Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Salon Bâtimatec: Le Groupe Hasnaoui appelle à une «refonte du code des marchés publics»

par Mohamed Mehdi

  Participant à la 23e édition du Salon International Batimatec 2021, et dont il est le partenaire officiel, le Groupe des Sociétés Hasnaoui (GSH) a organisé, hier, à des journalistes, une présentation générale de la dizaine de filiales touchant à plusieurs métiers de la construction et du bâtiment, mais également des solutions télécoms, des et à la formation. La présentation des filiales avait été précédée par une rencontre avec le PDG du Groupe, Omar Hasnaoui, qui a répondu aux nombreuses questions des journalistes.

Omar Hasnaoui a souhaité évoquer, au début de la rencontre, la question de la formation aux métiers du bâtiment, mais également la présentation de la filiale Hasnaoui Profile Systems (HPS) de menuiserie aluminium. A été également évoquée la situation sanitaire et ses répercussions sur l'entreprise, ainsi que les différents chantiers que le Groupe Hasnaoui souhaite que l'Etat prenne en charge, dont celui de la révision du Code des marchés publics.

Au sujet de la société HPS, l'intervenant affirme que cette filiale du Groupe a lancé «un système à 100% algérien». «On se positionne sur cette niche pour rétablir l'image de la menuiserie aluminium et élever le niveau de qualité de cette branche d'activité». La question de la formation est souvent revenue lors de la discussion, au cours de laquelle Omar Hasnaoui a plaidé pour un système de formation, au sein des entreprises, pour les métiers du bâtiment, pour parer au manque important de main d'œuvre qualifiée dans le secteur.

Concernant la situation actuelle du secteur du bâtiment, marquée par une «érosion du pouvoir d'achat», l'intervenant a évoqué le «problème du financement par les banques», et appelé à une «réelle débureaucratisation».

«Nous cherchons à pérenniser l'activité», dit-il pour évoquer la question du Code des marchés publics qui favorise le «moins disant» dans l'attribution des projets, posant, de fait, un «problème de qualité». «Le principe du "moins disant" est érigé au détriment du bon sens», ajoute-t-il à ce sujet. Pour le PDG de GSH, il y a nécessité de «revoir le Code des marchés publics» pour «redéfinir la notion de qualité» et pour que «la normalisation soit à tous les niveaux».

Autre sujet évoqué hier, «plus de 90% des transactions du marché du bâtiment se font dans le noir», affirme M. Hasnaoui qui estime que «si cette situation persiste, nous allons des milliers d'entreprises».

Construire un «environnement habitable»

Sur un autre sujet, Omar Hasnaoui estime nécessaire une refonte de la manière de construire en Algérie. «L'Etat opérateur économique est une aberration. Si l'Etat social doit continuer, l'habitat social doit permettre la création d'un environnement pour permettre l'épanouissement du citoyen».

Le PDG de GSH recommande que le logement social doit être «doté de commodités» allant des écoles, aux loisirs en passant par les services de santé, les grandes surfaces, parkings et autres facilités, pour rendre une cité bien plus qu'un ensemble d'appartements.

Pour l'intervenant, les projets de cette envergure doivent être de «taille critique de 2000 logements» construits, avec toutes les annexes, sur une «assiette foncière de pas moins de 40 hectares». «Et quel que soit le prix (de ces projets), dit-il, l'Etat sera gagnant», car «il aura permis réduire bon nombre de fléaux sociaux en dotant les cités d'un environnement habitable». A une question sur les problèmes du foncier, Omar Hasnaoui estime que cette problématique est «mal posée». «Personne n'est contre la préservation des terres agricoles. Mais encore faut-il définir une terre agricole en termes de rentabilité, de disponibilité d'eau... etc.», affirme le PDG de GSH qui invite à «ouvrir un débat général sur ces dogmes». Il a également plaidé pour inclure, dans la conception de l'habitat, plusieurs autres intervenants, comme les sociologues, en plus des urbanistes et autres techniciens.