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23,7 %

par Amine Bouali

Le taux national de participation au référendum sur la révision de la Constitution a atteint, dimanche, à la clôture des opérations de vote, 23,7%, ce qui représente 5.586.259 électeurs, a annoncé, officiellement, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi. Les opposants et les partisans des gouvernants en place se sont empressés d'analyser ce chiffre - le plus bas de l'histoire des élections en Algérie-, les premiers pour déligitimer ce scrutin référendaire et tirer, à boulets rouges, sur le régime, les seconds, au contraire, pour soutenir que ce taux de participation n'était pas aussi catastrophique qu'il ne paraissait à première vue, et cela à cause des conditions exceptionnelles sanitaires et sociétales dans lesquelles ce vote a été organisé.

Aux premiers, on peut légitimement rétorquer qu'en dépit de tous les maux dont ils accusent volontiers les responsables actuels, ils doivent leur reconnaître le fait qu'ils n'ont pas essayé de tripoter ce chiffre assez faible (à moins qu'il ne l'était encore plus dans la réalité, mais dans ce cas, pourquoi ne l'ont-ils pas « gonflé » davantage pour tirer gloire d'une réussite électorale bienvenue ?) et que cela augurait peut-être d'une volonté de transparence dans l'exercice de la gouvernance démocratique, dans notre pays.

La seconde modeste remarque s'adresse, cette fois-ci, aux laudateurs inconditionnels du régime. On ne peut pas considérer que 23,7 % de participation à un scrutin électoral est un signe d'adhésion d'une population à une entreprise politique donnée. Est-il déraisonnable alors d'affirmer qu'une bonne partie du peuple algérien est au minimum désillusionnée, vis-à-vis du personnel et de la chose politique et que l'Algérie nouvelle doit encore faire ses preuves pour gagner les suffrages du plus grand nombre?