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Tlemcen: Le poisson se fait rare sur les étals

par Khaled Boumediene

Ce Ramadhan 2024, les consommateurs constatent une raréfaction du poisson. Le prix de la sardine a augmenté jusqu'à 1300 DA le kg et celui de la dorade frôle les 1800 DA sur les marchés aux poissons de la wilaya.

« Le poisson se fait rare sur les étals ! Notre quotidien est d'essayer de trouver un peu de poisson, mais depuis ce mois de Ramadhan, il n'y en a pas beaucoup. Quelques caisses de sardines ont fait récemment leur apparition sur les étals des marchés, mais leur prix est vraiment très cher ! Il faut le dire, le citoyen est privé de manger de la sardine en ce mois de carême ! », se désole un père de famille, rencontré au niveau de la poissonnerie de Mansourah. Au port de Ghazaouet, les bateaux à quai sont nombreux. Peu de marins pêcheurs prennent le risque de sortir en mer. « Ces jours-ci ce n'est pas la période du poisson, la mer est très agitée ! Cette situation date de plusieurs semaines, il est très difficile de pêcher. Il y a beaucoup de vent et de vagues. Au large, ça bouge de partout. C'est compliqué de travailler, nous sommes obligés de rester au port. Depuis janvier, puis février, mars, c'est difficile. Les sorties ne sont pas rentables pour nous. Ce n'est pas la peine de sortir, brûler du gasoil, s'user physiquement et ne rien avoir. Mais, je pense que la situation devrait s'améliorer vers la période d'avril-mai », souligne un marin pêcheur de Ghazaouet.

À terre, certains professionnels de la mer réparent leurs filets de pêche et matériels. Même constat au port de pêche artisanale de Honaine, pour les rares petits pêcheurs, la prudence reste plus que jamais de mise. Ils tentent une sortie et reviennent avec quelques kilos de poisson, à peine de quoi rembourser le carburant utilisé.

Contacté sur ce sujet, le directeur de la pêche et de l'aquaculture de Tlemcen, Sahnoune Boukabrine, explique que « c'est la rareté des poissons qui fait monter les prix en criée. De faibles quantités qui s'expliquent par les conditions climatiques et les récents épisodes de la météo qui ont compliqué les sorties en mer des pêcheurs côtiers du littoral obligés de rester à quai à cause de ces conditions météorologiques qui sévissent depuis plusieurs semaines. À cette période, il est très risqué pour les professionnels de se rendre en mer ». Et de préciser : «durant la période de disette s'étalant généralement de janvier à avril, le produit manque sur les étals, mais la tendance pourrait s'inverser de mai jusqu'à octobre où le produit sera disponible. La sardine sera disponible. Des mesures ont été prises pour réguler le marché et assurer la disponibilité prochainement. Un importateur d'Alger détenant une ferme aquacole à Mostaganem s'apprête à commercialiser des produits de pêche importés ainsi que des produits aquacoles locaux dans des cabines de vente qui seront installées notamment à Mansourah, Remchi, Maghnia et Honaine. Cette distribution sera élargie ensuite à Tlemcen, Chetouane et Marsat ben M'hidi, pour stimuler la concurrence entre les producteurs de poisson et casser les prix ». Selon la même source, un autre investisseur de Tlemcen a bénéficié d'une autorisation d'une durée de six mois renouvelables, pour importer quelque 25 tonnes de poisson blanc de la Tunisie, et pourvoir ainsi les marchés de la wilaya de Tlemcen et des wilayas voisines. Dans le même sillage, des investisseurs dans ce domaine ont déposé leur dossier auprès du ministère de la pêche et des productions halieutiques pour procéder à l'importation de la sardine durant le mois d'avril à partir de la Mauritanie. Le prix de la sardine importée sera fixé à 500 DA, ajoute-on.