En parallèle aux distributions de milliers de logements au profit des citoyens dans le besoin d'un toit, certains coins de la ville connaissent une prolifération alarmante de bidonvilles. L'exemple type du squattage des espaces publics pour la construction de logements d'infortunes reste le quartier « Bouchahrine » à Oued El Had.

Il s'agit d'un ancien site bidonville, dont les occupants ont été relogés dans des logements décents à la nouvelle ville Ali Mendjeli, témoignent des riverains des lieux, mais il a été envahi ces derniers temps par d'ex-habitants de ce site précaire, notamment les jeunes mariés qui ont été évacués avec leurs parents, et qui sont retournés vers leur quartier, ainsi que d'autres personnes étrangères aux lieux.

Le constat est accablant, car la prolifération des constructions précaires, de bric et de broc, est telle qu'on ne peut pas définir son ampleur. Une ampleur qui grossit de jour en jour, plutôt de nuit en nuit, puisque les constructions des bidonvilles se font en nocturnes, et ce, dans le silence complet des autorités compétentes.

Pour le moment, il n'y a aucun recensement de ces nouveaux bidonvilles, dont le nombre augmente à une grande vitesse dans ce climat de laisser-aller. Les autorités communales disent attendre la réquisition des forces de l'ordre pour lancer une opération de démolition de ces bidonvilles. Mais qui doit demander cette réquisition? Si l'on continue encore dans cette lenteur, ou indifférence, face à la prolifération des nouveaux bidonvilles, pas seulement à Oued El Had, puisque le phénomène est enregistré un peu partout dans des endroits évacués de leurs occupants, il y a fort à craindre la reformation des sites bidonvilles sur d'anciennes assiettes, dont les occupants ont été installés dans des logements décents et où l'opération de démolition des anciennes demeures précaires n'a pas été engagée sonne comme une invite à d'autres occupants.