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Béjaïa: Un rassemblement du RAJ empêché, des interpellations

par R. N.

Après l'interdiction de l'université d'été du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), par la wilaya de Bejaïa, prévu le 28 août, plusieurs militants de cette Association ont été arrêtés, jeudi à Tichy, par la police, lors d'un rassemblement «non autorisé» à la place Patrice Lumumba. La police a empêché la tenue du rassemblement organisé par RAJ et a procédé à l'arrestation d'une vingtaine de militants et sympathisants, selon un communiqué de l'Association. Les personnes arrêtées, dont des responsables de RAJ, ont été libérées, dans l'après-midi de jeudi, après plusieurs heures «d'auditions sur procès- verbaux pour activités non autorisées», a indiqué à l'AFP, Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des Droits de l'Homme (LADDH), qui figurait, également, parmi les interpelés. Le RAJ a annoncé, jeudi, sur sa page Facebook, que les «services de sécurité» avaient «signifié» à l'Association «la décision ferme des services de la wilaya (...) de l'interdiction officielle de la tenue de l'université». L'Association avait, plus tard, fait état de «dizaines d'arrestations arbitraires et musclées» et publié une liste d'une vingtaine de personnes interpellées.

«Le RAJ dénonce, avec force, cette énième violence injustifiée du régime en place, l'entêtement à interdire toute initiative populaire, la volonté manifeste d'étouffer la parole et l'expression citoyenne», écrit l'Association sur sa page Facebook. Selon Saïd Salhi, «les services de sécurité ont intimé au RAJ de retirer le chapiteau et les chaises». «Ils n'ont pas utilisé la force, mais ils ont été très fermes», a-t-il ajouté. Racontant les circonstances de cette interdiction, Salhi précise que des responsables du RAJ «ont essayé de négocier, puis ont retiré chaises et banderoles, laissant le chapiteau». «Dès que le président du RAJ a pris la parole, ils l'ont arrêté». «Des gens ont été arrêtés pour avoir tenté de prendre des photos ou de filmer les arrestations», a-t-il poursuivi indiquant que «les policiers ont été corrects» et qu'il n'y a «pas eu de brutalité». La seule réaction enregistrée est celle du RCD qui, dans un communiqué, a dénoncé les «forces de répression» intervenues avec «brutalité pour empêcher la tenue de l'Université populaire de l'Association RAJ». «Le RCD est solidaire de la décision des jeunes du RAJ pour organiser leur université malgré le refus des reliquats du système politique instauré par le président déchu», affirme le communiqué qui «condamne avec la plus grande fermeté les agissements de la secte qui a saigné le pays et la répression qui s'abat sur les jeunes et les militants politiques».