Après sa réhabilitation et son équipement,
l'établissement public hospitalier du centre-ville, le plus ancien de la
wilaya, datant de l'époque coloniale, est baptisé au nom de la chahida M'Henia Benjedda. La structure sanitaire en question suscite encore
et toujours la polémique, pas pour le retard accusé depuis des années, pour sa
réception et son entrée en service, mais plutôt pour le choix du site lui-même,
un hôpital situé au cœur de l'ancienne ville intra-muros, l'endroit n'etant plus adéquat pour abriter des services médicaux, dans
la pagaille quotidienne que connait la place de la Victoire ex-cour
Carnot. La cité a grandi et ses activités se sont multipliées, résultat
l'ancien hôpital est actuellement réduit à une polyclinique (ou salle de
soins). Les réactions enregistrées sur les réseaux sociaux
appellent les autorités concernées à revoir leur copie, de déprogrammer ce
projet, car un établissement hospitalier de cette importance, pour lequel on a
dépensé des millions de dinars, n'offre plus les conditions requises, dans un
environnement hostile, à tout point de vue, quant à l'absence des critères pour
l'ouverture de la structure, vacarme sans discontinuer, dans un espace devenu
par la force des choses un stationnement de voitures, nuisance sonore,
pollution de l'air, sécurité environnante, difficultés d'accès. Certes,
le chef-lieu de la wilaya et ses 250 mille habitants n'a pas d'hôpital, une
grosse anomalie, pas de services de médecine interne, les consultations et
hospitalisations se font à l'EPH Bouguerra Boulaâres à Bekkaria, à une
dizaine de km de Tébessa-ville, les malades continuent d'effectuer le trajet en
aller et retour, pour aller se faire soigner ou rendre visite à un malade. Alors certains citoyens s'interrogent sur l'utilité d'une telle
structure sanitaire, si demain elle redémarre, ne fallait-il pas penser à sa
délocalisation dans un autre site, en dehors du milieu urbain encombré, de plus
en plus contraignant, là où les malades se sentiront entre de bonnes mains, en
matière de prise en charge sanitaire, un endroit propice pour accueillir des
services médicaux selon les normes universelles d'accessibilité des
infrastructures hospitalières conçues et réalisées d'après les normes
architecturales et de construction, d'aménagement intérieur, loin du tintamarre
et l'étouffement du centre-ville pris d'assaut par une cohorte de dizaines de
revendeurs, où l'espace public n'a plus de sens. Mais aussi revoir le
plan d'un projet pour la récupération de l'édifice et son orientation vers
d'autres activités, qui vont avec son emplacement au cœur de la cité, peut-être
un centre d'activités multiples commerciales destinées aux produits de
l'artisanat, d'accueil d'expositions culturelles et touristiques dans le cadre
de la réhabilitation et la restauration de l'ancienne ville.