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Tlemcen: Des cancéreux dans la tourmente

par Khaled Boumediene

Entre délais qui s'allongent dans la prise en charge, absence d'hospitalisation à l'unité ira-thérapie du service de médecine nucléaire et reports et annulations de rendez-vous, les difficultés d'accès aux soins au niveau du centre anti-cancer (CAC) de Chetouane sont dénoncées par plusieurs cancéreux rencontrés au niveau de cette structure, qui accueille les patients de toutes les localités de la wilaya et de plusieurs wilayas de l'Ouest du pays notamment El Bayadh, Aïn Sefra, Naâma, Saïda, Relizane, Aïn Témouchent, Tissemsilt, Mostaganem, Oran, etc. En effet, les délais s'allongent entre les différentes étapes de la prise en charge, comme l'explique une patiente d'Oran qui a déjà subi une ablation du premier sein ailleurs et qui s'est rapproché cette fois-ci du service de radiothérapie du centre anti-cancer de Chetouane, pour traiter son deuxième sein atteint de cancer. « Les délais de prise en charge au service de radiothérapie sont trop longs ! J'ai perdu plus de trois mois de va et vient entre Oran et Tlemcen pour réaliser la mammographie d'alerte, ensuite j'ai attendu trois mois pour accéder au premier traitement. Pour les autres séances de traitements au moyen de rayons radioactifs et ionisants dans le but de détruire les cellules à croissance, n'en parlons pas», affirme-t-elle.

Cet état de fait est dû, selon les explications d'un professionnel du CAC, à une panne qui a simultanément touché deux accélérateurs de ce service. Selon la même source, près de 400 personnes inscrites dans la liste d'attente attendent une radiothérapie. Le service de radiologie lancé depuis 2017, est lui aussi en butte à de nombreuses difficultés de fonctionnement de ses équipements (scanner, radio conventionnelle numérique, etc.), qui n'ont pas malheureusement à ce jour, fait l'objet de procédures de réception de la part du fournisseur, ce qui a engendré un vrai casse-tête aux responsables de ce centre anti-cancer, qui courent toujours derrière la mise en place de cette réception pour la validation de la livraison et la garantie de ces équipements lourds.

La deuxième cause a trait à la situation des cancéreux qui ne bénéficient pas à l'heure actuelle d'une hospitalisation au niveau de l'unité ira-thérapie du service de médecine nucléaire.

Côté consultations spécialisées, des locaux n'ont pas été réceptionnés dans leur majorité par la direction des équipements publics à cause de divers retards. Lors de ses diverses visites programmées ou inopinées à centre anti-cancer, en compagnie du directeur de la santé et de la population, le wali n'a cessé, d'une part, d'inciter les staffs soignants à redoubler d'efforts pour une meilleure prise en charge des malades de cancer, et d'autre part, de donner des instructions aux responsables d'entreprises de réalisation, pour accélérer les travaux et respecter strictement les délais, la qualité des travaux et les règles de l'esthétique des ouvrages à réaliser.