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Elections locales: Promesses de campagne

par R.N.

De nombreuses formations politiques en lice pour les élections locales du 27 novembre s'intéressent à la question de l'accueil du citoyen au niveau des différents guichets des communes, un accueil rarement à la hauteur des attentes des citoyens qui aspirent à une bonne prise en charge de leurs préoccupations quotidiennes. Plusieurs citoyens approchés par l'APS lors d'une tournée dans différentes communes de la capitale ont exprimé leur insatisfaction des conditions d'accueil, de traitement et d'orientation qui leur sont réservées au niveau des services communaux, parfois pour un simple retrait de documents d'état civil ou pour se renseigner du devenir des dossiers déposés.      

Rencontrée au siège de la commune d'El Madania, Fatima, la trentaine, a dit se sentir stressée par le simple fait de se diriger à la mairie, affirmant passer au moins une heure à chaque déplacement aux services d'état civil, ce qui l'amène souvent à se plaindre aux responsables concernés. Mohamed (43 ans) approché au niveau de la commune d'El Harrach a indiqué «se sentir indésirable» dans la mairie du fait de ses nombreux aller-retour au service social de la commune pour suivre son dossier de logement, formant le vœu de voir les futurs élus s'intéresser davantage au citoyen en veillant à sa bonne orientation et à lui fournir des prestations à la hauteur de ses attentes.

Croisé à la mairie de Bir Touta, Othman (70 ans) n'a pas manqué de faire le parallèle avec les années 80 et 90, une période où les services communaux ou de wilaya veillaient plus à la qualité d'accueil du citoyen, aux prestations fournies et se souciaient de préserver la dignité des citoyens.

Il a dit espérer, à cet égard, une amélioration de la situation à la faveur des prochaines Locales, ce qui est de nature, selon lui, à encourager les jeunes à participer aux prochaines élections, en tant que candidats ou électeurs, et participer à l'édification de leur pays.

Imène (18 ans), rencontrée à la mairie de Gué de Constantine, a affirmé que le rétablissement de la confiance entre le citoyen et les responsables de l'Etat, y compris les responsables locaux, était tributaire de qualité de traitement qui leur est réservée à chaque fois qu'ils se rendent aux guichets de la commune et des différentes institutions publiques, insistant sur l'amélioration de la situation dans les communes qui sont le point de départ.

Service public

Les différents partis en lice pour les élections locales du 27 novembre se sont engagés à rapprocher l'administration du citoyen et à «prioriser» l'amélioration des prestations fournies grâce à un contact permanent et à une modernisation des moyens de communication.

Le parti Tajamou Amel Djazair (TAJ) compte «servir le citoyen sans exclusif, assurer la continuité du service public, et sévir contre tout laxisme», selon sa présidente Fatima Zahra Zerouati qui a affirmé que les futurs élus seront appelés à gérer convenablement l'ensemble des structures de la commune et suive les projets locaux avec le concours des associations, des organisations de la société civile et des citoyens. Les élus du parti veilleront à améliorer les conditions de travail du personnel administratif, capter les jeunes compétences, et proposer aux citoyens des solutions pratiques à leurs problèmes, a-t-elle ajouté.

Le programme tracé par le Mouvement de la société pour la paix (MSP) prévoit lui aussi une «amélioration du service public de proximité» en misant sur la coordination intersectorielle, la numérisation, la réhabilitation de la ressource humaine locale, et la promotion de «l'action participative» entre les parties prenantes au niveau local, soit l'administration, l'élu, les syndicats, les associations, le patronat et le citoyen. Prônant la transparence dans la gestion des affaires publiques, le programme du MSP plaide pour tenir les citoyens informés sur les questions qui les intéressent, les élus devant veiller à prendre en charge les doléances de la population et d'œuvrer à améliorer leur quotidien.

Dans ce contexte, le membre du bureau politique du Front El Moustakbel, Fateh Boutebigue a rappelé que les élus locaux se doivent de maintenir un contact permanent avec les citoyens pour les informer des projets et des questions en lien avec leur collectivité, soulignant que le programme de sa formation politique a placé le citoyen au cœur des préoccupations de l'administration locale.

Insistant, à cet égard, sur l'importance de rapprocher l'administration du citoyen, d'éviter les conflits d'intérêts, et d'œuvrer à l'élimination de la bureaucratie, le même responsable a appelé à une révision du découpage administratif pour augmenter le nombre des communes et réduire le nombre d'élus au sein des Assemblées. Même son de cloche au Rassemblement national démocratique dont le programme insiste sur la proximité avec les citoyens qui doivent être consultés sur les priorités de développement et les projets socioéconomiques de leur collectivité.

Les candidats du RND pour les APC et APW tiendront des rencontres périodiques pour informer les citoyens sur l'actualité de la commune et écouter leur préoccupation, a indiqué M. Safi Larabi, dirigeant au sein du RND, qui a assuré de la disposition de cette formation politique à prendre en charge les préoccupations des jeunes en matière d'emploi et de logement.