Plus que la collecte des déchets à travers les quartiers, le lieu d'installation des bacs à ordures ou de la décharge publique dans les quartiers pose de sérieux problèmes entre voisins et entre citoyens et services d'hygiène de la commune, chargés du choix du site de la décharge publique et de l'installation de ces bacs dans des points qui facilitent le travail des camions d'enlèvement de ces ordures. La situation inextricable du choix des points d'installation de ces bacs à ordures est un vécu des citoyens un peu partout dans les cités, où chaque habitant refuse qu'on place le bac à ordures près de son palier ou sous son balcon, mais à la cité des frères Abbès (Oued El Had), le problème a pris d'énormes proportions dans le voisinage. Et, il s'en fallait de peu pour que des rixes violentes éclatent entre voisins à cause de la décharge publique qu'on ne veut pas voir près de chez soi.

Ainsi, l'association du quartier a officiellement saisi le chef de la délégation communale du secteur de Sidi Mabrouk, dont dépend Oued El Had, pour trouver une solution à cet épineux problème qui sème la discorde dans le quartier. Où installer la décharge publique et les bacs à ordures ? Forcément non loin d'un autre voisin qui, à son tour, fera part de son objection et se fâchera pour balancer le bac à ordures ailleurs, non sans en vouloir durement à celui qui a osé le mettre à proximité de son domicile. Un casse-tête pour les services d'hygiène de la délégation communale, voire un cercle vicieux duquel on ne sort pas sans dommages, causés à autrui. Quelle solution alors ? Le délégué du secteur de Sidi Mabrouk, Abdelhakim Lafouala, confronté à ce problème avec les citoyens, a organisé, hier mercredi 4 septembre, une rencontre avec des représentants de l'association du quartier, en présence des services d'hygiène, des représentants des services de sécurité de la 4ème sûreté urbaine et des représentants de l'EPIC Prop-Co, pour trouver une issue qui arrangerait tout le monde, nous a-t-il indiqué. A l'issue de cette rencontre, relève M. Abdelhakim Lafouala, une solution a été mise en place. « Une solution qui semble convenable pour départager tous les habitants et qui a été validée par les services de sécurité et les représentants de l'EPIC Prop-Co », nous dira-t-il. « C'est simple comme pratique, explique-t-il, il faudrait que tous les habitants apprennent à sortir leurs sachets poubelles à 9 heures 30 minutes, juste au passage du camion chargé de l'enlèvement des ordures, qui va se garer à l'endroit fixé et où les citoyens pourront directement y déposer leurs sachets poubelles ». Mieux encore, des bacs à ordures seront installés à l'endroit indiqué peu avant le passage du camion d'enlèvement des ordures, et les citoyens auront tout loisir pour y déposer leurs sachets poubelles, même avant l'arrivée du camion.

Une fois ce derniers sur place, il videra les bacs à ordures, qui seront immédiatement enlevés et transportés dans un lieu adéquat jusqu'au lendemain matin. L'endroit sera, bien sûr, lavé à grande eau et mis à la disposition des passants, souligne M. Abdelhakim Lafouala, qui précise que tout se fera en étroite collaboration avec l'EPIC Prop-Co et les services d'hygiène de la délégation communale. De toute évidence, ajoute-t-il, rien de tout cela ne peut se réaliser sans la participation du citoyen. Si cette expérience, considérée comme pilote, porte ses fruits, on ne parlera plus de bacs à ordures ni de décharges publiques puantes et repoussantes.

Dans ce contexte, signale notre interlocuteur, il s'agit, donc, de sensibiliser les citoyens pour veiller sérieusement à mettre dehors les sachets des ordures ménagères à l'heure précise, afin de permettre au camion de ramassage de prendre tout sur son passage et ne rien laisser au lendemain. Car, ce sont les ordures, jetées à n'importe quelle heure de la nuit et du jour, qui s'amoncellent ainsi après le passage du camion d'enlèvement et qui provoquent des odeurs nauséabondes, tout en défigurant l'environnement. On doit apprendre le geste civilisé de sortir nos poubelles à l'heure du passage du camion d'enlèvement des ordures, un quart d'heure avant, comme cela se fait dans tous les pays dont on vante la propreté des villes, et le problème est réglé radicalement, estime M. Abdelhakim Lafouala. Non sans faire remarquer que « l'exemple de Oued El Had sera un test pilote qui devrait servir de leçon à travers tous les quartiers de la ville, et pourquoi pas à travers tout le pays, si on veut vivre dans un environnement propre et sain ».