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MC Alger: Un géant aux pieds d'argile

par M. Zeggai

Le MC Alger a raté sa première sortie des quarts de finale de la Coupe arabe des clubs en se faisant battre à domicile par le Raja Casablanca. Nul doute que ce revers hypothèque sérieusement ses chances de qualification au carré d'as de cette compétition. Ce qu'il faut déduire, c'est que le MCA n'avait pas les moyens de rivaliser avec son adversaire du jour. C'est du moins l'impression qui s'est dégagée de ce match aller. Autant dire que ce premier ratage était programmé. Car, un challenge international nécessite un véritable projet sportif élaboré sur le long terme, avec la mise en place des mécanismes nécessaires pour atteindre les objectifs. Or, le MCA, et à l'instar de la majorité des clubs algériens d'ailleurs, est loin de réunir ces conditions. A notre avis, la différence s'est située au niveau de la qualité individuelle, ce qui explique la supériorité des Marocains qui ont affiché une faculté à toute épreuve de gérer le match en fonction des circonstances. L'objectivité nous oblige à dire que le Mouloudia d'Alger est bien loin des exigences du haut niveau. Sur le plan de l'effectif, une révolution s'impose. Certains joueurs ont montré leurs limites et ne méritent pas de porter le maillot du Doyen. C'est la dure réalité du terrain. Benaldjia est passé totalement à côté de la plaque et sa titularisation est qualifiée de «mauvais choix» par les fans mouloudéens. Djabou n'a pas confirmé son statut de nouvelle recrue. Hachoud, certainement en raison du poids de l'âge, n'est d'aucune utilité, son rendement ayant nettement régressé et qui a une grande part de responsabilité sur le deuxième but victorieux du Raja. Azzi, lui, a commis trop d'erreurs d'appréciation dans la relance. Ajoutez à cela le comportement de Harrag, auteur d'un geste condamnable qui a influencé sur le résultat final. Son expulsion a été préjudiciable à son équipe et qui a été exploitée par les Rajaouis pour asphyxier les Mouloudéens durant les dernières minutes du match. Mohamed Mekhazni, le DTS promu entraîneur intérimaire après le limogeage de Bernard Casoni, n'avait pas d'autres solutions compte tenu des limites de certains éléments comme en témoigne cette absence de complémentarité dans les différents compartiments de l'équipe. Aussi, les joueurs du MCA n'ont pas été visiblement préparés à la VAR (Assistance vidéo à l'arbitrage). Car, l'arbitre de la rencontre a dû recourir à cette technologie pour accorder un penalty au Raja et exclure dans la foulée Harrag. Ce ne sont là que des constats, mais le problème du MCA est beaucoup plus profond. On se demande qui gère quoi au Mouloudia ? Depuis belle lurette, ce club est devenu particulièrement instable et confronté chaque saison à des conflits. Sur le plan de la gestion, le directeur sportif, Fouad Sakhri, a commis une faute professionnelle en limogeant Casoni à un moment crucial de la saison sans l'aval du conseil d'administration et son président Achour Betrouni, sans oublier les retombées financières engendrées par le départ du technicien français. En somme, selon nos sources, le MCA est pris en otage. On parle d'un clan formé par certains anciens joueurs, soutenus par d'anciens dirigeants. Il y a aussi, à notre avis, l'ingérence de Sonatrach dans le volet technique qui se répercute négativement sur le choix des joueurs, du staff technique et des résultats. En outre, il y a une complicité de plusieurs personnes qui, pour préserver leurs intérêts personnels, ont inculqué cette mauvaise habitude de gagner les matches dans la presse et les chaînes de télévision privées et ce, pour tromper l'opinion publique. Dommage pour le public et l'histoire du Mouloudia d'Alger qui restent les seuls perdants.