occupé. Cette décision de refus a été prise lors de la réunion technique d'avant match. Les dirigeants de l'USMA ont catégoriquement contesté les maillots du RS Berkane, les considérant comme une nouvelle provocation et une violation flagrante des textes et règlements de la CAF et de la FIFA. Cette situation a débouché sur l'annulation de cette rencontre, en attendant la sentence finale qui sera rendue par le Tribunal arbitral sportif. En effet, le club algérien, soutenu par la FAF, a saisi le TAS en se basant dans sa requête sur les règlements de la CAF et ceux de la FIFA qui interdisent formellement l'usage des messages politiques ou religieux dans les rencontres de football.

La CAF a enfreint les règlements de la FIFA

Dan s cette affaire, la CAF a enfreint la règlementation en autorisant le club marocain à évoluer avec un tel maillot. La preuve lors d'un match amical en 2014, la fédération argentine de football a été sanctionnée par une amende de 30.000 francs suisses (environ 24.700 euros) pour une banderole, déployée par les joueurs argentins devant le public, où l'on pouvait lire ‘'Las Malvinas Argentinas'' («Les Malouines sont argentines»). La FIFA, après avoir procédé à une enquête et considérant que l'équipe nationale argentine ayant transgressé les règlements, a régi et rendu son verdict. Au stade Berkane, avant le coup d'envoi de cette demi-finale retour de la CAF, des supporteurs du RSB ont brandi un ‘'tifo'' avec la carte du Maroc faisant figurer le territoire disputé. Alors, sur quelle base réglementaire la CAF a-t-elle agi ainsi pour prendre position ? La CAF a-t-elle obéi aux ordres de Faouzi Lekjaâ ? Dans cette affaire, les Usmistes sont plus que jamais persuadés qu'ils ont été victimes d'une décision injuste et injustifiable de l'instance africaine qui a carrément bafoué les règlements de la FIFA. De son côté, la Fédération algérienne de football a décidé de soutenir à fond l'USMA en déposant un dossier au niveau du TAS de Lausanne, dans l'objectif d'annuler la décision de la CAF de considérer le club algérien perdant (3-0) lors du match aller. On parle de la présence de trois grands avocats étrangers spécialisés dans ce genre d'affaires, qui ont été sollicités pour défendre les intérêts de l'USMA et protester contre le parti pris flagrant de l'instance africaine de football. Pourtant, les règlements de l'instance internationale sont clairs à ce sujet : la loi 4 du football relative à l'équipement des joueurs, stipule que «l'équipement ne doit présenter aucun slogan, inscription ou image à caractère politique, religieux ou personnel. Les joueurs ne sont pas autorisés à exhiber de slogans, messages ou images à caractère politique, religieux, personnel ou publicitaire sur leurs sous-vêtements autres que le logo du fabricant. En cas d'infraction, le joueur et/ou l'équipe sera sanctionné par l'organisateur de la compétition, par la fédération nationale ou par la FIFA».

Selon l'article 50 de la Charte olympique (alinéa 2), «aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n'est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique». Le club de Soustara, soutenu par tous les clubs algériens dans sa bataille juste avec la CAF, est décidé à aller très loin dans cette affaire pour faire valoir ses droits et montrer à l'opinion sportive que la politique ne doit pas se mêler au football. C'est ce qui a motivé les représentants algériens à boycotter le match en raison du maillot porté par les Marocains. En somme, tous les regards sont branchés sur le Tribunal arbitral sportif Bas du formulaire de Lausanne qui devra, selon nos sources, trancher sur la question dans les tout les prochains jours.