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Décapiter l'hydre de la corruption

par El-Houari Dilmi

La Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (HATPLC) étend son réseau au niveau national dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (2023-2027). Fait à relever, parmi les démembrements de la HATPLC, la naissance de la sous-commission chargée de la promotion de la coopération internationale et du recouvrement des avoirs détournés.

Véritable cancer métastasé, la corruption et ses effets pernicieux sur la gestion des affaires du pays ont longtemps capté l'attention de l'opinion publique, la chronique judiciaire en matière de lutte contre l'argent sale étant toujours des plus riches.

Le premier credo de l'action de l'Etat pour moraliser la vie publique et préserver les deniers publics.

Des dizaines de hauts commis de l'Etat ont été rattrapés par la justice et emprisonnés pour «enrichissement illicite», «obtention d'avantages indus» et «abus de fonction». Un déballage juridico-médiatique qui a choqué les Algériens, et surtout permis de stopper l'hémorragie qui a fait perdre au pays des dizaines de milliards en devises fortes.

Cela est connu, les mécanismes de la corruption en Algérie font, depuis de nombreuses années, l'objet de mises en accusation publiques. Le combat contre cette hydre à multiples têtes ne sera pas de tout repos, tant il est ambigu dans un pays comme le nôtre de déterminer la frontière ténue entre le légal et l'illégal, le formel et l'informel. Favorisée par l'ancien système clientéliste et clanique, la corruption n'est pas seulement matérialisée par un transfert illicite d'argent ou de biens, mais aussi par un comportement et une mentalité minés par une «culture» bien ancrée chez nous, celle de vouloir se servir en premier avant de penser aux autres. Les tentatives de sabotage de l'opération de numérisation du pays sont justement motivées par le désir d'accorder une «rallonge de vie» aux pratiques de la corruption.