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Il est
souvent donné à chacun de voir son esprit malmené quand il bute sur de simples
comparaisons et finir par déduire que le temps n'avance pas au même rythme pour
tout le monde. On est éberlué par exemple d'apprendre que la région semi-aride
espagnole de Valence recèle d'immenses rizières pour être le premier producteur
européen de riz alors que les préconçus ont toujours indiqué que sa culture et
sa production étaient du domaine réservé des pays asiatiques pour des
considérations climatiques. On est encore plus ébahi et perplexe quand on
constate que les Singapouriens qui ne disposent que d'un territoire plus étroit
que la plus petite des wilayate algériennes, érigent
avec merveille des fermes agricoles sur les toits des immeubles. Ils poussent
le culot génial de braver l'océan pour racler des superficies marines et les
transformer en terres fermes. La population cubaine n'est pas en reste et
déploie un savoir-faire réel pour fructifier des vergers y compris dans les
terrasses de leurs habitations pour se nourrir.
Le constat n'appelle aucune objection mais laisse pantois devant la forte volonté et la fougue d'humains décidés à prendre avec sérieux et intelligence leurs destins en mains. Plus vaste pays d'Afrique, l'Algérie est consciente qu'elle doit se plier au retour à la terre. Les possibilités qui lui sont offertes par la nature sont énormes. Quelques Algériens, malheureusement peu nombreux, ont eu le courage de partir à la conquête de quelques domaines qui paraissaient jusque-là inaccessibles. La fraise de Skikda, la pastèque et les agrumes du Sud ont une superbe qui leur permet de trôner sur le monde. La banane arrive pour démontrer qu'elle n'est en aucune manière seulement obéissante à l'exotisme pour peu que la hardiesse humaine sache la domestiquer. Au lieu de s'échiner à multiplier d'aléatoires parades pour donner une nouvelle vie à l'agriculture algérienne, l'Etat doit d'abord en priorité s'orienter vers cette hardiesse nouvelle et lui apporter toute son aide et son soutien. Il ne sera pas question d'ériger des fermes agricoles sur les toits des immeubles, car l'Algérie bénéficie d'une plus heureuse providence. Sa vaste superficie et son climat varié sont ses premières armes. Il ne manquera qu'à réveiller les intelligences. |
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