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La station de dessalement d'El Mactaâ à l'arrêt: Oran reçoit une compensation de 200.000 m³/jour du Chellif

par Houari Barti

Dans un contexte de stress hydrique toujours en vigueur en dépit des premières pluies enregistrés en ce début de saison, la gestion de l'alimentation en eau potable demeure, pour la Société de l'eau et de l'assainissement d'Oran (SEOR), un exercice assez délicat, avec une marge de manœuvre très réduite qui ne saurait s'accommoder avec une quelconque défaillance d'une des sources assurant les apports en eau de la wilaya. Pourtant c'est ce qui s'est passé dans la nuit du samedi au dimanche, avec l'annonce par la société gérant la station de dessalement d'eau de mer d'El Mactaâ d'une réduction de production inopinée à cause d'un problème technique. Un problème qui imposera finalement, dès le lendemain, l'arrêt total de la station. La cause de cet arrêt forcé: la présence dans l'eau de mer, très agitée ces derniers jours, de quantités importantes de « matière en suspens » qui risqueraient d'obstruer les filtres et mettre en péril l'ensemble de la station. En perdant l'apport en eau potable assurée par la station d'El Mactaâ, la SEOR perd pas moins de 190.000 m³/jour, soit plus de 40% de l'offre que propose un programme de distribution actuelle déjà austère avec une alimentation alternée de 88% des abonnés selon une fréquence d'un jour sur deux, et 12% d'entre eux selon une fréquence d'un jour sur trois et plus. Une situation qui a contraint les responsables de la SEOR à saisir leur tutelle pour demander un apport supplémentaire à partir du barrage du Chellif et compenser ainsi le déficit engendré par la mise à l'arrêt forcée de la station d'El Mactaâ. « Une requête qui a été répondue favorablement », s'est réjoui hier le directeur général adjoint de la SEOR, Lahouari Khodja, qui a affirmé qu'Oran recevra désormais un apport de 200.000 m³/jour du barrage Chellif, à travers le réseau du MAO, ce qui donnera un sursis à la SEOR en attendant la remise en marche de la station El Mactaâ, a-t-il affirmé. Néanmoins, a-t-il souligné, il sera nécessaire d'opérer un glissement et un réaménagement des plages horaires de distribution pour rattraper le programme de distribution en vigueur qui devra être maintenu. Autre bonne nouvelle, notamment pour l'alimentation de la partie ouest de la wilaya d'Oran en eau potable, les pouvoirs publics ont décidé d'effectuer des lâchers d'eau de près de 20 millions de m³ à partir du barrage de Boughrara. Une ressource qui servira, a expliqué M. Khodja, à alimenter la wilaya de Aïn Témouchent mais aussi la wilaya d'Oran à partir de la station de Oued Tafna et du cratère de Dziouia. Mais même avec ces nouveaux apports, la situation reste précaire et peut changer à tout moment, d'où l'impératif d'utiliser de manière rationnelle la ressource, a-t-on souligné. Une conviction renforcée par la réduction de production programmée pour le 14 du mois en cours par la station de dessalement de Chett El Hilal qui alimente Oran à hauteur de 95.000 m³/jour. Un autre imprévu qui a contraint la SEOR à reporter à une date ultérieure les travaux qu'elle avait programmés pour le 09 novembre en cours sur le couloir Tafna-Oran, a-t-on par ailleurs annoncé.