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Ni trêve, ni cessez-le-feu

par Abdou BENABBOU

En affirmant hier qu'un accord sur une trêve à Ghaza n'était probablement plus une proche perspective, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qatari n'a que confirmé la conclusion d'une logique attendue.

On aura beau regarder d'un seul œil le contenant du tamis moyen-oriental, on se rendra compte qu'il faille se plier à la réalité.

Les Palestiniens et les Israéliens n'utilisent pas le même langage. Les premiers parlent de droit et de justice. Les autres n'ont de programme arrêté que l'activation de la mort. Sans doute qu'à rester fixé sur la nécessité de nourrir une population affamée, on oublie l'essentiel qui est qu'un peuple réclame son Etat indépendant et souverain. Le sionisme s'attèle à l'opposé à lui faire taire son souffle et s'il le peut à dissoudre sa présence. Une lourde maldonne a eu toutes les chances de s'installer dans les pourparlers initiés par les Etats-Unis, l'Egypte et le Qatar.

Les Palestiniens ont un Etat à garantir et n'ont plus rien à perdre. Netanyahou démontre chaque jour qu'il ne tient que la mort à offrir. Plus de 31.000 Ghazaouis, dont les trois quarts sont des femmes et des enfants, ont été enterrés. La liste ne sera pas clôturée et au vu du cynisme israélien, elle s'allongera.

Ni cessez-le-feu, ni trêve n'auront donc lieu. Le décompte des morts se poursuit et on continuera à larguer un peu de nourritures à partir du ciel. Ceux qui s'attendaient à une accalmie en ce mois de Ramadan ont sans doute oublié les retombées des massacres passés et ceux de Sabra et Chatila. L'impunité de Tel-Aviv, on le constate, a gagné en faveur et en reconnaissance. Mais l'impunité a des limites. Il est à craindre que le drame palestinien s'étende pour produire des effets conséquemment attendus à travers le monde. L'histoire nous a toujours enseigné que les ondes de choc sont inévitables.