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Bensalah, le chef de l'Etat intérimaire, a rencontré hier
Karim Younès, selon un communiqué de la présidence de
la République. Etape inscrite dans l'agenda de la feuille de route du Haut
commandement militaire, le coordonnateur de l'Instance nationale de dialogue et
de médiation a été chargé, comme prévu, de mener les consultations nécessaires
pour former et installer une autorité indépendante chargée des élections.
Ainsi, on est face à ce qui s'apparente à un véritable passage en force vers
des élections refusées par la rue sous une couverture civile représentée par un
panel qui s'est discrédité aux yeux des Algériens en se dépouillant de toutes
ses conditions préalables à tout dialogue.
En effet, il est inconcevable dans ces conditions actuelles de penser, un seul instant, que l'option des élections à la hussarde est la seule voie de salut pour le pays alors que les Algériens investissent la rue pour signifier leur total refus d'aller aux urnes avec la composition maintenue des institutions. Le fait même de promettre une autorité indépendante qui aura la lourde tâche d'organiser les élections est en lui-même une chimère puisque rien ne peut se faire sans la proximité d'une administration omnipotente. La déclaration même de l'ancien président de l'APN quant à un éventuel départ du gouvernement Bedoui, une probabilité que ne rejette pas Bensalah, selon lui, participe à ce climat de défiance d'une autorité qui est tout sauf effective. L'opinion publique a toujours en mémoire que le chef d'état-major de l'armée avait désavoué les promesses de Bensalah d'élargir les prisonniers d'opinion comme gage de bonne volonté pour amorcer le dialogue avec les représentants du hirak. Quel crédit donner donc à cette annonce ? Est-ce encore une manœuvre pour gagner du temps ? Vu la réalité du pouvoir décisionnel et surtout l'insistance à ne pas céder d'un iota aux exigences de la rue, on voit mal comment le départ du gouvernement Bedoui pourra être acté. |
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