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Sor El Ghozlene... des hyènes !!!

par T. M.

J'avoue que l'appellation est un peu loufoque, Sor-el Ghozlène veut dire lit-téralement «le mur des gazelles», drôle d'image où j'imagine des gazelles qui sautent par-dessus un mur pour s'enfuir, mais pourquoi je vous dis ça moi ? N'allez pas très loin avec votre imagination, il ne s'agit pas de belles silhouettes qui se déhanchent pour séduire les chasseurs, non, il s'agit encore d'une sempiternelle histoire de lait.

Dans les informations, une image qui interpelle ou qui devrait interpeller ceux qui sont dotés d'une cervelle, une queue, une longue queue devant un vulgaire camion qui distribue des sacs de lait, les quidams de cette région, alignés patiemment, ils attendent la chose la plus prisée par les Algériens après le pain, les bananes, le couscous, «el msamen», la médisance et les délations anonymes !

Excusez-moi, j'ai tendance à m'emballer ces derniers temps, mais cette histoire de lait est sur le point de faire cailler mon cerveau qui s'est liquéfié par la misère et l'indigence de cette populace dont la durée de leur vie tourne autour du lait. Donc, à Sor el Ghozlène et pour ne pas être injuste, partout en Algérie, il n'y a pas de «ghozlène», mais ce sont des hyènes en quête de lait et de viande, lorsqu'il y a une augmentation des prix, une pénurie, ils ne se montrent pas dignes, ils ne se concertent pas, ils ne s'entendent pas, non, à l'image des hyènes, ils se ruent, ils se jettent, ils vont jusqu'à se déchiqueter pour obtenir le dernier sac de lait ou une douara «gras-double».

En dépit de tout cela, ce qui fait mal, c'est lorsque je me dis que ces lambda qui perdent leur dignité pour du lait, tu ne peux les convaincre de la plus simple et la plus noble des idées, les gens qui se bousculent pour des légumes ne peuvent et ne méritent pas un pays ou une démocratie, pourquoi nous n'avons pas suivi les Brésiliens qui ont laissé pourrir les œufs dans les casiers jusqu'à ce que l'Etat et les marchands reviennent sur l'augmentation des prix, ils ont même failli supplier les citoyens pour daigner acheter leurs œufs pourris.

Bon, nous, les hyènes, nous sommes loin de cela, où a disparu le «Nif», la dignité dont se targuent les Algériens partout dans le monde, dommage que nos ancêtres, les lions, ont donné naissance à des hyènes méprisables. Je sais que certains ne seront pas contents et vont sortir leurs griffes pour protester, qu'importe, je vous concède le loisir de moisir près de vos charognes putrides ; moi, mes chats sont meilleurs que vous, ils se contentent du fouet. Je suis désolé pour vous.