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Des
dizaines de personnes se sont rassemblées, hier, devant le Tribunal de Sidi M'hamed, à Alger, pour soutenir les manifestants arrêtés lors
du 37ème vendredi de mobilisation populaire qui a coïncidé avec la mémorable
date du 1er novembre. Les familles des détenus, soutenues par des députés du
FFS, RCD et PT ainsi que les membres du Comité nationale pour la libération des
détenus (CNLD) ont appelé à la libération des jeunes détenus, au nombre de 10
dont 8 arrêtés pour port de l'emblème amazigh. Les protestataires n'ont pas
cessé de scander «Relâchez nos enfants, ils n'ont pas vendu de cocaïne».
Alors que les salles d'audience des tribunaux et des cours ont été paralysées par le mouvement de grève enclenché par les magistrats, des avocats faisaient des signes de solidarité depuis les fenêtres du palais de Justice, aux familles et proches de détenus. Des signes qui ont poussé les manifestants à scander «libérez la justice, libérez la presse». D'autres brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « une presse libre et une justice indépendante sont les piliers de la démocratie». Après avoir comparu devant le procureur général, les 10 manifestants ont défilé hier, jusqu'en fin d'après-midi devant le juge instructeur. Leurs familles et amis attendaient impatiemment la libération de leurs proches près du tribunal en scandant «l'Algérie libre et indépendante». Zoubida Assoul, avocate et présidente du parti ?Union pour le changement et le progrès' (UCP) est sortie vers le coup de 15h, du tribunal pour informer les manifestants qui attendaient dehors, qu'un seul détenu a comparu devant le juge instructeur, en attendant la comparution des autres détenus. C'était l'occasion pour elle, de dénoncer ce qui s'est produit au sein de la Cour d'Oran, où des gendarmes antiémeutes ont dispersé des magistrats en grève, dans l'enceinte du tribunal. L'avocate Assoul a qualifié cela «d'acte gravissime» d'où la nécessité de militer pour une justice libre et indépendante. Elle précise que la gravité des choses réside dans le fait que la police judiciaire ou de la gendarmerie sont censées être dirigées par le procureur de la République. Le comble, dit-elle est de voir «à travers des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, des gendarmes antiémeutes, avec leur bouclier, à l'intérieur du tribunal, en train de bousculer des magistrats, ce qui est inacceptable» a-t-elle dénoncé. |