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Diplomatie algérienne et défis Internationaux

par R.N.

Le ministère des affaires étrangères et de la communauté nationale à l'étranger organise cette semaine une conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires au palais des nations, club des pins d'Alger. La conférence est prévue pour le 8, 9 et 10 novembre prochains sous le haut patronage du président de la république.

Elle regroupera selon des sources diplomatiques du MAECNA «tous les ambassadeurs et les consuls généraux actuellement en poste et nouvellement désignés ainsi que les cadres du ministère de tutelle avec la participation de certains membres du gouvernement ».

Pour nos diplomates, « la conférence de cette semaine, vient à point nommé pour redéfinir la feuille de route aux personnels des chancelleries algériennes accrédités à l'étranger, appelés à défendre les intérêts du pays avec tous les moyens légaux et de lobbying nécessaire. » La dernière offensive marocaine «avec beaucoup d'agressivité contre l'Algérie », soutiennent nos sources, «oblige aujourd'hui la diplomatie à déployer de grands efforts pour sortir le pays de l'encerclement qui lui est imposé par des forces qui veulent lui nuire à lui et à toute la région».

En août dernier, Ould Chaib Hocine, consultant, spécialiste en relations internationales, avait écrit dans ces mêmes colonnes que «force est de constater que notre diplomatie a perdu du terrain. Sans vision ni feuille de route et dépourvu manifestement d'ingénierie diplomatique, elle a multiplié les erreurs stratégiques et a compromis les gains diplomatiques arrachés par notre pays justement sous la houlette de Lamamra, tels que la création en mars 2014 et le pilotage du mécanisme des pays voisins de la Libye ».

Cependant, ajoute-il, «la militarisation de l'espace sahélo-saharien par des puissances extra-africaines notamment après la décision de Washington d'envoyer 5000 militaires au Sahel, pourrait exacerber les tensions dans une région où la présence de forces militaires étrangères est déjà en surnombre, particulièrement en Libye. Dès lors, se pose la question décisive de la nécessaire réappropriation de la stabilité et de la sécurité dans l'espace sahélien de la nécessité d'engager au niveau africain, des actions pour une réappropriation africaine de la question sécuritaire dans cette région, afin de préserver les frontières des risques de vulnérabilité ». Pour ce consultant, «c'est un contexte régional inflammable marqué par des turbulences et des crises où les puissances régionales et internationales se livrent avec acharnement y compris dans les pays voisins en crise, à des luttes féroces pour préserver et gagner des zones d'influence géopolitique et des espaces géostratégique ne laissant aucune place à l'amateurisme, à la mollesse diplomatique ou à l'improvisation ». Il estime que «dans cet environnement tendu, les signes d'une nouvelle géopolitique arabe voire méditerranéenne apparaissent notamment avec le rétablissement des relations diplomatiques de certains pays arabes avec l'entité sioniste ou les acteurs notamment régionaux se déploient dans de nouvelles stratégies d'alliance pour se positionner et gagner des zones d'influence, même au prix de la déstabilisation des États.