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38ème mardi de mobilisation: Les étudiants réclament «une justice indépendante»

par M. Aziza

Les étudiants sont toujours au rendez-vous. Ils sont sortis dans plusieurs villes du pays, accompagnés par de nombreux citoyens, en ce 38ème mardi consécutif, pour dénoncer la condamnation des manifestants qui ont écopé de six mois de prison ferme. Et en exigeant le départ des « résidus du système ».

Les manifestants ont réclamé à Alger, comme partout ailleurs, « une justice indépendante », « un Etat de droit » et « un Etat civil et non militaire » à travers leurs slogans, tout en réitérant leur refus de la tenue des élections présidentielles le 12 décembre prochain.

Les protestataires ont scandé des slogans hostiles à la justice, et particulièrement au tribunal de Sidi M'Hamed, qualifié de « tribunal d'exception», lit-on sur une pancarte. Comme chaque mardi, la marche des étudiants a pris son départ de la place des Martyrs pour traverser les rues de square Port-Saïd, la rue Larbi ben M'hidi pour s'aligner tout au long du boulevard Colonel Amirouche, en scandant « nous sommes les enfants d'Amirouche, nous ne ferons pas marche arrière, nous sommes en quête de liberté». Des gérants et des travailleurs des minoteries qui se sont rassemblés devant le ministère de l'Agriculture, pour protester contre le blocage de leur projet, ont tenté de prendre part au mouvement de protestation, avec leurs banderoles. Mais certains manifestants ont refusé sous prétexte que « le hirak n'accepte pas de revendications sectorielles ou socioprofessionnelles.

Nos enfants sont en prison pour la liberté et pour l'édification d'un Etat de droit ». D'autres ont invité les minotiers à déposer leur propres banderoles en s'imprégnant de l'esprit consensuel du hirak et dans une démarche consensuelle pour une Algérie libre et démocratique.

D'autres ont tenté de convaincre les minotiers, en leur expliquant que certains secteurs font des grèves en ce moment pour arracher des augmentations salariales, profitant du hirak et de la crise politique. « Tout cela se fait sur le dos de ceux qui manifestent tous les jours ou ceux qui sont en prison». Les manifestants ont poursuivi la marche en appelant à la libération des détenus d'opinion, tout en brandissant des masques à l'effigie de Lakhdar Bouregaa.