Comme un
cri d'orfraie, deux «coups sous la ceinture» ont été portés au moral de la
nouvelle Algérie, selon certains, de «graves dérapages» selon d'autres. Au
moment où le Premier ministre annonçait, depuis la capitale des Aurès, la
généralisation des tablettes dans les écoles, la rentrée scolaire a tourné au
«cauchemar» pour le wali d'Oran. C'est que le premier responsable d'Oran a été
accusé, «sans coup férir», de porter une «grave atteinte au moral» de l'Algérie
nouvelle, en se comportant d'une manière pour le moins «peu galante» avec une
institutrice. Pourtant, le wali a simplement fait montre de sa désapprobation
après avoir entendu parler de la vétusté du mobilier scolaire qui daterait de
«l'ère coloniale». «L'onde de choc» se propage à la vitesse de l'éclair et les
réseaux sociaux s'enflamment dans un élan de solidarité spontané avec
l'institutrice «humiliée». Accusé de crise de «lèse-enseignant», le wali
d'Oran, pour dissiper le «regrettable malentendu», a reçu l'institutrice dans
son bureau. Mais pour beaucoup, celui qui s'excuse s'accuse ! Le MJS, aussi, a
passé un «mauvais quart d'heure» quand sa langue a fourché pour prononcer une
«phrase» qui a carrément provoqué un tollé et indigné la Toile-DZ. Parce que
les Algériens sont devenus si rétifs à tout ce qui vient «d'en haut», l'onde
d'indignation a traversé tout le pays. Le «cinquième pouvoir» que sont devenus
les réseaux sociaux, ou le «journalisme citoyen» comme l'appellent certains, se
transforme en une véritable arme à double tranchant pour ceux en charge de la
gestion des affaires publiques, ou exposés au verdit populaire. Des
responsables, nombreux, l'ont déjà vécu à leurs dépens. La caméra, cette
«nouvelle dictature de l'image» et le microphone, des pages et sites inconnus
qui infestent la blogosphère, aux mains de personnes pas toujours «connues» ni
bien intentionnées, sont utilisés comme une «arme de dissuasion massive» contre
tout responsable qui ne rentrerait pas dans le «moule» voulu par ses
contempteurs «virtuels». Le wali d'Oran et le MJS, et sans doute d'autres après
eux, risquent de tomber dans les rets de ce «journalisme spontané» aux effets
collatéraux pas toujours prévisibles ni maîtrisables. La célébration de la
Journée nationale de la presse a, d'ailleurs, permis de prendre la mesure de
ces nuées de caméras aux aguets et de microphones en alerte, présents lors des
collations, données par les responsables locaux des wilayas. Les journalistes
dits «traditionnels» sont comme laissés sur le carreau par cette vague de
«journalisme-citoyen» où tout le monde «informe» tout le monde, une sorte de
«snipers» qui dégainent caméras et microphones pour tirer sur tout ce qui
bouge, faisant planer une menace constante sur les gestionnaires de la chose
publique, mais aussi et surtout s'imposent, il faut bien l'admettre, contre une
véritable sentinelle contre toute forme de dépassement, ou d'atteinte aux
intérêts «bien compris» du peuple algérien. A voir !