Des milliers de personnes, dont des étudiants, ont participé hier à la marche à Alger, pour le 37ème mardi consécutif contre le système, réclamant «le retrait du projet de loi sur les hydrocarbures», «l'indépendance de la justice» et «la libération des détenus d'opinion». Et rejetant en bloc la tenue des élections du 12 décembre prochain en décriant les cinq candidats retenus.

Les manifestants ont pris le départ depuis la place des Martyrs pour arriver en fin de parcours à la place Audin. La procession a progressé sans aucun incident, mais arrivée à la rue d'Isly, plus d'une centaine d'entre eux ont contourné le cordon sécuritaire par les deux rues des frères Merazka et celle de la place de l'Emir Abdelkader, pour se rassembler près de l'APN. La marche a eu lieu au moment de la présentation du projet de loi sur les hydrocarbures, au parlement. Les manifestants scandaient «la loi sur les hydrocarbures à la poubelle». D'autres entonnaient «Ya Ali, ils ont vendu le pays», appelant aussi à travers des pancartes à «la dissolution du Parlement».

Les autres manifestants qui ont poursuivi leur chemin vers le Grande Poste et la Place Audin, ont dénoncé à travers leurs slogans la répression dont ont été victimes les magistrats de la Cour d' Oran, en scandant «Monsieur le juge n'ayez pas peur des gangs».

Tout en exprimant leur solidarité avec les juges, les manifestants ont appelé au départ du ministre de la Justice. Ils ont appelé à l'indépendance de la Justice, alors que d'autres brandissaient des pancartes appelant à «une réforme de la Justice».

Sur une pancarte l'on pouvait lire «Bien que le juges ont tourné le dos au Hirak, ils ont notre soutien» ou «Ne touche pas à la dignité des Magistrats». D'autres ont rappelé que «L'Etat de droit est le garant des libertés». Benyoucef Mellouk, le principal dénonciateur des «faux moudjahidine» et des «magistrats faussaires» répétait sans cesse devant les manifestants «Si nous voulons réellement une justice indépendante, il faut nettoyer le secteur de la Justice des magistrats faussaires qui ont trahi». Plusieurs manifestants portaient un masque représentant Lakhdar Bouregaâ. A noter qu'un important dispositif sécuritaire a été mis en place à Alger, avec plus de renforts aux alentours de l'Assemblée nationale populaire.