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En attendant l'indemnisation des commerces sous les immeubles: Reprise prochaine des démolitions des habitations désaffectées

par D. B.

A l'arrêt depuis plusieurs mois, les opérations de démolition des immeubles désaffectés après les relogements reprendront incessamment, a-t-on appris hier auprès des services techniques de la commune. La priorité sera accordée aux immeubles qui constituent un réel danger pour les riverains et ceux mitoyens à d'autres immeubles, signalent nos sources. Nos interlocuteurs indiquent que des immeubles feront l'objet de démolitions dans certains quartiers notamment à Haï Derb et Sidi El Houari. A l'instar de plusieurs quartiers de la ville qui ont connu d'importantes opérations de relogement, les quartiers de Sidi El Houari et Haï Derb connaissent une concentration d'immeubles désaffectés, mais qui n'ont toujours pas été démolis, certains depuis plus de cinq années. Renseignements pris auprès de la commune, les services concernés par l'opération sont confrontés à de nombreux problèmes qui entravent l'opération, notamment l'indemnisation des commerces situés au-dessous de ces immeubles. Selon nos interlocuteurs, plus d'une cinquantaine d'habitations désaffectées ont été démolies par les services de l'APC dans les deux quartiers de Sidi El Houari et Haï Derb. Dans d'autres quartiers à l'image de Choupot, El Mokrani, etc., une partie des commerçants a été indemnisée ce qui a permis de démolir plusieurs habitations désaffectées.

Nos sources indiquent que plusieurs habitations sont programmées à la démolition mais l'opération bute sur le problème des propriétaires de locaux commerciaux situés au niveau des rez-de-chaussée. Notre source indique que pour parer à ce problème, l'ex-wali d'Oran Zaalane avait mis en place une commission pour l'entame d'une enquête dans la perspective d'une indemnisation de ces commerçants. « Un rapport détaillé a été établi par la commission et remis à la wilaya », assure notre interlocuteur. Ce dernier signale, à l'occasion, qu'à l'instar de Sidi El Houari, de nombreux commerçants, notamment au niveau des quartiers de M'dina J'dida et St Antoine, refusent de quitter leur commerce, et partant entravent l'opération de démolition. Ces opérations s'inscrivent dans le cadre de l'application des mesures prises par les autorités locales visant à éviter tout nouveau squat de ces immeubles et la récupération des assiettes foncières pour la projection de projets d'utilité publique.

Nos sources indiquent que ces édifices font partie de quelque 200 immeubles désaffectés programmés à la démolition. D'autre part, en parallèle aux démolitions, nos interlocuteurs indiquent que les services de la wilaya ont décidé de restaurer 24 immeubles sur un total de 66, vétustes, au quartier Sidi El-Houari et ce, après le relogement de leurs occupants au nouveau pôle urbain de Belgaïd. Les 24 immeubles devant faire l'objet de réhabilitation présentent des aspects architecturaux et historiques et seront donc préservés. Le reste, soit plus d'une quarantaine, sera démoli.

Considérant le caractère historique du quartier de Sidi El-Houari, classé «secteur sauvegardé» en vertu d'un décret exécutif du 22 janvier 2015, les services de la wilaya d'Oran ont décidé de prendre toutes les mesures nécessaires à la préservation des édifices ayant une valeur historique et architecturale.

Des mesures ont été également prises pour empêcher la réoccupation des immeubles évacués de leurs habitants. Les services de la wilaya avaient mis en place trois groupes de travail composés chacun de techniciens de la direction de la culture spécialisés dans les aspects culturels et historiques des édifices et ceux des services du Contrôle technique des constructions (CTC), de la direction de l'urbanisme et de la construction et de l'APC d'Oran. Les membres de cette commission, au terme de sorties sur le terrain, ont conclu que 42 immeubles parmi les 66 programmés «ne présentent aucune valeur historique ou culturelle et menacent d'effondrement». Ils ont préconisé leur démolition pour éviter tout danger. Les immeubles à sauvegarder seront octroyés à des institutions publiques pour être restaurés et exploités dans le cadre de leurs activités. Ces bâtis devaient être octroyés à l'OPGI, Algérie Télécom, le Barreau d'Oran, l'Ordre des architectes et le Syndicat des pharmaciens, entre autres, a-t-on indiqué au niveau de la wilaya.