Hormis le « Hirak » qui reste
divisé sur la question d'aller ou ne pas aller au dialogue auquel appelle le
président Tebboune, la classe politique, toutes
tendances confondues, manifeste peu à peu un intérêt certain pour cette
initiative. Certains, Abderrazak Makri
(HMS), Sofiane Djilali (Jil Jadid), Abdelkader Bengrina (El Bina), et autres Ali Seddiki (FLN), Azzedine Mihoubi (RND), entre autres, sans attendre aucun signe
précurseur d'apaisement, ont adhéré au principe de dialogue pour construire la
nouvelle République. D'autres, comme la présidente du parti UCP, Zoubida Assoul, qui compte parmi
les opposants purs et durs à l'ancien système, arrivent à cette conclusion de
prendre la main tendue du président Tebboune,
notamment après la libération de nombreux détenus du « Hirak
». Bien sûr, le pas n'est pas fait sans hésitation, sans conditionner ce geste
par l'impératif du « sérieux » dans le dialogue et «l'instauration d'un climat
d'apaisement et l'arrêt de la provocation envers les Algériens». Mais, c'est
déjà un grand pas de franchi si l'on regarde en arrière le brouillard et le
brouhaha qui répondaient à ces appels au dialogue. Les récalcitrants au
dialogue n'ont pas tous adhéré à la genèse du dialogue national lancé par le
président Tebboune dès son investiture, mais les
portes ne sont pas totalement fermées sur cette voie. Et, la libération
d'autres détenus du Hirak, toujours derrière les
barreaux, pourrait constituer un déclic dans ce sens. Ainsi que la « qualité »
du dialogue en lui-même qui sera entamé avec les représentants de la classe
politique. On peut convaincre comme on peut ne pas convaincre, c'est selon
l'écoute et la réponse aux préoccupations des uns et des autres.
La balle n'est plus dans le camp de l'opposition, qui cherche
des actions convaincantes dans diverses directions, touchant aux libertés
individuelles et collectives, à l'instauration d'un Etat de droit et à
l'ouverture des champs politique et médiatique. Est-ce un piège pour tordre le
cou à cet appel au dialogue ? Car, la sincérité et le sérieux dans le dialogue,
il faut l'admettre, ne sont pas à observer par une seule partie. Tous les
acteurs politiques qui viendront s'asseoir autour d'une même table doivent se
prévaloir de ces qualités, de ces vertus du dialogue, avant de dire ou d'exiger
quoi que ce soit de l'autre. N'empêche, le président Tebboune,
qui bénéficie d'un large pouvoir de manœuvre pour mener le pays vers un avenir
meilleur, tient en main, donc, de solides atouts pour rassurer les sceptiques
et mettre en échec quiconque viendrait avec dans l'esprit une volonté de faire
capoter le dialogue qu'on tente de mettre en place. La politique n'étant pas un
jeu de candides, il est indispensable d'accompagner ces joutes de dialogue
d'une transparence sans faille. Rendre public tout ce qui se dira par les uns
et les autres, afin de donner l'opportunité aux citoyens de juger du sérieux et
de la sincérité des uns et des autres.