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Nucléaire: «L'Iran n'a pas à supporter seul l'accord»

par G. O.

A la condition américaine à l'Iran de «mettre fin à toutes les violations» en cas de décision de Joe Biden de retourner dans l'Accord de 2015, l'Ayatollah Ali Khamenei pose le préalable « de la levée totale des sanctions imposées à son pays».

L'utilisation « pacifique » de l'uranium prônée par Alger, Téhéran l'approuve en rappelant par la voix de son ambassadeur «la fetwa du guide suprême l'Ayatollah Ali Khamenei à cet effet». Fetwa qui qualifie de «haram la fabrication de la bombe atomique, l'Iran ne pensera jamais à le faire», a déclaré l'ambassadeur iranien à Alger. En plus, dit-il, « on a reçu plusieurs inspecteurs étrangers et tous sont unanimes à déclarer qu'il n'y a pas d'indices dans ce sens ». Il explique d'ailleurs que « la récente déclaration du premier responsable du renseignement iranien se veut un avertissement aux pays occidentaux auxquels il reproche d'agir en contradiction de l'Accord conclu en 2015, ce responsable estime qu'en exerçant des pressions sur l'Iran, c'est comme si ces pays veulent le pousser à bout pour qu'il décide d'acquérir la bombe atomique». Il souligne, toutefois, que « la bombe atomique n'est d'aucun intérêt pour aucun pays, l'Islam nous interdit de la posséder, on croit au désarmement, aux Nations unies, on est un membre très actif à cet effet (...)». L'ambassadeur rappelle que « depuis 2015 à ce jour, l'Iran a respecté toutes les clauses de l'Accord, mais en mai 2018, Trump en a décidé le retrait de son pays et a fait pression avec toutes ses forces pour durcir «au maximum» les sanctions contre l'Iran, ce qui lui a fait dire qu'en 2019, il n'y aura plus d'Iran». Il note que «dans l'accord il y a une disposition qui stipule que si une partie l'enfreint, l'autre en amorce son désengagement, l'Iran a commencé à le faire». Pour lui «Téhéran ne peut s'astreindre à respecter seul l'accord». Mais il avertit que « si Trump a décidé d'une manière unilatérale de retirer son pays de l'accord et si avec l'arrivée de Biden, les Etats-Unis penseront revenir sur cette décision, les autorités iraniennes mettent en avant des conditions claires et précises». Mashalchi Zadeh paraphrase le guide suprême iranien l'Ayatollah Ali Khamenei qui a clarifié les préalables à cet éventuel «retour» des Américains dans l'Accord de Vienne sur le nucléaire. En fait, il s'agit d'un seul préalable auquel l'administration de Joe Biden à d'ores et déjà posé une condition à savoir que «l'Iran doit mettre fin à toutes les violations». Dans un discours qu'il a prononcé le 7 février dernier, l'Ayatollah Khamanei leur répond que «Téhéran ne reprendra aucun engagement sans la levée totale des sanctions, dans la pratique et non sur le papier. Nous vérifierons ensuite si dans les faits, les sanctions ont été levées correctement».