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Tlemcen: Des taxieurs assiègent le siège de la daïra de Sebdou

par Khaled Boumediene

Depuis vendredi dernier, les 240 chauffeurs de taxis de plusieurs destinations (Tlemcen, Sidi Djillali, Bouihi, El Gor, El-Abed, El-Aricha, Béni-Snous et Ouled Mimoun), manifestent à Sebdou. Ils stationnent tous les jours leurs véhicules devant le siège de la daïra pour exiger des autorités locales et des responsables des transports de la wilaya de Tlemcen la délocalisation de leur « stationnement inadéquat » au niveau de la nouvelle gare routière, qui a été récemment inaugurée par le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. La circulation est très compliquée dans tout le centre-ville, des bouchons s'étendent du boulevard principal de la ville jusqu'à la piscine semi-olympique ainsi que dans les secteurs de l'établissement public hospitalier (EPH), la mairie et le marché. Depuis 8 heures hier matin, environ 200 chauffeurs de taxis ont investi le grand boulevard et garé leurs véhicules près du siège de la daïra pour convaincre le chef de la daïra et les responsables concernés à renoncer à leur « décision injustifiée et irrationnelle » les obligeant à stationner à la nouvelle gare routière, qui se trouve en dehors de la ville sur la route de T'bouda et Ouled Mimoun. Nullement rassurés par l'entrevue qui les a regroupés sur place samedi dernier avec le directeur des Transports, ces chauffeurs de taxis veulent regagner leurs emplacements initiaux localisés dans le périmètre urbain de la ville de Sebdou. « C'est malheureux d'agir ainsi, mais il ne nous reste rien de plus que la force pour nous faire entendre. Il fallait bien que le message passe. Depuis qu'ils nous ont affectés à la nouvelle gare routière, les voyageurs hésitent à venir à cette nouvelle gare et ils ont raison, car c'est trop loin pour eux !», a indiqué Ahmed Rougai, président de la section syndicale des chauffeurs de taxis. Et d'ajouter : « les citoyens des localités avoisinantes ne fréquentent pas la nouvelle gare routière et cette situation arrange beaucoup des « clandestins » qui profitent de notre absence pour transporter illégalement des voyageurs. Nous voulons regagner nos arrêts initiaux qui arrangent tout le monde et évitent aussi des tracasseries aux voyageurs des localités avoisinantes de Sebdou. Pour nous, le problème ne se pose pas pour les lignes lointaines ou inter-wilayas. Ce que les responsables des transports ne veulent pas comprendre, c'est qu'il existe des gares routières de type urbain, et les gares routières de type interurbain ». Contacté au sujet de cette grève des chauffeurs de taxi, le directeur des Transports de la wilaya de Tlemcen, Noureddine Attar, a justifié sa décision de regrouper les taxis assurant les liaisons vers ces destinations par le fait qu'« une gare routière de voyageurs est une structure de correspondance entre plusieurs lignes de transports en commun. Des réseaux urbain, suburbain, régional, interrégional ou même international, de différentes envergures peuvent s'y rencontrer. Tout ce pôle d'échanges et de correspondance a besoin de taxis pour compléter le transport des voyageurs. Cela dit, ces chauffeurs de taxis doivent avoir patience pour s'adapter à cette nouvelle organisation et je vous garantis qu'avec le temps tout rentrera dans l'ordre ». Selon ce responsable, une réunion regroupant les autorités locales et les représentants de ces chauffeurs devait avoir lieu hier après-midi pour discuter de cette situation et trouver une issue qui satisfasse les chauffeurs de taxis.