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Procès en appel / Saïd Bouteflika, Toufik, Tartag et Louiza Hanoune jugés aujourd'hui

par Z. Mehdaoui

C'est aujourd'hui dimanche que s'ouvre le procès en appel de Saïd Bouteflika ainsi que les deux anciens patrons des services de renseignement, Mohamed Mediène dit Toufik et Bachir Tartag, et Louiza Hanoune.

Saïd Bouteflika, frère et ex-conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, sera rejugé en appel aux côtés des deux ex-responsables du renseignement ainsi que Louiza Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), tous condamnés en septembre à 15 ans de prison pour complot, selon des avocats de la défense. «Le procès en appel est prévu le 9 février» devant la Cour d'appel militaire de Blida, a déclaré à l'AFP Me Khaled Bergueul qui défend le général Mohamed «Toufik» Mediène, patron durant 25 ans du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), avant son limogeage en 2015.

Les quatre accusés, incarcérés depuis le mois de mai, ont fait appel du verdict du tribunal militaire de Blida les condamnant, le 25 septembre, après un procès, à 15 ans de prison pour complot contre l'autorité militaire et «contre l'autorité de l'Etat».

Outre Saïd Bouteflika et le général Mediène, seront rejugés le général Athmane «Bachir» Tartag, ex-bras droit de «Toufik», à qui il avait succédé en prenant la tête de la Coordination des services de sécurité (CSS), structure ayant remplacé le DRS démantelé, et Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs.

«J'espère que le procès sera ouvert à la presse car la loi le permet», a fait savoir à l'AFP Me Miloud Brahimi, un des avocats de Saïd Bouteflika, alors que le procès de première instance n'avait été ouvert qu'aux seuls avocats et familles des accusés.

Tous les quatre sont accusés de s'être réunis en mars 2019 pour tenter de «déstabiliser» le haut commandement de l'armée.

La défense de Mme Hanoune avait admis sa participation à une réunion avec Saïd Bouteflika et «Toufik» le 27 mars, au lendemain d'une déclaration du chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, demandant publiquement le départ du pouvoir de Bouteflika.

Le 30, le général Gaïd Salah, décédé le 23 décembre, avait publiquement dénoncé la tenue d'une «réunion» visant à élaborer un plan destiné à décrédibiliser l'armée.

Le 2 avril, il avait à nouveau dénoncé des «réunions suspectes tenues clandestinement pour comploter» contre les propositions de sortie de crise de l'armée.

Par ailleurs, des avocats du général à la retraite, Mohamed Mediène, ont clamé cette semaine l'innocence de leur mandant.

Dans un article publié sur un site électronique, la défense a déclaré que «le général Mediène Mohamed dit Si Toufik est un homme déterminé et déterminant, il a décidé en conscience de faire la guerre à la corruption d'Etat, même au prix de sa vie, comme il l'a déclaré devant le tribunal... Il ne peut pas jouer avec le temps, car il sait que la corruption en marche peut abattre au plus vite l'Etat-Nation... Il sait qu'une course de vitesse est engagée entre la fragile Algérie et la corruption institutionnelle, généralisée, mondialisée... qui a jeté son dévolu sur notre pays».

«Nous avons surtout compris avec moult preuves et détails circonstanciés au cours de ces conversations à brûle-pourpoint, que le général Toufik et les services judiciaires du DRS ont été, en fait, et de tout temps les yeux ouverts de l'Algérie, la sentinelle invisible de veille sécuritaire, permanente sur les fondamentaux de notre jeune nation... Une nation menacée par la grande corruption et ses multiples dangers porteurs de tellement de défaillances et de trahisons, volontaires ou involontaires, au sein des couronnes et des cercles du pouvoir en place», ont fait savoir les avocats.

La défense, rapporte le même site, soutient que l'ancien général à la retraite a été le premier à engager les enquêtes sur la corruption au plus haut sommet de l'Etat, notamment les affaires BRC, Khalifa, Sonatrach l, Sonatrach ll, autoroute Est-Ouest...