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Meziane Merane, coordinateur du Snapest: La formation bâclée des enseignants à l'index

par El-Houari Dilmi

L'école fondamentale ou le retour sur un échec consommé, tel a été le sujet abordé hier mercredi par le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane.

Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, Meziane Meriane a déclaré que la réforme de l'école fondamentale « est à l'origine de l'échec de l'école algérienne, à cause d'une formation bâclée des enseignants », a-t-il indiqué. « La formation de l'enseignant est la matrice principale de la réussite d'une réforme », a déclaré le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, ajoutant que même si «l'on accorde beaucoup d'importance à la pédagogie, le vecteur principal de sa transmission est complètement négligé », a-t-il déploré. Plaidant pour une refonte en profondeur du système d'enseignement en Algérie, Meziane Meriane a estimé que « toute réforme éducative a besoin d'enseignants efficaces pour former les cadres de demain ».

Pour Meziane Meriane, la réforme de l'école fondamentale « a désorienté l'enseignant algérien, puisque cette réforme a été appliquée sans aucune formation au préalable de ceux chargés de la mettre en œuvre», a-t-il déclaré. « On demande aux enseignants d'enseigner en arabe sans aucune formation préalable, sans leur apprendre la terminologie en passant de la langue française à la langue arabe », a estimé le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique. Explicitant sa pensée, l'invité de la Radio a indiqué que le manque de préparation lors de la réforme de l'école fondamentale a « automatiquement affecté le rendement puisque le professeur ne travaillait plus avec le même rendement », a-t-il souligné.

Meziane Meriane a également pointé du doigt la réforme Benzaghou, « qui n'a jamais abouti », selon lui. « Les enseignants n'étaient pas du tout prêts pour appliquer cette réforme, on s'est limité à mettre devant eux des documents et des élèves, le résultat, on s'est dirigé droit vers l'échec », a-t-il tranché.

Pour rappel, chargée de la réforme du système éducatif, la commission présidée par Benali Benzaghou, recteur de l'Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene, avait rendu son rapport à la présidence de la République en 2003. Les recommandations de ce rapport n'ont pas été rendues publiques, avait regretté Benali Benzaghou, plusieurs années après la remise du document à la présidence der la République.