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N'ayant
pas été pris en charge depuis plusieurs décennies et n'ayant subi aucune
opération de réhabilitation, de nombreux immeubles datant de l'ère coloniale,
situés dans les quartiers populaires, ont été démolis après le relogement des
familles. Avec leur disparition du paysage urbain de la ville, c'est un pan de
l'histoire d'Oran qui disparaît. C'est surtout les quartiers historiques à
l'image de Haï Derb ou Sidi El Houari, qui ont fait
les frais d'un laisser-aller et d'un laxisme des services concernés. Selon des
sources proches des services techniques de la commune d'Oran, près d'une
centaine d'immeubles ont été démolis au niveau du quartier de Sidi El Houari et
une vingtaine d'autres au quartier de Haï Derb durant
la dernière décennie. Chaque année, le quartier mythique de Sidi El Houari perd
un pan de son histoire, avec la démolition ou l'effondrement de nouveaux
immeubles au style architectural reconnu. Situé à l'ouest de la ville, ce
véritable musée à ciel ouvert risque aujourd'hui de disparaître, emportant avec
lui l'histoire millénaire d'Oran. Selon nos sources, depuis 2008, quelque près
d'une centaine d'immeubles ont été démolis. Une grande partie de ces immeubles
revêtait un cachet architectural historique. Ces démolitions interviennent à
l'issue des opérations de relogement des familles qui ont atteint près de 2.000
familles. Nos sources indiquent qu'outre les démolitions, une centaine d'autres
immeubles ont été emmurés pour éviter leur squat et constituent un véritable
danger pour les riverains au vu de leur dégradation très avancée. Aux lieu et place de certains immeubles rasés, l'on constate
que d'autres habitations ont été érigées, sans prendre en considération
l'aspect historique du quartier qui risque de connaître le même sort que
d'autres sites comme Bab El Hamra ou Maria qui ont
été rasés suite aux opérations de relogement. Malgré la dernière décision de
classer le quartier comme secteur protégé, et malgré les efforts incessants de
l'association Santé Sidi El Houari et d'autres associations, ce quartier
mythique meurt à petit feu. Il faut toutefois signaler qu'en parallèle aux
démolitions, nos interlocuteurs indiquent que les services de la wilaya ont
décidé de restaurer 24 immeubles sur un total de 66 immeubles vétustes au
quartier Sidi El-Houari et ce, après le relogement de leurs occupants au
nouveau pôle urbain de Belgaïd. Les 24 immeubles
devant faire l'objet de réhabilitation présentent des aspects architecturaux et
historiques et seront donc préservés, les restants, soit 42, seront démolis.
Considérant le caractère historique du quartier de Sidi El-Houari, classé « Secteur sauvegardé » en vertu d'un décret exécutif du 22 janvier 2015, les services de la wilaya d'Oran ont décidé de prendre toutes les mesures nécessaires à la préservation des édifices ayant une valeur historique et architecturale. Des mesures ont été également, prises pour empêcher la réoccupation des immeubles évacués de leurs habitants. Les services de la wilaya avaient mis en place trois groupes de travail composés chacun de techniciens de la direction de la Culture, spécialisés dans les aspects culturels et historiques des édifices et ceux des services du Contrôle technique des constructions (CTC), de la direction de l'Urbanisme et de la Construction et de l'APC d'Oran. Les membres de cette commission, au terme de sorties sur le terrain, ont conclu que 42 immeubles parmi les 66 programmés « ne présentent aucune valeur historique ou culturelle et menacent d'effondrement ». Ils ont préconisé leur démolition pour éviter tout danger. Les immeubles à sauvegarder seront octroyés à des institutions publiques pour être restaurés et exploités, dans le cadre de leurs activités. Ces bâtis devaient être octroyés, à l'OPGI, Algérie Télécom, le barreau d'Oran, l'ordre des architectes et le syndicat des pharmaciens, entre autres, a-t-on indiqué à la wilaya. |
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