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Retrait de la domiciliation bancaire à deux importateurs: Enquête sur le prix des bananes

par A. Z.

Le prix des bananes fait encore des siennes. Après avoir frôlé les 1.000 dinars le kilo en juillet 2022, les autorités ont engagé des actions contre les spéculateurs pour ramener son prix à la moyenne normale, soit moins de 300 dinars le kilo, mais les derniers jours du mois de Ramadhan passé, il a repris la courbe ascendante pour atteindre jusqu'à 470 dinars le kilo, voire plus dans certaines régions du pays.

Chose qui a fait réagir de nouveau le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, qui a, à travers un communiqué, publié dimanche dernier, annoncé le lancement d'enquêtes de terrain pour contrôler la structure des prix des produits importés auprès de différents importateurs et grossistes, en vue de freiner la hausse injustifiée des prix de certains produits, notamment des bananes. Et les sanctions ont commencé à tomber, car la même source a fait état «du retrait définitif du document de domiciliation bancaire de deux opérateurs économiques activant dans l'importation de bananes, outre le lancement de poursuites judiciaires à leur encontre dans le cadre de la loi sur la spéculation». Et de préciser que «les enquêtes menées ont révélé un non-respect de la structure des prix stipulée dans le document de domiciliation bancaire, malgré un avertissement préalable adressé par les services du Commerce et de la Promotion des exportations à ces deux opérateurs le 7 avril 2024, sur l'impératif de respecter la structure des prix». Le communiqué du ministère a également souligné «la poursuite de ses efforts visant à suivre les prix et à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour garantir la stabilité des marchés et protéger les droits des consommateurs», appelant tous les opérateurs économiques à «respecter les lois et les instructions émises par le secteur». Rappelons qu'au premier jour de l'Aïd El Fitr, lors d'une tournée à travers les marchés à Alger, le ministre s'est dit étonné de la hausse des prix de la banane ces temps-ci, précisant qu'une action est engagée pour «renforcer et contrôler ce marché au vu de la hausse injustifiée de ses prix, sachant, a-t-il dit, que nous en avons importé 320.000 tonnes l'année dernière». Tout en réaffirmant la détermination des autorités publiques à asseoir une politique commerciale basée sur des mécanismes qui garantissent l'abondance et la stabilité des prix tout au long de l'année. Une politique commerciale qui a bien fonctionné durant le dernier Ramadhan, à l'exception de la banane. Un fruit ciblé par les spéculateurs malgré les dispositions mises en œuvre par les autorités, dont l'inondation du marché en bananes. Selon certains avis, l'attention accordée par les autorités à la hausse subite des bananes n'est pas vaine, car il s'agit d'un prix de référence pour tous les autres fruits, et si on laisse faire, la flambée finira par contaminer tous les étalages. Reste encore que les consommateurs doivent joindre leurs efforts à ceux des autorités en variant leurs habitudes alimentaires quand un produit sort du lot des prix moyens.