Les adhérents et athlètes de Sport nautique d'Alger (SNA), ont interpellé, à travers une lettre ouverte, le président de la République Abdelmadjid Tebboune, pour une éventuelle annulation d'une décision des autorités locales portant démolition du siège de l'association « Sibak Nautique d'Alger ». Cette dernière a été fondée en 1867. Ils ont ainsi sollicité le président de la République pour la suspension du projet de démolition et pour un éventuel engagement d'un processus de préservation et de valorisation de ce site.

Un patrimoine sportif et culturel qui continue, en dépit de toutes les difficultés, à accueillir et à former des athlètes de haut niveau dans toutes les catégories dans les disciplines d'aviron et de canoë-kayak, est-il indiqué. Le club compte aujourd'hui, 124 athlètes et 360 membres adhérents plaisanciers. Il fait à la fois, la joie de ses athlètes et de ses membres qui s'adonnent à la navigation de plaisance et offre également, un charme naturel aux visiteurs du port d'Alger, notamment les nostalgiques de la pêcherie d'Alger et du sport nautique, soutiennent les rédacteurs de la lettre.

Après avoir épuisé tous les recours possibles, les membres de l'association se sont adressés au Président de la République, à travers une lettre ouverte, où ils ont sollicité son intervention urgente pour la préservation du siège de l'association. Qui est en fait, un patrimoine sportif et culturel algérien.

Les membres de l'association, dont des athlètes, ont affirmé dans leur missive, que la décision d'expulsion et de démolition du siège du SNA « risque non seulement de priver nos jeunes de la pratique de sports ancestraux tels que l'aviron et le canoë-kayak, mais aussi de compromettre un pan important de notre héritage sportif, datant de 1867 ».

Les rédacteurs de la lettre ont appelé le président de la République à intervenir « pour préserver ce lieu emblématique qui a vu naître des champions nationaux, internationaux, des médaillés continentaux et mondiaux et qui demeure un symbole de fierté pour notre nation », est-il précisé. En insistant sur la nécessité de prendre des mesures immédiates « pour protéger ce patrimoine sportif et culturel, qui contribue non seulement au rayonnement du sport algérien, mais également à l'épanouissement de notre jeunesse et notre société en lui offrant des espaces d'activité saine, culturel et éducative » lit-on dans la lettre au Président de la République.

Les membres de l'association ont rappelé que ce site historique est un lieu de rassemblement de plusieurs générations, représentant une diversité de parcours et d'histoires qui enrichissent le tissu social algérien. En précisant que « la préservation de cet espace est donc non seulement un impératif sportif, mais aussi un enjeu de cohésion sociale et de préservation de notre identité collective »

Contacté par nos soins, le président du sport nautique d'Alger, Abdeldjalil Guerroumi , a affirmé au « Le Quotidien d'Oran » que son association a frappé à toutes les portes dans l'espoir de trouver un compromis ou un dénouement à cette affaire , mais en vain. Et de préciser que des correspondances ont été déjà envoyées au ministère de la jeunesse et des sports, à la wilaya d'Algérie. Mais, aucune suite « positive » n'a été donnée jusqu'à présent. « Nous n'avons reçu aucune réponse concernant la sauvegarde de l'édifice », indique notre interlocuteur. En enchaînant « ils veulent nous emmener aux Sablettes d'Alger, mais techniquement parlant, notre discipline d'Aviron et de Canoë Kayak est impraticable dans cet endroit » a-t-il expliqué.

L'association de Sport nautique d'Alger a ainsi sollicité le Médiateur de la République et lancé un appel solennel au Président de la République. En se disant convaincue que seul le Président de la République « entendra notre appel, espérant qu'il agira en faveur de la préservation de ce patrimoine précieux ».

Tout en soulignant que les autorités locales ont opté pour la démolition en se basant sur le rapport des services du Contrôle technique de la construction (CTC), les membres du Sport nautique d'Alger se sont dits persuadés que la sauvegarde de cet édifice historique est toujours possible.