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Le blocus de la faculté des langues étrangères se poursuit: Enseignants et étudiants dénoncent le diktat d'une organisation «estudiantine»

par S. M.

Le blocus imposé il y a plusieurs semaines par une organisation «estudiantine» dans la faculté des langues étrangères de l'université d'Oran 2 Mohamed Ben Ahmed s'éternise et ce en dépit des nombreux appels au dialogue lancés par le rectorat.

Cette organisation prend ainsi en otage le personnel enseignant, l'administration et les étudiants. «Cette organisation a imposé à l'administration les dates des examens. Elle veut les reporter jusqu'à mars prochain. Les délégués légitimes, élus par l'ensemble des étudiants, ont rencontré les membres de cette organisation estudiantine (UGEA) dans l'espoir de trouver un compromis, mais ils refusent tout dialogue. Ils recourent toujours à la violence et au blocus pour servir leurs intérêts et non les intérêts des étudiants», affirme une enseignante du département de la langue française. Le constat est partagé par l'ensemble des enseignants et des étudiants de cette faculté qui ne cessent de dénoncer le climat de décrépitude imposé par cette organisation estudiantine. Les concernés s'étonnent notamment du laxisme du ministère de tutelle qui n'a pas bougé le petit doigt pour sévir contre un «fléau qui gangrène l'université». «Les examens du premier semestre se sont déroulés en janvier dernier dans l'ensemble des universités à travers le territoire national, alors que dans notre faculté cette organisation veut reporter ces examens à mars prochain», regrette cet étudiant. Le personnel enseignant avait appelé récemment le ministère de tutelle, dans une lettre ouverte, à dissoudre ces organisations «estudiantines», mais rien n'a été fait à ce pour satisfaire cette revendication. Les enseignants dénoncent dans leur lettre un «complot dont le seul but est de détruire l'ordre et le respect des instances, instaurer l'état du chaos et des amalgames» dans cette université. «L'université d'Oran 2, et particulièrement la faculté des langues étrangères, va de mal en pis depuis des années, confondant les recteurs et les responsables de tous genres dans un complot dont le seul but est de détruire l'ordre et le respect des instances, instaurer l'état du chaos et des amalgames. Profitant des conjonctures politiques qu'a connues le pays, les organisations syndicales, dites estudiantines, œuvrent sans relâche à semer le désordre au sein de l'université. Leur politique est simple : masquer la vérité de leurs intentions malhonnêtes derrière la banderole prônant « l'intérêt de l'étudiant». Leurs annonces sont mensongères, diffamatoires et injurieuses mais apparaissent en toute impunité sur leur page et même dans leurs déclarations dites officielles. Vous lirez avec nous des propos passibles de prison en injuriant des doyens, des vice-doyens. Personne ne sait s'ils possèdent réellement un agrément ou s'ils activent frauduleusement. C'est dans ce climat de peur et de déchéance que le travail universitaire tente de se poursuivre à tel point que l'enseignant rase les murs, se cache, se tait et se fait même acculer par un groupe dit d'étudiants mais qui, au fait, ne représente plus que lui-même. L'étudiant est aussi sous l'emprise de cette peur et on l'oblige souvent à y adhérer de crainte de représailles», lit-on dans cette lettre ouverte.