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A la veille de la célébration de Yennayer: Des étals achalandés et une hausse vertigineuse des prix

par J. Boukraa

L'année 2020 rime avec l'an 2970 pour les Amazigh. Yennayer marque le Jour de l'An du calendrier agraire. Voilà donc une autre fête coutumière, celle de « ENNAYER «, nouvel an berbère, qui sera célébrée demain. Cette fête, qui coïncide avec le 12 du mois de janvier, pousse les ménages à dépenser. Depuis quelques jours, les magasins et autres marchés de la ville ont été envahis par les étals de toutes sortes de confiserie et arachides.

Des bonbons multicolores, des friandises et du chocolat sont bien en vue sur les étalages. Suivant la tradition, les jeunes commerçants proposent des mélanges de bonbons, de chocolats et de fruits secs. Une petite virée au niveau de quelques magasins et marchés comme Medina Jedida, à l'exception des noix dont les prix ont connu une baisse par rapport aux années précédentes, tous les produits sont à la hausse. Les noix, en effet, coûtent entre 800 et 1000 dinars le kilo, contre 1.200 et 1.600 l'année passée. Les amandes entre 1.200 et 1.600 DA et entre 2.200 et 2.800 émondées, les pistaches entre 3.500 et 4.000 DA, les cacahuètes entre 400 et 600 dinars, les figues séchées atteignent facilement les 1.000 dinars, les noix de cajou entre 4.000 et 4.500 da le kilo. Jeudi matin à Medina Djedida l'affluence n'était pas vraiment au rendez-vous. Les passants marquent une pause au niveau des étalages des friandises et confiseries, s'enquièrent des prix mais ne s'y attardent pas davantage. Ceux qui en achètent ne sont pas bien nombreux. Les rares clients achètent un peu de tout en très petites quantités.

D'autres se contentent des cacahuètes, bonbons et chocolat bon marché. «On n'a pas besoin de célébrer le Yennayer avec faste. Chacun ses moyens. L'essentiel, c'est de partager un moment de joie», estime une ménagère rencontrée au marché populaire de Medina Jedida. Même son de cloche chez les grossistes du boulevard Mascara qui ne se frottent plus les mains comme avant, vu que leurs ventes ne sont pas importantes. A Oran, Yennayer est fêté depuis l'Antiquité. En effet l'avènement du Nouvel An berbère donne lieu à une ambiance particulière, empreinte de ferveur, de joie et de communion, à laquelle toutes les familles se préparent plusieurs jours à l'avance pour célébrer avec faste cet événement très attendu de l'année. Dans l'Oranie, la fête s'étale sur deux jours appelés « el hami, el bared » (le chaud, froid) pour les plats préparés. « El hami » fait référence au menu du dîner du 12 Janvier, « cherchem » un plat traditionnel cuisiné spécialement pour cette occasion, un mélange de céréales (blé, pois chiche et fève). Un plat dont la préparation commence, trois jours avant Yennayer. Quant à « el bared » ou makhalat, il s'agit d'un mélange de friandises et d'arachides et autres fruits secs et de saison. Yennayer a la particularité d'être fêté autant par les populations berbérophones qu'arabophones..

D'autre part, cette année, plusieurs ateliers thématiques sont au menu des festivités de «Yennayer» à Oran.

La célébration de cette fête nationale a débuté jeudi à la Médiathèque municipale d'Oran avec la participation d'une centaine d'artistes, artisans et membres du mouvement associatif culturel de 16 wilayas du pays. Les festivités ont démarré par l'inauguration d'une exposition qui se tient une semaine durant à la Médiathèque, avec la participation d'artisans des quatre coins du pays, venus faire valoir la qualité de produits du terroir. Les différents stands mettent ainsi en relief une variété d'articles, dont l'habit traditionnel, les bijoux, la poterie, les verres décorés, les tableaux de peinture, des photos de villages, et des produits de consommation comme le miel, l'huile d'olive, les gâteaux et fruits secs. Plusieurs activités, dont des ateliers thématiques, des conférences, des spectacles de théâtre et des circuits touristiques sont au programme des festivités qui seront clôturées le 12 janvier par un hommage à Djamel Benaouf, écrivain et membre fondateur de l'association Numidia. Pour rappel, Yennayer est célébrée depuis l'an 951 avant Jésus-Christ.