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La loi
fondamentale qu'est la Constitution est en principe le socle incontournable
censé articuler bien plus qu'un projet, mais être la totale définition d'une société.
A bien décortiquer l'actuel texte algérien, on se demande quelles seraient les
retouches nécessaires à lui apporter pour qu'il soit le parterre innové pour
bien asseoir définitivement une deuxième République. Il reste certain que
l'obligation que s'est faite le président de la
République obéit avant tout à sa volonté de le décharger des atours qui ont
autorisé Abdelaziz Bouteflika de transformer l'Algérie en une monarchie. Cet
engagement est le point nodal d'une décision présidentielle permettant d'effacer
les ectopies d'un faux tsar qui tenait à s'accrocher à son trône jusqu'à sa
mort. Il n'est pas sûr que s'il n'avait pas été terrassé par la volonté divine,
il ne serait pas encore là.
Sur ce plan qui n'est pas des moindres, Abdelmadjid Tebboune a d'ores et déjà imprimé l'essentiel d'une démarche pour une gouvernance mieux éclairée et il est en train de démontrer qu'il se veut homme parmi les hommes avec une visible circonspection. Une évidente nuance s'impose cependant entre un amendement d'une loi fondamentale aussi significatif soit-il et sa révision. Les deux termes n'ont pas une égale densité et il est permis de penser que le comité chargé de revoir la Constitution n'a pas pour mission de tout chambouler bien qu'il soit évident qu'une nouvelle République algérienne réclame une véritable révolution. Une réorientation dans la vie des hommes exige la transformation des us et coutumes dans tous les domaines pour asseoir un projet de société qui convienne à un peuple dans son entièreté. L'équipe du comité d'experts chargée des propositions à formuler dans ce lourd domaine devra-t-elle alors se contenter d'un raccommodage prudent ou a-t-elle la latitude d'enfanter une loi suprême pour reconfigurer en profondeur la vie des Algériens ? Bien que ce soit indispensable et dans l'état actuel du pays, l'idée d'une transformation radicale de la Constitution est à écarter. La grave crise économique et sociale recommande aujourd'hui au politique de bousculer le loup et de bien ménager l'agneau. Le président de la République est connu pour être un homme droit et entier mais sa nouvelle lourde responsabilité le contraint à surfer sur des données prétendues intangibles. Il lui sera dangereux d'aller triturer dans celles rivées de plus en plus dans la sacralité. |
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