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WA Tlemcen: Est-ce le match référence ?

par Adjal Lahouari

Lorsque l'entraîneur du MCA, Khaled Ben Yahia, avait déclaré que «le WAT est plus difficile que le CRB», on pensait qu'il voulait mettre en garde ses joueurs, redoutant le traditionnel relâchement après une belle victoire face au champion en titre. Et force est de reconnaître que le technicien tunisien a vu juste, son équipe butant sur la «forteresse» widadie et un Alioui euphorique dans ses bois durant soixante dix-sept minutes. Certes, les Mouloudéens ont dominé et obtenu une flopée d'occasions et des corners, mais ils ont sué pour venir à bout d'une coriace formation widadie qui a fait front avec une rare combativité et même avec des contres bien menés où n'a manqué que la finition. Rien à voir avec l'équipe sans âme qui s'est inclinée face aux réservistes du RC Relizane.

Nous avons eu droit à une rencontre d'une haute intensité qui confirme le grand défaut de nos équipes d'élite, à savoir une inconstance quasi chronique qui constitue un frein à leur progression. Pour le moment, les experts les plus perspicaces n'ont pas trouvé l'explication de cette irritante particularité, et les exemples ne foisonnent pas lors de chaque journée. Ainsi, le PAC, étincelant à Oran face au MCO avec du jeu et des buts, qui se fait battre sur son stade par un CRB transparent une semaine auparavant contre le MCA. Idem pour le MCO, vainqueur du CSC à Constantine et méconnaissable chez lui face au Paradou. On citera aussi la JSK, admirable face au FAR en coupe de la CAF, mais incapable de gagner un match de championnat après trois journées. Et même le nul face au NAHD dimanche tient du miracle avec deux buts en fin de rencontre. On aurait aimé dire que ce match constitue une référence pour le WAT face à un adversaire intrinsèquement supérieur et plus expérimenté. Hélas, il y a cette versatilité spécifique à toutes les équipes de notre championnat. Cependant, il se pourrait que les Widadis prennent conscience de leurs possibilités il est vrai intéressantes, affichées dimanche au stade du 5-Juillet. C'est à l'entraîneur Kamel Bouhlel de tirer les enseignements de la prestation haut de gamme de ses poulains. Et cela doit faire partie du chantier évoqué par son adjoint El-Hebri avant ce match.

Lorsque Soufi est parti au MCO, les observateurs étaient d'accord pour dire que le WAT a perdu un grand gardien. Eh bien, Alioui est en train de prouver qu'il est largement son digne successeur. Avant que le MCA ne trouve la faille, le keeper widadi a écœuré les Mouloudéens jusqu'à les faire douter. Il est vrai que le dispositif défensif mis en place par Bouhlel a résisté aux nombreux assauts des Algérois, qui ont tout tenté pour désaxer ce « mur ». Même le coach Benyahia s'est rendu compte que son « avertissement » était fondé et n'a pas manqué de souligner la prestation exceptionnelle du gardien Alioui. On a toujours dit que, pour avoir un bon match, il faut être deux. Dans des styles différents, le MCA et le WAT nous ont offert un spectacle de qualité, avec de l'intensité, de l'engagement et des duels captivants. Ce match ne peut être comparé au débat PAC-CRB où la faiblesse du gardien Boussouf s'est avérée prépondérante.

Déjà, face au MCO, le dernier rempart du Paradou avait montré des limites inquiétantes, ce qui devrait faire réagir l'entraîneur Cherif El-Ouazzani. A présent, il faudra suivre attentivement le comportement du MCA et du WAT avec toujours la crainte de l'inconstance chronique évoquée dans cet article. Pour le compte de la quatrième étape, le Doyen ira se mesurer au Rapid à Relizane, tandis que le WAT accueillera le CSC, sans doute plus dangereux hors de son stade. Telles sont les données actuelles avant la trêve internationale qui permettra aux entraîneurs de faire le point et de corriger ce qui n'a pas marché lors des trois premières journées.