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La recette politique

par Abdelkrim Zerzouri

Quel écho aurait cet appel à «la cohabitation politique et le travail en commun des partis avec le concours de la société civile», lancé samedi dernier par le président du Mouvement de la société de la paix (MSP), Abdelali Hassani Cherif ?

En attendant les prochaines législatives, la cohabitation en tant que «vivre ensemble» dans un cadre respectueux, partageant le même espace selon le principe démocratique, reste une autre paire de manches plus difficile à concevoir que la cohabitation politique clairement cernée par la Constitution. A quand remontent les dernières rencontres entre partis politiques coalisés ?

Le MSP a toujours cherché à se coaliser avec d'autres mouvements et partis de même tendance politique, sans trop réussir dans ce sens, notamment à l'approche de rendez-vous électoraux, car à la fin, chacun y va de son côté, en solo, tenter sa chance pour capter l'électorat. Cet appel du MSP n'est pas isolé en ce début de 2024, une année électorale avec le rendez-vous de la présidentielle en ligne de mire, où plusieurs formations politiques ont plaidé pour le dialogue et le renforcement du front interne face aux menaces extérieures. Le mois de février dernier a été dans ce sens marqué par des plaidoyers en faveur du «dialogue et la communication» entre les composantes politiques du pays, sans exclure la société civile, devenue un acteur politique de premier plan à l'issue des dernières législatives, en arrivant en deuxième position après le FLN avec 84 sièges pour les indépendants. Ainsi, en sus du MSP, des partis comme Sawt Echaab, le RND, l'ANR et El Bina, ont appelé à former un front commun uni lors de rencontres organisées au mois de février dernier. Bien évidemment, pour constituer un front commun, il faut passer à une autre phase de concertation entre ces partis, à travers des réunions de leurs dirigeants afin de mettre sur pied une coalition avec un minimum de points en commun, dont l'intérêt national, à placer au-dessus des intérêts partisans. Mais, pour le moment, on reste limité à des appels dispersés, chacun dans son coin essayant de se faire entendre des autres. La dynamique du dialogue et de la concertation entre les forces vives du pays devrait passer à une étape de la matérialisation des idées visant le travail en commun quand il s'agit de défendre l'intérêt national, vraisemblablement partagées par tous les acteurs politiques, mais qui n'arrivent pas à trouver leurs marques dans un ensemble ou des ensembles cohérents. Va-t-on passer ce pas dans les prochaines semaines et assister à la matérialisation de ces appels «au travail en commun» ? Si on se réfère dans le fond aux appels en question, on constate qu'un dénominateur commun existe bien entre plusieurs acteurs politiques, reste seulement à chercher la recette qui peut conduire de l'avant.