Des députés de
l'opposition ont contesté hier le projet de loi sur les hydrocarbures. Munis de
pancartes sur lesquelles ont été inscrits des slogans hostiles à cette loi,
comme «Ya Ali, ils ont vendu le pays» ou encore «l'Algérie n'est pas à vendre»,
ces députés, dont des indépendants et des militants du RCD et du Front justice
et développement (FJD), ont en effet investi le hall de l'APN pour dénoncer
«une dilapidation de l'Algérie» par «un gouvernement de gestion des affaires
courantes», «illégitime pour adopter un tel texte». Pour Lakhdar Benkhellaf du FJD, les députés ne peuvent que s'aligner sur
les positions du peuple qui ne reconnaît pas ce gouvernement «illégitime»,
soulignant au passage que même le Parlement dont il fait partie n'est plus
légitime puisque le peuple demande également son départ, avant d'expliquer que
la position de rejet du projet de loi est d'abord formelle avant qu'elle ne
soit sur le fond du texte. C'est une position de principe, a-t-il
argumenté. Un texte aussi important ne peut, en aucune manière, être adopté par
des instances illégitimes, dit-il. C'est donc devant un hémicycle à moitié vide
que le président de l'APN, Slimane Chenine, a
prononcé, hier, son allocution d'ouverture de la séance plénière en affirmant
«que l'ère des magouilles et du populisme est révolue», soulignant l'urgence
«de donner la parole aux compétences concernant les intérêts du pays». Pour le
président de l'APN, il est désormais «nécessaire de tendre l'oreille aux cadres
et experts», estimant que «le débat sur le projet de loi sur les hydrocarbures
doit être mené sans aucune surenchère de la part de quelconques parties». Il
ajoute : «Le débat sur ce projet de loi a pour but de protéger les intérêts du
pays et du peuple en premier lieu, et d'assurer l'avenir des prochaines
générations». Pour sa part, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, a, dans sa présentation, fait savoir que «60% des
réserves en hydrocarbures traditionnelles ont été épuisées par le marché local
et les exportations» et partant de ce constat, «ce projet de loi sur les
hydrocarbures a pour but d'améliorer le climat des affaires, dans ses aspects
juridiques, institutionnels et pénaux», a-t-il
expliqué. Il a par ailleurs affirmé que «ce projet de loi encourage et renforce
le partenariat dans le but d'intensifier les efforts d'exploration et
d'augmentation des réserves du pays afin d'assurer la sécurité énergétique». M.
Arkab a aussi rappelé que le projet de loi octroie
aux compagnies étrangères un taux de participation de 49% contre 51% au profit
de la compagnie nationale Sonatrach. Le même texte, a-t-il, ajouté, «valorise les réserves inexploitées» et «la
création de nouveaux postes d'emploi grâce aux investissements prévus».